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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 14:24

L’intervention militaire française en République Centrafricaine était nécessaire et attendue. On doit se féliciter de l’unanimité dans le soutien non seulement de toutes les forces politiques françaises, majorité, opposition parlementaire et opposition extra-parlementaire, mais aussi de l’ensemble de la communauté internationale. Celle-ci s’est exprimée par l’autorisation, obtenue à l’unanimité, donnée par le Conseil de Sécurité le 6 décembre, de recourir au chapitre 7 de la Charte de l’ONU (recours à la force pour garantir la paix et la sécurité ou pour rétablir l’intégrité territoriale d’un Etat-membre).

Dans ce cadre légal donné par l’ONU, les forces françaises (1600 hommes) ont donc commencé à se déployer dans la nuit du 6 au 7 décembre sur le territoire de la RCA. Elles l’ont fait par voie terrestre à partir du Cameroun et du Tchad et par voie aérienne depuis la France et plusieurs pays africains. En complément de cette intervention, une force africaine de 6000 soldats est prévue. Elle sera composée des éléments de plusieurs pays voisins, en particulier le Tchad, l’un des rares pays de la région à avoir une force opérationnelle.

Cette intervention a débuté en même temps, et elle a été entérinée par lui, que se réunissait à l’Elysée le sommet biannuel franco-africain. Cela est heureux.  

L’histoire de la Centrafrique n’a malheureusement jamais été sereine depuis l’indépendance en 1960. Ce pays situé au centre de l’ancienne Afrique Equatoriale Française, formé d’ethnies multiples et enclavé géographiquement, a connu bien des difficultés. Depuis plusieurs années, la situation à l’extérieur de sa capitale, Bangui, était proche de l’anarchie.

 Compte tenu de la faiblesse chronique de l’Etat centrafricain et de ses forces armées, il suffit de quelques centaines d’hommes pour créer le désordre et mettre en coupe réglée les populations. Depuis plusieurs mois, des milices musulmanes formées notamment de mercenaires venus du Soudan, menaçaient la capitale. Elles réussirent, en chassant un président déconsidéré, à s’emparer du pouvoir à la mi-2013. Elles font, depuis, régner la terreur. Rappelons qu’il n’y a que 10% de musulmans dans ce pays, alors que les chrétiens et les animistes sont majoritaires. On ne sait d’ailleurs pas grand-chose de ces milices. Il ne semble pas qu’il s’agisse d’islamistes mais plutôt des bandes dont les motivations sont davantage le pillage que le prosélytisme religieux.

L’Etat centrafricain, déjà faible, est maintenant en pleine décomposition. Un président et un gouvernement de fait sont à la tête du pays mais ne contrôlent quasiment rien. Ils n’ont, en tout cas, aucune légitimité. Le pays est en proie aux règlements de comptes et aux massacres (plus de 300 morts depuis la semaine dernière). Les observateurs ont beaucoup de mal à décrypter la situation. Qui tue ? Qui est visé ? Quelles sont les motivations des uns et des autres ? L’engrenage des assassinats, sans autres motifs, souvent, que de répondre par la vengeance à d’autres assassinats, semble enclenché. Il n’est même pas sûr que les clivages soient forcément à base ethnique ou religieuse.

Dans ces conditions, seule une intervention extérieure rapide était à même de porter un coup d’arrêt à l’engrenage des massacres. Les Etats africains étant dans l’incapacité de mettre sur pied, seuls, une force d’intervention, seule la France pouvait le faire. On doit se féliciter qu’elle l’ait fait, qu’elle l’ait fait rapidement et qu’elle l’ait fait dans la légalité internationale grâce au mandat de l’ONU.

On peut espérer qu’une situation aussi normale que possible sera rétablie rapidement. Cela ne règlera sans doute pas les problèmes structurels de ce pays, mais au moins cela devrait faire cesser les massacres et donc éviter une catastrophe humanitaire.

Au-delà des faits, et au-delà du cas spécifique de la république centrafricaine, cette intervention appelle de ma part les observations suivantes :

1/ Les interventions militaires françaises se multiplient depuis quelques années. Après la Côte d’Ivoire sous Chirac, l’Afghanistan et la Libye sous Sarkozy, elle est la seconde sous Hollande, la première, toujours en cours, étant celle du Mali.

