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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 22:35

J’ai toujours été attaché à la liberté individuelle dans la mesure où cette liberté ne nuit pas à autrui. Chacun doit être libre de vivre sa vie sexuelle, familiale et sociale comme il l’entend. Je n’ai en conséquence rien contre les relations homo, bi ou hétérosexuelles, rien contre les pratiques communautaires, échangistes, rien contre la polygamie ou la polyandrie dans la mesure où cela se fait entre adultes consentants et dans la mesure où on n’extériorise pas des pratiques qui pourraient choquer des publics non avertis ou réticents à ces pratiques. En revanche, je suis hostile à la constitution de familles non naturelles avec des enfants qui, par définition, n’ont rien demandé et peuvent en conséquence souffrir psychologiquement de ces situations. Ma position n’est en rien dictée par des à priori idéologiques ou philosophiques. Seul l’intérêt de l’enfant me parait prioritaire. Il passe bien évidement avant les désirs, voire les caprices, d’adultes qui souhaitent avoir des enfants sans les concevoir, un peu comme certains veulent des chiens ou des chats pour leur tenir compagnie. Halte à la déresponsabilisation généralisée de cette société où certains croient que tout est possible du moment qu’ « on en a envie » sans mesurer les conséquences de ces envies égoïstes.

1/ Je n’ai pas été favorable au « mariage pour tous », non par homophobie mais seulement parce que, dans une société de liberté, le mariage, quels qu’en soient les protagonistes, me parait une prison dont on ne sort qu’en passant devant un juge (ce qui est humiliant, comme si les candidats au divorce étaient des délinquants) et après une procédure qui peut être longue et coûteuse (ce qui alimente la « justice-business »).

Que des couples homo aient pu être demandeurs d’une telle institution qui était l’un des principaux marqueurs des sociétés traditionnelles à fondement religieux m’a étonné alors que ces personnes, par leur choix de vie (que je respecte), allaient sciemment à l’encontre de ce mode de vie traditionnel idéologiquement connoté.

Longtemps, le mariage, en compensation de ses contraintes, comportait des avantages pratiques (stabilité juridique de la vie commune, facilitation de démarches communes, telles la contraction d’un prêt ou la location d’un appartement). L’invention du PACS a permis de se passer du mariage, tant pour des couples hétéro qu’homo. Quant aux enfants, nés d’un père et d’une mère, fort heureusement, grâce à l’évolution positive de notre législation, que leurs parents soient mariés ou non, c’est la même chose.    

Dans ces conditions, le mariage, auquel beaucoup tiennent pour des raisons religieuses ou de principe, doit rester ce qu’il a toujours été : le lien d’un homme et d’une femme avec, pour conséquence possible, la conception d’enfants et donc la création d’une famille à composition traditionnelle. Même si je suis personnellement hostile à l’institution du mariage pour ce qui me concerne, je respecte le choix de ceux qui y tiennent. Et c’est parce que je respecte ce choix que je comprends que ces personnes aient la conviction que le mariage de deux personnes du même sexe est une trahison et une provocation. Laissons l’institution du mariage à ceux qui estiment que la famille doit être composée comme elle l’a toujours été, à leurs yeux d’une façon « naturelle ». Le concubinage et le PACS pour les autres. Où est le problème ? Un peu de tolérance, s’il vous plait : vous voulez vivre avec une personne du même sexe ? Soit, vous en avez le droit ! Mais respectez ceux qui pensent que ce mode de vie n’est pas « naturel ». Ils n’ont pas le droit, légal et moral, de vous empêcher. Vous n’avez pas non plus le droit de leur dire qu’ils ne sont que d’affreux « réacs » ringards. A chacun sa vie.

2/ La procréation médicalement assistée (PMA) pose un autre problème. Lorsqu’un couple formé d’un homme et d’une femme a des difficultés à avoir un enfant de manière naturelle, je suis ouvert à l’idée que la médecine les aide. Par exemple à l’aide des techniques de fécondation in vitro.

Je suis au contraire réticent lorsque la fécondation se fait au moyen d’un donneur extérieur au couple, qu’il soit anonyme ou identifié. Franchement, cela me gêne. On sait que cela peut être traumatisant pour l’enfant lorsqu’il l’apprend.

