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23 avril 2017 7 23 /04 /avril /2017 23:04

En qualifiant Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour le deuxième tour de l’élection présidentielle, les Français ont exprimé tout à la fois leur désarroi face à un pays en crise profonde et le rejet des partis dits de gouvernement. 

1/ En début de soirée du 23 avril, les sondages « sortie des urnes » qui, sauf énorme surprise, ne devraient pas être très différents des résultats réels, sont les suivants : Macron (centre-gauche) 24%, Le Pen (Front National) 22%, Fillon (Les Républicains) 20%, Mélenchon (gauche radicale) 19%, Hamon (PS) 6%, Dupont-Aignan (souverainiste) 5%. Les cinq autres candidats ont des résultats marginaux (de l’ordre de 1% chacun).

2/ Les représentants des partis de gouvernement, le républicain François Fillon et le socialiste Benoit Hamon, sont éliminés. Le premier de peu, le second très largement. Nul doute que ces partis, en particulier le socialiste, seront très affectés par ces résultats. La crise, latente, du PS va s’amplifier.

3/ L’émergence de Macron comme désormais première force politique en France n’est pas une bonne nouvelle. Elle est le signe de la force du « système », c’est-à-dire cet ensemble d’intérêts propriétaires des grands médias et détenteur du pouvoir depuis au moins dix ans par Sarkozy et Hollande interposés et ce conglomérat de la « bienpensance » incarnée par ce qu’on appelle la « gauche-caviar » (une gauche de système qui ne veut pas le changer et qui, dans sa généreuse naïveté, croit que l’islamisme, le terrorisme et la délinquance peuvent trouver une solution par un « traitement social ») et ce que j’appelle la « droite-foie-gras » (européiste, atlantiste et ouverte à l’immigration, dans la mesure où les immigrés habitent des quartiers éloignés des beaux quartiers où elle vit).

Ce « système » a tout fait pour « fabriquer » Macron en le présentant comme un homme neuf, ouvert, raisonnable et responsable, seul capable de créer un consensus autour des « valeurs » « européennes », qui font, dans un monde où « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil », une miraculeuse synthèse d’une social-démocratie « responsable » (entendez qui accepte tout du système) et d’un libéralisme « civilisé » (moins brutal que Fillon et plus ouvert aux « gentils » migrants musulmans).

Dans le même temps, le « système» a essayé d’éliminer par tous les moyens ceux qu’elle considère comme les plus dangereux, François Fillon, trop offensif vis-à-vis de l’islam conquérant et, « faute » suprême, ami de Poutine, voire de Bachar el Assad, et Marine Le Pen, le « mal absolu », une « Satan » dangereuse qui a l’ « outrecuidance » non seulement de vouloir arrêter l’immigration (pourvoyeuse, pour le « système » de main d’œuvre bon marché et de consommateurs subventionnés par les impôts des classes moyennes) mais, en plus, hostile à l’Union européenne, l’euro et l’OTAN.

S’agissant de François Fillon, le « système » est parvenu à ses fins. Par une campagne de presse sans précédent sous la 5ème République, par une justice étonnement prompte (elle qui, habituellement, est si lente) et qui, pour d’autres, les délinquants « ordinaires » en particulier, donne une triste image de laxisme, a mis en examen François Fillon en plein début de campagne électorale pour des faits, sans doute avérés mais objectivement secondaires (avoir employé son épouse comme attachée parlementaire sans que la réalité de son travail soit prouvée) en les présentant, par une campagne de presse incessante, comme gravissimes.

Du coup, Fillon, que les sondages de janvier donnaient probable vainqueur de la présidentielle, n’a, en pratique, pu faire une véritable campagne électorale, les journalistes ne l’interrogeant que sur les affaires.

La tentative d’inventer des « affaires » pour affaiblir Marine Le Pen a eu moins de succès. On ne peut néanmoins pas exclure qu’elle ait perdu quelques points, la laissant seconde après Macron alors que les premiers sondages la plaçaient en tête.

4/ De coup, Macron a eu un « boulevard ». La social-démocratie et la « Hollandie » en perdition ont vu en Macron la bouée de sauvetage sur un navire en train de couler. La droite tendance Juppé (battu par Fillon à la primaire de droite) et « européiste », effrayée par les prises de position de Fillon, s’est ralliée aussi à Macron. Ces forces du passé ont été rejointes par des millions de Français qui rejettent les partis traditionnels. Le « système » et ses médias ont réussi le tour de force de présenter comme homme neuf celui qui a été ministre de l’économie de Hollande et qui a joué un rôle de premier plan dans le virage antisocial du président sortant.

