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9 août 2015 7 09 /08 /août /2015 17:33

Dans la torpeur de l’été parisien, à l’heure où nombre de Français se pressent sur le littoral, ceux qui restent dans la capitale peuvent néanmoins s’allonger sur le sable avec vue sur l’eau : chaque année, les voies sur berge de la Seine sont neutralisées et ensablées. C’est bien. Ce qui l’est moins, c’est ce jumelage absurde que certains élus, en mal d’imagination et complètement déconnectés des réalités, ont voulu réaliser cette année avec la principale ville d’Israël, Tel-Aviv, ville sur la Méditerranée qui pourrait avoir l’air d’une station balnéaire banale si ce n’était l’environnement de violence de la région.

1/ Il y a certes des gens très respectables à Tel-Aviv, ville beaucoup plus libérale et laïque que Jérusalem-Ouest. Mais ils sont citoyens d’un pays qui, depuis sa création, bafoue les règles les plus élémentaires de l’Humanité. Cet Etat viole notamment avec constance depuis 1967 les résolutions du Conseil de Sécurité qui lui enjoignent d’évacuer les territoires palestiniens occupés. Non seulement l’occupation humiliante pour ses habitants se poursuit, mais l’Etat hébreux favorise l’implantation de colons fanatiques (plus de 500 000 à ce jour) qui, dans leur paranoïa, s’attribuent un droit divin imaginaire sur une terre qui n’a jamais été la leur. Quelques-uns de ces fanatiques viennent d’assassiner une famille entière en mettant le feu, de nuit, à sa maison.

Je ne mets pas dans le même panier ces fous dangereux avec les habitants pacifiques de Tel-Aviv et encore moins avec les Français de confession ou de culture juive (dont beaucoup condamnent la politique criminelle d’Israël). Mais ces fous contribuent à donner une image très négative de cet Etat-terroriste (un Etat qui commet des crimes politiques « ciblés » et qui bombarde délibérément des populations civiles est un Etat terroriste), qui, par son comportement, ne peut pas être qualifié d’Etat « normal ».

2/ Je ne sais pas en quoi consiste exactement cette opération de « Tel-Aviv sur Seine ». Peu importe. Seul son intitulé m fait réagir. Lorsque les apparences touchent aux symboliques, elles comptent plus que le fond.

J’estime que la seule présence du mot « Tel-Aviv » sur des affiches et des panneaux officiels est mal venue en ce moment. Dans le meilleur des cas, c’est une faute de goût qui montre une méconnaissance de la réalité de l’Etat d’Israël. Dans le pire, c’est de la provocation. Dans les deux cas, elle est critiquable.

3/ D’une façon générale, je crois qu’il conviendrait d’être plus prudent et plus circonspect lorsqu’il s’agit d’associer un Etat étranger à une manifestation sur notre territoire.

Certes, si on éliminait toute relation avec les pays où il y a des atteintes aux droits de l’homme, nous n’aurions plus de relations qu’avec une dizaine de pays dans le monde. Et encore ! Même la Norvège peut être critiquée. Pas pour les droits de l’homme, mais pour ceux des animaux. En dépit des appels internationaux, la chasse à la baleine n’y est pas encore interdite. Quant à la France, elle n’est pas à l’abri de la critique. Mais ne cherchons pas trop loin, sinon nous n’aurions même plus de relations avec nous-même !

Cantonnons-nous aux pays les plus scandaleux. Israël, bien sûr. Mais il en est de bien pires : l’Arabie Saoudite ou le Qatar, par exemple. Je trouve personnellement encore plus indécent que « Tel-Aviv sur Seine » la mainmise du Qatar sur le PSG ou ces maillots de joueurs de foot sponsorisés par Qatar Airways. L’argent ne devrait pas tout justifier. La France n’est pas une pute, ou elle ne devrait pas l’être, pour se vendre au premier islamiste esclavagiste venu !

Sans faire de la grande politique, la décence, tout simplement, devrait inciter à tout le moins à une certaine discrétion s’agissant de certains pays.

4/ Ce qui est vrai pour les pays, peut l’être aussi pour certains phénomènes culturels ou religieux. Il y a des périodes où, là-aussi, il faudrait mettre en « veilleuse ». Je n’ai rien, par exemple contre la culture arabe qui, en son temps, a produit des chefs-d’œuvre. Je n’ai rien non plus contre l’islam en tant que religion. Mais l’actualité est telle que, entendre parler arabe ou faire référence à cette religion me paraissent peu indiqué. Je sais bien que tous les Arabes et tous les musulmans ne sont pas des terroristes mais il se trouve que, aujourd’hui, tous les terroristes se revendiquent de l’islam et que, même lorsqu’ils ne sont pas Arabes, c’est en arabe qu’ils crient « Allah Ou Akbar » avant d’égorger.

Donc là-aussi, un peu de discrétion et de décence, s’il vous plait !

Il y a quelques semaines, des instituteurs sans doute bien intentionnés voulaient faire chanter une comptine en arabe (et dans d’autres langues) à leurs élèves pour la fête de fin de l’année. Des parents s’en étaient émus. On peut dire que c’est de l’intolérance. Sauf, que cela s’est passé dans le contexte de la guerre qu’a déclaré à la France l’islamisme « radical » (pléonasme !) sunnite arabe. Aurait-on fait chanter en allemand des élèves français en 1939 ? Sans doute pas.

Alors, même si cela peut paraitre injuste pour les « bons » Arabes et les « bons » musulmans, ceux-ci doivent comprendre que, pour le moment, il faut « mettre en sourdine ». Donc pas de chansons en arabe dans nos écoles et un moratoire sur la construction de nouvelles mosquées. Pas non plus d’exceptions à la laïcité pour répondre aux revendications à base « communautaristes ». Quand le monde arabo-musulman sera sorti de sa paranoïa collective, on pourra changer d’attitude. D’évidence, ce n’est pas encore le moment. Même chose, évidemment, pour Israël.

Israël et l’islam, qu’on le veuille ou non, qu’on le regrette ou non, sont actuellement des fauteurs de trouble. Il suffit de faire la liste des pays qui, par le comportement de leurs dirigeants ou de leurs sociétés, posent problème : outre Israël, à peu près que des pays musulmans. Que cela plaise ou non, c’est un fait.

Prenons donc un peu de champ vis-à-vis d’eux. Ce sera mieux pour notre tranquillité et nos valeurs. Et si nos politiques s’abstenaient de participer, pour des motifs en général bassement électoralistes en vue de recueillir les faveurs de telle ou telle « communauté », à des veillées de « sabbat » ou de « rupture du jeûne », ce serait encore mieux. Et la laïcité y gagnerait !

Yves Barelli, 9 août 2015

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commentaires

R
le sable des plages est balayé par l'eau de la mer - à Paris - au secours les bactéries -<br /> ici après l'orage le sable est devenu un tas de boue - ridicule -
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S
Bonjour<br /> merci pour vos posts qui méritent parfois contradiction mais st souvent argumentés et intéressants (notamment cx relatifs au Moyen-Orient) <br /> J'ai un pb pour les suivre en direct: pas moyen de s'abonner malgré plusieurs tentatives<br /> par ailleurs les commentaires de vos lecteurs ne sont lisibles que si je les "surligne" avec le curseur, ils m'apparaissent comme écrits à l'encre sympathique<br /> Merci d'y remédier si cela vous est possible
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