Ceux qui tiennent absolument à avoir un enfant peuvent en adopter un, encore que je sois réticent, aussi, au principe de l’adoption plénière. S’occuper et élever un enfant qui a perdu ses parents peut être respectable et méritoire, à condition de ne pas cacher la vérité à l’enfant. Lorsque cet enfant est issu d’un autre pays, en particulier un pays lointain, cela pose d’autres problèmes. On peut s’occuper de cet enfant (souvent cela lui assure une vie qu’il n’aurait pas), mais il faut éviter de le couper de ses racines, notamment linguistiques. On sait combien les adoptions internationales (il y a au Quai d’Orsay un service spécialement chargé de cela ; il est prudent et, souvent, réticent à juste titre : on voit trop de couples aller en fait « acheter » dans les orphelinats du tiers-monde l’enfant qu’ils ne peuvent avoir).

Et puis disons directement et franchement les choses, au risque de choquer certains parents adoptifs. Si la démarche de certains couples est effectivement altruiste, elle mérite respect et reconnaissance. Mais, souvent, elle est en fait dictée par l’égoïsme le plus pur : la joie d’avoir un enfant, mais, surtout, finalement, une sorte d’assurance que, devenus vieux, « leur » enfant s’occupera d’eux. Dans ce cas, l’intérêt de l’enfant est secondaire. Il n’est même pas, souvent, pris en considération.

3/ Parmi les techniques de PMA, il y a la GPA : grossesse par autrui. Là, on touche à ce qui est, pour moi, l’inadmissible. C’est le cas où on insémine le sperme du mari, ou d’un donneur extérieur au couple, dans l’utérus d’une femme tierce qui va porter l’enfant et qui le « rend » aux « parents » une fois l’accouchement fait. Qu’une femme puisse le faire pour « rendre service » de manière désintéressée, peut-être. Mais il ne doit y en avoir beaucoup. L’écrasante majorité de celles qui l’acceptent le font pour de l’argent. Elles vendent leur corps un peu comme une prostituée vend le sien dans des rapports sexuels, à la différence près (et elle est de taille) que ces derniers rapports sexuels ne mettent pas en cause un enfant.

Cette dérive de marchandisation du corps est abjecte parce que la plupart des femmes qui se prêtent à l’opération sont issues de milieux très défavorisés. On peut évidemment dire qu’elles ne sont pas contraintes de le faire et donc qu’elles sont libres. Pourquoi pas ? On peut en discuter. Il n’empêche que les enfants qui sont nés dans ces conditions ont de quoi être passablement traumatisés. Je suis donc hostile à la légalisation de cette pratique et, par voie de conséquence, à la reconnaissance de paternité lorsque cela a été fait dans un pays où cette opération est légale. Je pense qu’il convient de s’en tenir à un concept simple : la mère est celle dont est issu l’enfant à l’accouchement et le père celui qui le reconnait.

Qu’on me comprenne bien ! Je ne suis pas en train de dire qu’on doive laisser faire la nature (certains diraient la « volonté de dieu ») sans la maitriser. Une grossesse doit être voulue, d’où la légitimité de la contraception et de l’avortement. Pas d’enfant sans volonté d’en avoir. Mais pas non plus d’enfant sans se préoccuper du sort, de l’équilibre et de la volonté future de l’enfant à naitre.  

4/ Ce qui précède est déjà problématique pour un couple hétérosexuel. Cela devient scandaleux pour des couples homosexuels.

On a en effet maintenant une demande de couples homo pour avoir artificiellement (par définition) un enfant grâce à la PMA et à la GPA.

Je m’élève sans nuance et sans exception contre ces demandes. Je reviens à ce que j’ai écrit supra en introduction : chacun vit comme il veut et j’accepte toutes les pratiques sexuelles entre personnes adultes consentantes.

Mais, là, on est au-delà de la limite de l’acceptable. N’importe quel psychologue, s’il est honnête, vous dira qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère. Lorsqu’un enfant est orphelin de l’un de ses deux parents ou, lorsqu’il  ne connait pas son père parce que celui-ci est inconnu, son traumatisme peut être grand. On peut certes le dépasser lorsque l’amour de son seul parent compense celui qu’il n’a pas de l’autre. Si certains continuent à en souffrir, d’autres vivent en apparence d’une manière parfaitement épanouie.

