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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 14:52

Le mouvement de protestation contre la hausse des taxes sur les carburants et plus généralement contre le matraquage fiscal de la majorité des Français alors que la minorité la plus riche a bénéficié de la part du gouvernement de Macron de 5 milliards d’allègements fiscaux, original car né d’initiatives de citoyens ordinaires via les réseaux sociaux, qui a bloqué plus de 2000 routes ou voies (y compris les Champs-Elysées) dans tout le pays le 17 novembre, a le soutien, selon un sondage fiable, de 74% des Français. Il a également mon soutien et je souhaite qu’il s’installe sur la durée et ait un prolongement politique. Nicolas Dupont-Aignan étant le leader qui s’est le plus engagé dans l’appui à cette initiative citoyenne et ayant les propositions les plus cohérentes, j’ai décidé de le soutenir et appelle mes amis à en faire autant.

1/ Ce mouvement spontané, surnommé des « gilets jaunes » en référence à cette tenue fluorescente à porter en cas de panne et à avoir en permanence dans sa boite à gants, est un succès. Il montre le « ras-le-bol » de la majorité de nos concitoyens, excédés de devoir payer toujours plus non pour avoir des services publics de qualité (ils sont au contraire en déshérence), non pour assurer ce qu’on appelle désormais du mot passe-partout dont on ne voit pas trop la réalité, la « transition écologique » (seul le quart des recettes fiscales supplémentaires sur les carburants y serait affecté, et encore, de manière incohérente), mais tout simplement pour satisfaire les exigences de l’Union européenne (toujours plus d’austérité pour la majorité et d’avantages pour les plus riches) et pour avantager ceux qui vivent de leur capital sans travailler (par exemple les actionnaires des sociétés d’autoroutes) sur le dos de ceux qui travaillent, selon l’idée fallacieuse que la richesse des plus nantis « ruissèlerait » sur l’ensemble de la société (d’où les cadeaux de plus de 40 milliards d’euros faits aux entreprises par Hollande et repris par Macron dont on attendait qu’ils créent des emplois alors que la réalité a été seulement la distribution de davantage de dividendes, souvent placés hors des frontières ; si ces sommes avaient été affectées à des investissements publics, les retombées auraient été bien meilleures, mais cela est contraire à la philosophie et à la pratique de l’Union européenne).

2/ Il est clair que le président Macron, choisi au premier tour de 2017 par une minorité de Français et au deuxième tour parce qu’il avait en face de lui Marine Le Pen qui a été incapable de présenter un programme cohérent et que les médias se sont acharnés à diaboliser, est aujourd’hui déconsidéré. Les sondages, comme les conversations que chacun d’entre nous peut avoir avec ses concitoyens montrent qu’il atteint le record absolu d’impopularité des présidents de la Vème République (moins de 27% d’approbation), y compris chez la plupart de ceux qui ont voté pour lui.

3/ Les Français ont pourtant le président qu’ils méritent. Il faut reconnaitre qu’il avait annoncé la couleur et ses anciens électeurs du deuxième tour ne devraient pas s’étonner de la politique antisociale (et même antiéconomique) qu’il mène.

4/ C’est bien de bloquer les ronds-points de nos villes et de nos campagnes. Mais sans prolongement politique, cela risque d’être vain.

5/ Or, pour le moment, il n’y a pas d’alternative politique claire et cohérente et on nage en pleine contradiction.

Le mouvement de Madame Le Pen a l’appui des milieux français les plus modestes (je ne parle pas de ceux, issus de l’immigration, qui se placent en dehors de la communauté nationale) mais une majorité de Français n’en veut pas. Dans une démocratie normale, elle aurait dû tirer les leçons de son échec de 2017 et s’effacer devant quelqu’un de plus présentable.

La droite est divisée entre « européistes » sur une ligne proche de celle de Macron, même s’ils le combattent aujourd’hui en espérant surfer sur son impopularité, mais sans changer de politique pour autant, et ceux qui aspirent à un réel changement, sachant pertinemment qu’ils seront obligés de s’allier tôt ou tard avec le Rassemblement National de Marine Le Pen, qu’ils continuent par manque de courage, par habitude ou par tactique à encore récuser.

La gauche est hors-jeu, victime de son dogmatisme et de ses contradictions. Par habitude, elle continue encore à ne pas condamner le communautarisme musulman (pourtant aux antipodes de la laïcité qu’elle prétend défendre) sous le fallacieux prétexte de ne pas « ostraciser » certains porteurs de cartes d’identité françaises (sont-ils pour autant « Français » ? Pour beaucoup d’entre eux, je ne le crois pas ; pas parce que je les rejette mais parce qu’eux-mêmes refusent le soit disant «vivre ensemble » dont nos politiques continuent à nous rebattre les oreilles  mais qui ne correspond à aucune réalité souhaitée par nombre de musulmans ou d’Africains) ou par calcul politique (je suis convaincu que Jean-Luc Mélenchon se présentera à la mairie de Marseille avec le soutien de la « communauté » arabo-musulmane qui est entrain de coloniser la ville, « ma » ville, avant de faire la même chose à l’échelle nationale, avant-goût d’une « soumission » telle que décrite par le roman de Houellebecq et qui pourrait devenir réalité si les Français ne réagissent pas).

6/ D’autres peuples européens ont adopté des attitudes et des votes politiques mieux inspirés que ceux des Français. Je crois que, tôt ou tard, les Français les imiteront (ou alors choisiront un déclin durable).