Ces interventions ne doivent pas être mises sur un même plan. J’ai personnellement toujours été défavorable à l’envoi de militaires français en Afghanistan. J’estime que nous n’avons pas à participer en tant que suppléants à des opérations militaires américaines. C’est indigne d’un pays comme la France. S’agissant de la Libye, j’ai écrit ici même dans ce blog, et dès le premier jour des opérations, que l’intervention française (qui résultait, et c’est encore plus grave, d’une initiative française) était une faute. Nous étions alors peu à le dire et malheureusement Hollande et le PS approuvèrent cette opération. Ce fut non seulement une faute mais un crime. Un crime contre le peuple libyen et contre son président dont la France s’est rendue complice de l’assassinat dans des conditions particulièrement barbares. Un crime aussi contre la paix et contre l’Afrique : beaucoup s’accordent aujourd’hui à souligner que le chaos que l’armée française a contribué à créer en Libye a des conséquences catastrophiques en Afrique (dissémination de nombreuses armes, subversion et terrorisme au Sahel) et en Europe (arrivée massive d’immigrants clandestins par la voie maritime, notamment à Lampedusa). J’ai approuvé en revanche l’intervention française, nécessaire, au Mali. Nécessaire, d’ailleurs, en partie pour réparer les dégâts causés par l’intervention en Libye. J’ai, en revanche, fortement désapprouvé le projet fou de « frappes » contre la Syrie.

Une intervention militaire n’en vaut donc pas nécessairement une autre. Il faut juger au cas par cas. Dans le cas centrafricain, si j’estime l’intervention justifiée, c’est pour des raisons humanitaires mais aussi politiques et stratégiques : la France a des responsabilités et des intérêts spécifiques en Afrique. 

2/ L’Afrique est malade et, dans ce continent, l’Afrique francophone est particulièrement mal en point. Cela doit nous interpeler. 

Il y a 20 pays francophones en Afrique subsaharienne. Ce ne sont ni les plus peuplés ni les plus riches du continent et ce sont ceux qui, actuellement, sont, en moyenne, les plus fragiles. Y a-t-il une responsabilité des anciennes puissances coloniales, France et Belgique (pour le Congo Kinshasa, le Rwanda et le Burundi) ? Peut-être. Nos pays étaient meilleurs pour former des grammairiens, des juristes et des médecins que des ingénieurs et des chefs d’entreprises. On peut dire aussi que, dans le découpage des empires coloniaux, les Anglais s’étaient taillé la part du lion (par exemple avec l’Afrique du Sud et son or, l’Afrique orientale et ses hauts plateaux au climat tempéré, ou le Nigeria avec sa masse démographique, mais aussi son pétrole), les autres ayant pris ce qui restait. Il n’y avait pourtant pas de fatalité. Les exemples abondent de par le monde de pays mal dotés au départ qui réussissent pourtant ensuite. 

Aujourd’hui ces 20 pays sont presque tous en crise. Peu sont institutionnellement stables. Le Sénégal est de ceux-là. Il est néanmoins fragile. D’autres ont eu également des régimes stables, mais moins démocratiques. Par exemple le Cameroun ou le Gabon. La Côte d’Ivoire a été pendant cinquante ans « le » modèle. Mais ce pays est sur la ligne de fracture entre le Sahel musulman et le golfe de Guinée chrétien ; il sort maintenant d’une guerre civile de dix ans et les plaies ne sont pas encore refermées. De la Mauritanie au Tchad en passant par le Mali, le Burkina et le Niger, les pays du Sahel sont parmi les plus pauvres du monde ; ils sont, de plus, sous la menace de la subversion islamiste. Le Congo-Kinshasa est en bute depuis l’indépendance aux guerres civiles et au cortège de malheurs qui les accompagne. Le Rwanda et le Burundi ont été, eux aussi, touchés par les affrontements inter-ethniques. La Guinée et le Congo-Brazza, sortent, aussi, à peine d’un conflit interne. Madagascar, Djibouti et les Comores ont une instabilité et une pauvreté chroniques. 