Mais de là à créer artificiellement une situation qui peut déjà être difficile lorsqu’elle est « naturelle », il y a un pas qu’il me parait dangereux, voire criminel, de franchir.

Que chacun ait la vie sexuelle qu’il veut, soit, mais s’il n’y a pas un père et une mère, tout simplement il ne doit pas y avoir d’enfant. C’est un choix de vie. Il faut l’assumer.

Je me refuse à l’idée qu’on puisse avoir un enfant « à la commande » comme on va au supermarché pour se payer un produit ou comme l’on va au refuge de la SPA pour se payer un chien ou un chat.

Un enfant n’est pas un produit, un enfant n’est pas là pour satisfaire tel désir ou tel caprice d’adultes.

5/ Il est clair que si on devait accepter cette idée saugrenue que tout adulte est libre d’avoir un enfant si tel est son désir quand bien même il ne le concevrait pas, ce serait la porte ouverte à toutes les dérives. On sait que la médecine et la biologie font des progrès stupéfiants. Il est nécessaire de ne pas laisser faire n’importe quoi même si, et surtout si, techniquement, cela est possible. L’éthique doit constituer la limite au-delà de laquelle on ne peut aller.

Parce que, aller au-delà, ce peut être aussi le clonage ou la modification de l’embryon pour le modeler à son goût : on veut en faire un artiste ? Modifions l’embryon en conséquence. On le veut supérieurement intelligent ? Allons-y !

Jusqu’où ?

Veut-on nous acheminer vers une société de monstres ?

J’ose croire que collectivement nous ne le voulons pas. Alors attention : ne touchons pas à la procréation « naturelle ». Que les adultes fassent ce qu’ils veulent. Mais leur liberté s’arrête où commence l’intégrité et l’équilibre de l’enfant.

Et que cela plaise ou non à ceux qui veulent aller faire leur « marché » de bébés, l’enfant a besoin d’un père et d’une mère.

Il est vrai aussi qu’il a besoin de vivre dans une société où existent des valeurs autres que celles de la marchandisation généralisée et de la consommation de tout et n’importe favorisée, et même crée, par une publicité omniprésente qui flatte en permanence l’égoïsme le plus vil sur fond de démagogie et de facilité artificielle (« je me le paye parce que je le mérite!»).  

C’est une autre affaire, mais elle est liée, aussi, à la question de la procréation.

Yves Barelli, 6 octobre 2019                                                                       

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4 octobre 2019 5 04 /10 /octobre /2019 15:28

Une fois de plus, un individu a assassiné froidement au couteau. Mais cette fois, encore plus fort : au sein même de la préfecture de police de Paris ! Comme toujours, réactions très mesurées, pour ne pas dire timorées, des médias et des politiques, empressés d’affirmer, sans aucun élément tangible pour l’étayer, que l’assassin était un homme « normal », banal, insoupçonnable auparavant d’un tel geste et que, en conséquence, il ne pouvait s’agir que d’une crise de démence (explication donnée immédiatement pour nombre d’attentats individuels avant que, après coup, on reconnaisse, presque en catimini, une motivation terroriste religieuse). Depuis vingt-quatre heures que les télés ne parlent que de cela, des bribes d’informations commencent à apparaitre, qu’on apprend au détour d’une phrase  dite presque clandestinement, rompant en fait avec l’autocensure que le politiquement correct nous impose : on commence enfin à savoir que l’assassin était un converti à l’islam d’origine antillaise et vivant à Gonesse, ville assez « sensible » : curieux pour un employé travaillant au saint du saint de la sécurité et habilité aux informations confidentielles, et mêmes secrètes. La société française est en train de se suicider et bien d’autres éléments, moins spectaculaires que celui-là, le prouvent.

1/ Pour des raisons d’économie budgétaire, on recrute depuis des années des non-policiers et des non-fonctionnaires titulaires (et les projets de Macron de réformer la fonction publique pour accroitre le nombre de contractuels ne peuvent qu’aggraver cette situation) pour travailler dans les lieux les plus sensibles de notre sécurité. Je le savais pour nos préfectures. Je constate avec stupeur que c’est même le cas au sein de la préfecture de police de Paris. Je pensais qu’au moins là, on faisait attention : même pas !