Les anciens pays de l’Est ont fait des choix « populistes », mot péjoratif employé par nos médias pour les déconsidérer et que je revendique comme positif : « populisme » vient de « peuple » et j’aspire au pouvoir du peuple pour le peuple. Ils allient la nécessité d’une politique sociale juste, en ayant la nostalgie des avantages du communisme qu’ils considèrent comme plus importants que ses inconvénients (selon un sondage récent du « Berliner Zeitung » une majorité des habitants de l’ex RDA estime que celle-ci avait « plus d’avantages que d’inconvénients » - la proportion de « communo-nostalgie » est plus forte encore dans l’ex URSS et même dans les pays d’Europe centrale) et le désir de défendre leur identité, notamment face à l’immigration musulmane dont ils ne veulent à aucun prétexte : le positionnement de Poutine, qui met en avant à la fois la fierté de l’ancienne Union Soviétique et le culte de la Russie impériale est symptomatique de ces aspirations, non contradictoires comme on pourrait le penser mais, au contraire, compatibles et complémentaires.

Ceux qui ne comprennent pas le soutien massif et durable des peuples de Pologne et de Hongrie à leurs gouvernements « populistes », plutôt que de se lamenter des brèches à l’ « état de droit » (mais la véritable « liberté » n’est-elle pas de vivre en sécurité et avec la protection sociale plutôt que dans une société formellement « libre » mais où règnent la loi de la jungle et l’injustice ? Et l’ « état de droit » symbolisé par les juges corrompus et les avocats véreux, dont les gouvernements de Budapest et de Varsovie veulent se débarrasser, ne me semble pas un idéal à défendre) devraient s’interroger sur le pourquoi de ce soutien : la fierté de mettre en valeur les racines identitaires du peuple jointe aux mesures sociales (par exemple, on vient d’abaisser l’âge de la retraite en Pologne alors qu’on l’augmente ailleurs) leur donne la réponse.

En Europe Occidentale, deux pays méritent de retenir l’attention : l’Autriche et l’Italie. Dans la première, on a une coalition de la droite classique et de ce que nos médias qualifient d’ « extrême-droite », matérialisée par le refus de l’immigration musulmane. L’équivalent français serait Wauquiez premier ministre et Le Pen ministre de l’intérieur. En Italie, on a carrément une union des « populistes » de droite (Salvini) et de gauche (5 Etoiles), unis contre la dictature de Bruxelles et l’immigration sauvage : en France, cela donnerait Le Pen et Mélenchon dans le même gouvernement.

Ce type d’accords progresse partout. Les « populistes » participent à de nombreux gouvernements ou les soutiennent (Danemark, Finlande, en plus des anciens pays de l’Est, mais aussi plusieurs Länder allemands : le ministre de l’intérieur de Merkel, chef du parti bavarois, se déclare hostile à l’immigration et soutient les manifestations « populistes » ; une fraction de die Linke, équivalent de Mélenchon, se dit maintenant ouvertement hostile à l’immigration musulmane, franchissant ainsi une ligne rouge que la gauche s’était crue obligée de défendre jusqu’à présent. On est probablement à la veille d’une recomposition du paysage politique de l’Allemagne avec deux « tabous » en train de sauter : le refus dogmatique de condamner l’immigration musulmane et l’attachement tout aussi dogmatique à l’Union européenne.

7/ Je souhaite évidemment la même évolution en France.

Je rends hommage à Nicolas Dupont Aignan et son mouvement « Debout la France » d’avoir les premiers anticipé cette évolution nécessaire et prévisible en, contre tous, faisant alliance avec Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle de l’an passé, et en préconisant aujourd’hui une alliance entre son mouvement, les Républicains et le Rassemblement National. J’ajoute que si Mélenchon (lui est à première vue irrécupérable) ou certains de ses partisans actuels (il y a des potentialités d’évolution) acceptaient de faire un bout de chemin avec la droite « populiste », comme l’ont fait les Italiens, cela me ravirait. On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout pour participer à un même gouvernement.

Laurent Wauquiez est une personne intelligente. Sans doute attend-t-il son heure et que de meilleures conditions soient réunies pour faire alliance avec Le Pen. Qu’il n’attende pas trop ! Il se pourrait que, en voulant ménager la chèvre et le chou, il perde beaucoup et qu’il laisse à un autre le rôle d’être le fédérateur (Dupont-Aignan est bien placé).

Nous sommes apparemment encore loin de l’évolution que j’appelle de mes vœux mais les choses pourraient s’accélérer.

C’est ce que je souhaite. La France est en train de plonger. Beaucoup de Français sont désespérés. Je constate que l’image de notre pays à l’étranger est plus que dégradée, elle en est devenue presque inexistante.

Il est temps de se ressaisir avant qu’une explosion incontrôlée et destructrice ne ruine irrémédiablement notre pays.

Le mouvement des « gilets jaunes », prémonitoire à une explosion si on n’y répond pas, devrait ouvrir enfin les yeux de nos dirigeants. Pas de Macron. Il est irrécupérable. Non par aveuglement, il est intelligent. Mais par choix politique. Mais des leaders de l’opposition. Qu’ils fassent front, qu’ils s’unissent sans exclusive. Qu’ils agissent enfin dans l’intérêt du peuple et pour le salut de la France. Je pèse mes trois derniers mots : la France est en danger de mort en tant que Nation./.

(Je mets en ligne ce commentaire en début d’après-midi du 17. Sauf évènement ou dérapage, on peut déjà faire le bilan de la journée).

Yves Barelli, 17 novembre 2018                                                                       

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