Aujourd’hui, la Centrafrique est touchée à son tour par l’anarchie. Qu’en sera-t-il demain ailleurs ? On a des craintes sur l’avenir du Cameroun lorsque le président Biya aura disparu. Ce pays aussi est divisé entre un nord musulman et un sud chrétien, comme le sont aussi, plus à l’ouest, le Togo et le Bénin.

3/ Certains sont tentés par un retrait français de l’Afrique. Après tout, disent-t-ils, si ces peuples sont dans la tourmente, qu’y pouvons-nous ? Nous avons bien assez à faire avec nos propres problèmes.

Ils ont tort. On doit d’ailleurs se réjouir que ce point de vue soit très minoritaire en France. La classe politique, mais aussi, et c’est important, l’opinion publique continuent à considérer que la France a une responsabilité particulière en Afrique.

Pourquoi cette responsabilité ? Pas seulement parce qu’il s’agit de notre ancien empire colonial. Ce n’est pas la raison principale. Celle-ci réside dans l’espace géostratégique que représente l’Afrique pour la France. Si la France est l’un des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, ce n’est pas seulement parce qu’elle a la bombe atomique. Cela tient aussi à la francophonie et à la trentaine de pays de par le monde qui, parce qu’ils sont francophones et qu’ils ont des liens particuliers avec  la France, forment avec elle un espace de coopération et de solidarité qui, même si ces pays ne sont pas les plus puissants – c’est un euphémisme -, compte dans le monde. Cette communauté de pays n’a d’équivalent que  le Commonwealth et la « Hispanidad ».

La France a un PIB inférieur à celui de l’Allemagne, le Royaume-Uni à celui du Japon et l’Espagne à celui de l’Italie. Pourtant, ces  pays comptent dans le monde plus que proportionnellement à leurs poids économiques. Ils le doivent aux dizaines d’Etats avec lesquels ils entretiennent des relations privilégiées. Mon expérience des relations internationales l’atteste : spontanément, dans une réunion, les francophones se groupent et se concertent, même lorsque leurs gouvernements n’ont pas les mêmes intérêts. Le partage de la langue est plus qu’un moyen de communiquer (mais nous pourrions le faire, presque aussi bien, en anglais). C’est aussi le partage d’un système éducatif, de références historiques, littéraires ou sportives (en Afrique, tout le monde connait l’OM par exemple), en un mot le partage d’un système de pensée. C’est pourquoi, la défense et la promotion de la langue française sont importantes. Elles méritent l’argent (trop peu) que nous y mettons. Nos entreprises et nos techniques y trouvent un intérêt bien compris.

La France, grâce notamment à ses partenaires africains, conserve une grande influence à l’ONU. C’est grâce à eux et aux latino-américains que Chirac put tenir tête à Bush lors du conflit irakien, obligeant ce dernier à intervenir sans l’aval de l’ONU car incapable d’y obtenir une majorité. Même dans une  action aussi injustifiée que l’intervention en Libye, c’est par le soutien africain que Sarkozy réunit une majorité. Quant aux interventions en Côte d’Ivoire, au Mali ou en Centrafrique, c’est chaque fois à l’unanimité du Conseil de Sécurité, ce qui est très rare, que la France a obtenu facilement l’aval de la communauté internationale. Sans l’Afrique, cela aurait été plus que problématique.

Je pourrais personnellement citer plusieurs exemples de négociations internationales difficiles auxquelles j’ai été associé où nous avons réussi à imposer nos vues, y compris contre Washington, grâce au soutien africain et, plus généralement, du tiers-monde. Ces victoires ont des retombées économiques, donc pour l’emploi des Français, non négligeables.

Si la France reste une grande puissance reconnue, c’est donc grâce à l’Afrique. Quel intérêt, me direz-vous, à être encore une grande puissance, ce qui nous coûte cher, alors que nous sommes plongés dans la crise et le chômage et que nous devons accepter les plans d’austérité que nous impose l’Europe ?