En fait, cette dérive se constate désormais un peu partout.

Un exemple que je connais bien. Autrefois, les chauffeurs de nos ambassadeurs étaient français. Dotés de passeports de service (moins protecteurs que les diplomatiques mais offrant tout de même une assez bonne sécurité), ils étaient peu en prise aux pressions que tout pays cherche à exercer sur les ambassades. Aujourd’hui, on recrute des locaux, moins chers que les expatriés. Or, les locaux ont des comptes à rendre aux services de renseignement nationaux et, surtout dans les pays sensibles, ils peuvent être manipulés ou, en tout cas, intimidés par les groupes terroristes. Seuls les idiots ne le voient pas !

Il y a encore plus grave : dans les pays pour lesquels la sécurité de l’Etat et des citoyens a encore un sens, on est particulièrement vigilant dans les aéroports. Aux Etats-Unis par exemple (mais aussi dans de nombreux autres pays), ceux qui contrôlent la fouille des bagages qu’on passe aux scanners de sécurité sont des fonctionnaires de police. Chez nous, ce sont de simples employés formés en quelques jours et recrutés en général aux abords des aéroports : à Roissy, ils viennent des cités de la Seine-Saint-Denis et tout voyageur constate qu’il y a bien peu de Français de souche parmi eux. Idem pour ceux qui manipulent les bagages sur les pistes. Des enquêtes de télévisions ont montré des failles dans la sécurité : bref, on nous bloque si on a avec soi un peu d’eau ou du fromage à pâte molle (on confisque les Camembert, je l’ai vu !), mais la vérité est que notre sécurité n’est pas vraiment assurée.

Autre exemple : 10% des militaires français engagés dans nos opérations extérieures seraient des musulmans.

Et on pourrait encore citer pas mal d’autres exemples.

2/ Ouvrons les yeux ! Notre pays est myope. Il ne peut, et ne veut (peut-être pour se rassurer) voir la réalité en face. Sa sécurité n’est pas assurée pour la simple raison qu’on la confie à des individus peu sûrs. Ce n’est pas seulement une question de moyens budgétaires mais d’état d’esprit et aussi, il faut le dire, de lois qui empêchent de regarder la réalité et donc, pour la société, de se défendre.

Nous nous sommes dotés de lois tellement sophistiquées contre le racisme et la jurisprudence en a donné une définition si extensive que cette législation et cette pratique nous paralysent.

Se poser la question de la compatibilité de l’islam avec la République est déjà être « raciste », constater qu’il y a « beaucoup » de musulmans dans nos écoles est également être « raciste » (le maire de Béziers a été condamné pour cela). Et si je constate que le fait d’employer sans précaution des musulmans dans nos organes de sécurité peut être dangereux, je suis également « raciste ». Les contrôles au « faciès » sont également « racistes ». Pourtant, statistiquement, la probabilité qu’un Maghrébin ou un Africain soient plus délinquants qu’un Français de souche est avérée. Il ne s’agit certes pas de suspecter tous les immigrés mais faire porter les recherches plus sur eux que sur les autres, c’est, d’évidence, pour la police, gagner du temps. Or, la police n’a pas le droit de le faire, d’où le dilemme : ou on contrôle personne (cas le plus général), ou on contrôle tout le monde (sans efficacité parce que chronophage).

Dans le cas des personnes habilitées aux infos confidentielles ou au secret-défense, idem. Comme tout diplomate de carrière occupant certaines fonctions, j’ai été habilité au secret-défense : procédure relativement inquisitoire qui prend du temps : si on découvrait qu’on y passe encore plus de temps avec quelqu’un issu de l’immigration, l’intéressé et tous les « droits de l’hommistes » qui passent leur temps à mettre en cause ce pays crieraient immédiatement à la discrimination et porteraient l’affaire en justice (avec de grandes chances de gagner). Curieusement, la seule discrimination admise est la soit disant « positive », d’où quelques nominations de préfets issus de l’immigration : pas les meilleurs !