Le plus inquiétant n’est même pas que Macron soit un Hollande caché doublé d’un Juppé rajeuni mais que, sans aucune expérience politique avec un langage creux qui montre une vacuité totale de la pensée, il risque d’être le président « OVNI » d’une France décadente et faible.

5/ Le « système » a réussi ce tour de force de réussir à occulter de la campagne électorale toutes les questions pourtant essentielles pour la France : la situation économique et sociale, à peine abordée (on ne sait rien du programme de Macron, à moins que son programme se résume à être un président inaugurant les chrysanthèmes et laissant le soin aux bureaucrates de Bruxelles, à Madame Merkel et au grand capital de déterminer la politique à mener) et les questions (liées) de la sécurité, de la délinquance, du terrorisme, de l’islamisme, du communautarisme et de l’identité de la France, dont on pensait qu’elles joueraient un rôle central dans la présidentielle. Tout cela est passé au deuxième plan tant on a parlé quasi exclusivement que des « affaires » (pas seulement l’épouse de Fillon, mais, une fois ce sujet épuisé, de ses costumes et autres balivernes, ou encore de la soit disant affaire d’attachés parlementaires FN au parlement européen).

6/ Le problème du terrorisme et des milliers d’islamistes dangereux qui se promènent dans la nature parce que des juges inconscients les ont remis en liberté et parce que le pouvoir, soutenu par Macron, s’obstine à faire passer un mythique « état de droit » avant la liberté et la sécurité des Français, transformant cet « état de droit » en « état de droit de tuer » pour les assassins de policiers.

On aurait pu penser que l’acte terroriste évité de justesse à Marseille et celui d’il y a deux jours sur les Champs-Elysées où un policier a été odieusement assassiné aurait pu réveiller les Français. Il n’en a rien été. Nos compatriotes ont pris l’habitude du terrorisme. Ils le subissent comme on subit la foudre un jour d’orage. Chacun se met à l’abri et fait la politique de l’autruche, la tête dans le sable, convaincu que les tueurs ne nous verront pas. Je crains que beaucoup de Français soient vraiment anesthésiés. Pour voter Macron, je crois qu’ils le sont.

7/ Marine Le Pen est au second tour, mais elle n’a pas fait le plein de ses voix potentielles. Son score est en-deçà des premiers sondages. Elle a pâti non seulement de l’hostilité active des médias du système, mais aussi de sa position pas assez expliquée en ce qui concerne la sortie de l’euro. Sur le fond, elle a raison mais j’ai la conviction qu’elle l’a mal expliqué. Le « système » a réussi à convaincre bien des petits épargnants qu’ils perdraient gros dans l’abandon de l’euro (ce qui est évidemment faux).

8/ Jean-Luc Mélenchon a fait un bon score. Il est clair que si Benoit Hamon n’avait pas persisté dans son maintien suicidaire, Mélenchon serait probablement au second tour. Mélenchon va sans doute appeler (il ne l’a néanmoins spas dit ce soir) à voter contre Le Pen. C’est son obsession. Pourtant, ses électeurs sont autant contre le système que ceux de Le Pen. Je ne suis pas sûr qu’ils suivent tous les consignes irresponsables de leur « champion ».

9/ Nicolas Dupont-Aignan, dont le programme est assez voisin de celui du Front National, fait un score honorable (un peu moins de 5%). François Asselineau ne fait que 1% mais sa voix s’est fait entendre pendant la campagne. Je trouve lamentable que ces hommes de valeur n’aient pas rejoint Marine Le Pen.

10/ La probabilité que Macron l’emporte au second tour est forte mais rien n’est encore joué. Il reste deux semaines avant le second tour.

J’aurai l’occasion de vous en reparler.

Ce soir, je ne suis pas très optimiste pour mon pays.

Yves Barelli, 23 avril 2017

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commentaires

R
Leur dessaroi, non leur connerie - venez un peu plus près du peuples, écoutez et vous comprendrez mieux<br /> <br /> pour moi il n'y aura pas de second tour ....... On ne sait jamais le fantôme de Charlotte Corday pour revnir
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