L’avantage, c’est quand même que nous pouvons faire prévaloir plus facilement nos intérêts et nos points de vue. Il vaut mieux être en mesure de prendre des initiatives plutôt que de n’être qu’à la remarque de plus puissants. Un exemple : l’ « exception culturelle » que nous demandons, et obtenons, systématiquement. Elle a sauvé notre cinéma (pendant que l’italien plongeait). C’est un exemple. Il y en a beaucoup d’autres. Ce pouvoir d’obtenir, souvent, à défaut de toujours, ce que nous demandons, beaucoup de pays nous l’envient. C’est le privilège des grandes puissances d’obtenir ce qu’elles exigent.

4/ Alors, si nous comptons autant dans le monde, comment se fait-il qu’en Europe, nous apparaissions aussi inférieurs à l’Allemagne et aussi soumis aux décisions, souvent aberrantes, de Bruxelles ?

C’est là que le bât blesse. En choisissant de privilégier la relation franco-allemande, et donc l’Europe, au détriment de ses partenaires plus naturels, pays latins et pays francophones, la France a fait, selon moi, un mauvais choix stratégique. L’Angleterre, plus réservée par rapport à la soit disant « construction européenne », n’a pas fait la même erreur. Elle conserve davantage d’indépendance et donc de marge de manœuvre que la France. Ayant conservé sa monnaie et ses frontières (elle n’est pas dans Schengen), elle est mieux à même de défendre ses intérêts.

Un autre choix pour la France aurait consisté à consolider des relations privilégiées avec le monde latin (Italie, Espagne, Portugal, Amérique latine) et avec l’Afrique francophone (y compris le Maghreb). Ces terres présentent les plus grandes affinités avec elle.

Ce qu’on a appelé, en général en la critiquant, la « France-Afrique », instauré avec une grande vision par de Gaulle, mais aussi sous la IVème République par des politiciens, visionnaires aussi, comme Gaston Defferre (tourné, lui aussi, vers l’Afrique, peut-être parce que, en plus de ministre de l’Outre-mer, il était maire de Marseille), répondait non seulement aux intérêts de la France mais aussi aux aspirations des peuples concernés. Il suffit de se déplacer dans n’importe quel pays du continent africain, y compris en Algérie, pourtant martyrisée par la honteuse guerre coloniale que la France y mena, pour constater combien le désir de France y est grand.

Nous n’avons malheureusement pas su répondre comme il l’aurait fallu à ce « désir de France ». Les interventions militaires sont certes utiles, mais des actions de coopération en amont le seraient encore davantage (et rendraient, le plus souvent, non nécessaires ces interventions).

Il faut évidemment épurer cette France-Afrique, qui a souvent été faite de paternalisme hors du temps, de soutien à certaines dictatures et de petits intérêts à court terme de quelques « coloniaux » comme Bolloré. Mais, fondamentalement, le concept est bon parce que les intérêts sont complémentaires : l’aspect grande puissance d’un côté, la protection et l’aide (plus par la mise à disposition d’un savoir-faire, notamment dans le domaine administratif ou éducatif, que par l’aide financière, plus souvent nuisible qu’utile parce qu’elle déresponsabilise) de l’autre.

La France aurait aussi intérêt à recentrer son action sur les pays avec lesquels elle a des liens réellement privilégiés. Cela a par exemple été une erreur de transformer les sommets entre la France et les Africains francophones en sommets France-Afrique. L’Afrique anglophone ne doit pas être négligée (aucun pays dans le monde ne doit l’être), mais mieux vaut concentrer notre action là où elle a une chance d’être efficace plutôt que saupoudrer en pure perte.

5/ Est-il trop tard pour revenir au recentrage sur les pays francophones et latins que je préconise ?