2/ Alors, je pose clairement la question : veut-on assurer notre sécurité ? Si la réponse est oui mais assortie d’une réaffirmation de l’illégalité et l’illégitimité des « discriminations » fondées sur l’ethnie ou la religion, je dis clairement qu’il n’y a en fait aucune volonté d’assurer la sécurité car le laxisme en matière d’origine est incompatible avec la sécurité.

En disant cela, je sais que j’en choque plus d’un. Mais ouvrons les yeux ! Ne restons pas myopes face à une réalité pourtant évidente.

Aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale, les citoyens américains d’origine japonaise ont fait l’objet d’une surveillance particulière, ils ont été « discriminés » et l’attitude adoptée envers eux a été « raciste ». La belle affaire : il faillait surtout se défendre contre l’agression nippone et contre tous ceux qui pouvaient en être complices.

Dans la plupart des pays musulmans, les hautes fonctions de l’Etat et plus encore de la sécurité sont interdites aux non-musulmans. Cela a une logique : difficile de défendre un pays ou un système si on ne fait pas partie de la majorité qui en est l’ossature.  

La France est en guerre. L’islamisme radical lui a déclaré la guerre, à elle et à l’ensemble du monde civilisé. C’est ainsi. Faut-il se laisser faire et ne pas prendre toutes les précautions sous prétexte que le faire serait « discriminatoire » et « raciste » ? Si vous pensez que oui, je ne peux rien pour vous si ce n’est vous combattre car vous êtes complices du terrorisme islamiste.

3/ Ma conclusion logique est que, avec la législation actuelle et l’interprétation qu’en font la plupart des juges, des hommes politiques et des médias, on est face à un blocage et que la situation ne pourra qu’empirer.

Si nous le voulons, les solutions existent. Pour le moment, je crains que la société française ne le veuille pas vraiment. Alors, continuons les pleurnicheries sur le deuil des cinq familles frappées à la préfecture de police, et, pour chaque attentat à venir (il y en aura certainement encore beaucoup), sortons les bougies et les nounours et pleurons : ça ne fera rien avancer du tout et ça amusera les terroristes.

Mais si, enfin, nous nous réveillons : faisons face lucidement à la réalité au lieu de détourner le regard, interrogeons-nous sur le bienfondé de certaines de nos lois et changeons celles qui s’avèrent nuisibles. Sortons aussi des règles européennes et des conventions internationales que nous avons signées en des temps moins dangereux. Et une fois ceci fait, agissons enfin sans complexe, avec lucidité et détermination.    

Je n’ai rien contre les musulmans. J’ai quelques amis qui le sont (j’ai habité le Maroc et l’Algérie et j’en garde le meilleur souvenir ; ceux qui voudraient m’accuser de « racisme » sont des imbéciles). Ils sont plus lucides que ce qu’on croit et se demandent pourquoi nous sommes si laxistes (le Maroc, par exemple, est un pays musulman mais là-bas, les islamistes, sont pourchassés, pas comme chez nous).

Pour le moment, l’islam pose problème. Les emplois bien rémunérés ne manquent pas dans le secteur privé, dans le « business » et dans quantités de secteurs qui nécessitent une haute qualification. Les musulmans y ont droit comme les autres.

Mais dans les secteurs régaliens de l’Etat, il faut prendre des précautions. Il me parait en conséquence nécessaire d’écarter de ces fonctions les musulmans (sauf exceptions évidemment, toute règle a ses exceptions ; il ne faut pas passer d’un dogmatisme à l’autre : c’est au cas par cas). Laisser un musulman (sauf exception, je le répète) travailler au sein de la préfecture de police, contrôler les bagages dans les aéroports, lui confier une arme dans la police ou l’armée ou un volant pour conduire un ambassadeur, c’est prendre un risque.

Ceux qui vont s’étrangler d’indignation en lisant ces lignes devraient, une fois leur indignation exprimée, s’ils sont honnêtes, réfléchir. S’ils sont de bonne fois, je suis sûr qu’ils me donneront raison. Quand bien même devraient-ils mettre un peu de côté leurs beaux principes parfaitement inadaptés.

En quand l’islam sera redevenu une religion « normale » et que le terrorisme islamiste aura disparu, alors, on pourra reconsidérer les discriminations.

Pour le moment, c’est prématuré.

Yves Barelli, 4 octobre 2019                                             

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5 août 2019 1 05 /08 /août /2019 19:57

On ne sait pas encore tout sur les circonstances de ce malheureux décès de ce jeune animateur tombé et noyé dans la Loire à Nantes à la suite, semble-t-il, d’une charge de la police contre des individus sans doute un peu éméchés qui n’ont pas obtempéré aux injonctions des forces de l’ordre leur demandant de se calmer le soir de la « fête de la musique », en juin dernier. Bavure policière ? Mouvement de foule au bord du fleuve ? Selon ce qu’on en sait, certains individus non seulement auraient refusé de se conformer aux demandes, parait-il réitérées, de la police, mais auraient en outre envoyé des projectiles contre les fonctionnaires de police. Ceux-ci auraient-ils sur-réagi et chargé ces manifestants de façon inconsidérée sachant qu’ils se trouvaient au bord du fleuve ? Toujours est-il que plusieurs sont tombés à l’eau et que l’un d’entre eux, ne sachant pas nager, s’est noyé. Le corps n’a été retrouvé que plusieurs semaines plus tard. Depuis, l’opinion est divisée, certains, appuyés par plusieurs partis d’opposition de gauche, s’en prenant à l’attitude de la police, à la politique gouvernementale de maintien de l’ordre et en particulier à l’action du ministre de l’intérieur, un proche du président de la République. Des manifestations, parfois violentes, ont eu lieu le 3 août à Nantes et dans d’autres villes françaises. En l’absence d’information fiable sur ce cas d’espèce, j’attends d’en savoir plus pour me prononcer. Je veux néanmoins faire les commentaires suivants car j’estime que ce malheureux fait divers est révélateur d’une grave dérive de notre société.                  

1/ L’action de la police et de la gendarmerie est critiquée depuis le début de la contestation des « gilets jaunes », mouvement inédit dans sa forme, sa structure, sa composition et ses revendications, qui dure depuis plus de huit mois et qui se manifeste notamment par des actions à répétition chaque samedi un peu partout en France avec souvent des violences de la part de certains manifestants mais aussi de la police.

Ce n’est pas tant la brutalité des fonctionnaires de police, presque toujours mesurés et dans l’ensemble respectueux des manifestants, que les ordres qu’ils reçoivent qui sont dénoncés, notamment ceux de tirer des quantités considérables de grenades lacrymogènes dès le début du contact, ce qui transforme le plus souvent une manifestation initialement pacifique en affrontements, voire en émeutes (certains accusent le gouvernement de tenter ainsi de monter l’opinion publique contre les gilets jaunes, assimilés à des « casseurs », tentative qui a en fait échoué, les sondages montrant une grande sympathie pour les « gilets », même si celle-ci s’est un peu émoussée ces derniers temps) et, surtout, de tirer de façon inconsidérée des grenades de désencerclement, projectiles d’une force inouïe (que la police française est l’une des très rares en Europe à utiliser), ce qui a entrainé chez une vingtaine de personnes la perte d’un œil et chez quelques autres des mains arrachées (ces projectiles étant tirés loin et un peu au hasard, il est avéré que la plupart des mutilés n’étaient ni en première ligne ni violents). Une autre critique, qui me parait juste, est de constater que la seule réponse policière d’un mouvement social est insuffisante, voire illégitime, s’il n’y  pas de réponse politique.

2/ Cette gestion très critiquable de la contestation des gilets jaunes contraste avec celle du maintien de l’ordre dans certaines banlieues et quartiers de villes françaises très majoritairement peuplées de gens issus de l’immigration. Là, les forces de l’ordre sont beaucoup plus prudentes, timorées même, que vis-à-vis des gilets jeunes. Elles auraient même des ordres de grande modération. Visiblement, on a peur en haut lieu d’une nouvelle « révolte des banlieues », telle qu’on en a connu en 2005. Le résultat de cette « modération » est l’établissement de zones de non-droit dans un nombre croissant de localités où la police n’ose plus s’aventurer, ou ne le fait que sporadiquement. Non-droit républicain auquel se substitut en fait le règne des caïds de la drogue et celui des islamistes (qui imposent un ordre moral basé sur l’islam, notamment vis-à-vis des femmes), « chefs » souvent liés car leurs pouvoirs se nourrissent mutuellement sur fond de communautarisme maghrébin ou africain.