Peut-être pas. D’un côté, on a une Union européenne, toujours plus envahissante, toujours plus paralysante, mais qui n’a rigoureusement aucune stratégie, si ce n’est d’être une annexe du capitalisme américain. Cette Europe-là, elle est en train de se suicider, avec le sauvetage pathétique de sa monnaie artificielle, avec ses absurdes politiques d’austérité, avec sa non moins absurde politique économique qui ne repose que sur des à priori dogmatiques (ouverture tous azimuts et absence de protection aux frontières dans le même temps où les pays du monde entier, eux, se protègent ; ridicule choix dogmatique de la concurrence à tous prix alors qu’il faudrait créer par une politique industrielle intelligente, les poids lourds industriels dont l’Europe a besoin). N’en déplaise aux rêveurs, cette Europe n’existe pas et n’a aucune chance d’exister dans un avenir prévisible, si ce n’est sous la forme d’une annexe à la remorque des Etats-Unis. Où sont les politiques extérieure et de défense « communes » ? Néant. Si on avait attendu l’Union européenne pour intervenir en Centrafrique, le pays serait déjà mort.

De l’autre, on a des pays trop faibles pour agir collectivement et qui ne pourraient le faire qu’en se plaçant derrière une « locomotive ». Pour les Africains, la locomotive pourrait être à Paris, dans la mesure où Paris s’intéresserait davantage à eux, plutôt que de se décharger sur une Union européenne en manque de lisibilité. 

Certains disent : « mais si la France quitte l’Europe, elle sera isolée ». L’Europe, de toute façon, va éclater, au moins dans sa forme actuelle. Les intérêts nationaux sont trop divergents. Chacun reprendra ses billes. Ou alors, nous serons marginalisés et encore plus appauvris ensemble.

La France, avec ses partenaires latins (d’Europe et d’Amérique) et africains, c’est plus de cinquante pays. Isolée ? Au contraire. C’est l’Europe qui s’isole.

Qui s’isole et qui s’enfonce. Qui, de plus, est incapable de régler ses relations avec la rive sud de la Méditerranée. C’est par le développement de l’Afrique, qu’on règlera la question des clandestins et qu’on aura une chance de maîtriser l’immigration. Pas en se cadenassant derrière les dérisoires frontière de l’espace Schengen (et sa scandaleuse, et pourtant inefficace, politique des visas, alors que la disparition des frontières nationales est la porte ouverte à tous les clandestins, tous les trafiquants, tous les terroristes).

La France pourrait reprendre une politique extérieure plus confirme à ses intérêts et à ceux du monde. Ce n’est pas une question de moyens. Nous les avons. C’est une question de volonté politique. Pour le moment, elle n’y est pas. Sarkozy-Hollande, même combat, ou plutôt même non-combat. Notre peuple, désabusé, ne peut que contempler les gesticulations dérisoires de nos élites « européistes ». Il en vient à douter des capacités, de l’avenir même, de la France. Nos médias y contribuent pour leur part. Quant à nos partenaires africains, heureusement que nos soldats sont allés à Bamako et à Bangui, cela ne les désespère pas complètement de la France. Mais cela ne suffit pas. La tentation de se tourner vers d’autres, notamment la Chine, existe.  

6/ Pour revenir à l’intervention en Centrafrique, et pour terminer avec elle. La France a encore, à peu près (on doit quand même quémander un soutien logistique américain, en capacités de transport des troupes, en drones et en couverture satellite), les moyens d’envoyer plusieurs milliers de militaires sur les théâtres d’opération africains. Mais, pour répondre à l’impératif d’économies budgétaires imposées par Bruxelles et acceptées (nous ne serions pas obligés de le faire) par Paris, on a fait des coupes sombres dans le budget de la défense. Nous sommes désormais à la limite. Si la tendance se poursuit, l’armée française sera beaucoup moins opérationnelle. Et comme ce n’est pas l’Europe qui la remplacera, nous serons encore plus à la remorque des Américains.

Est-ce cela que nous voulons ?

Nous sommes un certain nombre à ne pas le souhaiter. C’est pourquoi nous appelons de nos vœux un changement fondamental dans les orientations extérieures de la France, mais aussi dans ses choix économiques et dans ses choix de société, que nous voudrions voulus et non subis.

Est-il trop tard ? Pas sûr. Il ne devrait pas être trop tard, en, tout cas, pour, au moins, lancer le débat.

 

                                                           Yves Barelli, 8 décembre 2013                                                   

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