Cette timidité du pouvoir politique à reprendre en main les territoires qu’il a de fait perdus entraine un sentiment de totale impunité non seulement des acteurs du grand banditisme et des petits délinquants « ordinaires » mais, plus généralement, et cela est le plus grave, le  sentiment de toute une population qui se s’estime plus concernée par les lois de la République qu’elle nargue ouvertement : non seulement, dans les « cités », on s’en prend ouvertement aux forces de l’ordre (qui se font, au minimum, abreuver d’injures par des « jeunes » « ordinaires », auxquels elles préfèrent ne pas répondre pour ne pas susciter des émeutes), mais, au-delà, à tout ce qui peut rappeler l’autorité, et même la France : pompiers, personnels des services médicaux d’urgence, enseignants, fonctionnaires « blancs » (il n’est pas exagéré de parler de racisme « ordinaire » dans ces quartiers vis-à-vis des Français de souche, qui se font souvent traiter de  « sales Français »).

Le désarroi des personnels concernés est à la mesure de leur impuissance et de leur démoralisation, d’autant que la justice fait preuve le plus souvent d’une mansuétude incompréhensible vis-à-vis de la délinquance issue de ces quartiers. A titre d’exemple, le terroriste qui a sévi sur le marché de Noël de Strasbourg à la fin 2018, avait été condamné à 18 reprises pour des actes divers et répétés, souvent graves et avec violence. Rarement envoyé en prison (les juges l’évitent autant que faire se peut, les prisons étant surpeuplées, non parce qu’on condamne trop mais parce qu’on en construit pas assez : à titre de comparaison, il y a dix fois plus de détenus aux Etats-Unis qu’en France), il n’y a fait que de très brefs passages. N’importe quel policier de banlieue vous dira son désarroi de retrouver quelques jours après les mêmes délinquants, les narguant, interpelés un peu auparavant : les juges n’ont pas cru utile de les condamner!

3/ Ce laxisme vis-à-vis de la délinquance est critiqué par un nombre croissant de Français, ce qui explique sans doute la sympathie exprimée par les sondages envers la police, défendue par une majorité de la population.

4/ Cette impunité a des effets pervers graves sur la population.

Pas seulement pour les « communautés » issues de l’immigration. Pour la plupart de leurs membres, il y a une attitude latente d’opposition vis-à-vis du pays de résidence auquel on ne s’identifie pas, même quand on en est citoyen : beaucoup avouent n’être « Français » que pour les « papiers », leur véritable patrie étant de l’autre côté de la Méditerranée : l’hystérie de centaines de milliers d’individus qui viennent de célébrer la victoire en coupe de foot d’Afrique de « leur pays », l’Algérie, défilant et même occupant les Champs-Elysées ou le Vieux Port en arborant des drapeaux algériens, l’attestent. Le plus stupéfiant est qu’ils trouvent cela normal et que certains Français (une partie de la gauche mais aussi la plupart des médias) n’y trouvent rien à redire. Je conseillerais à ces individus et à ceux qui les « comprennent » d’aller vociférer de la sorte avec des drapeaux français ou algériens sur la Cinquième avenue de New-York, avec un drapeau français dans la rue Didouche Mourad d’Alger ou, pratiquement, n’importe où ailleurs dans le monde. Ils comprendraient assez vite à la réaction des policiers mais aussi des simples citoyens autochtones, qu’il vaut mieux rentrer les drapeaux. Je dois d’ailleurs faire part de l’étonnement de nombre d’amis que j’ai un peu partout en Europe (mais aussi en Algérie : pour ces derniers, tout simplement, « les Algériens de France sont la « honte de l’Algérie ») lorsqu’ils voyagent à Paris (ou à Marseille) : ils ne reconnaissent pas la France, devenue à leurs yeux (et aux miens) un morceau d’Afrique.

Sans excuser ces comportements « communautaires », je les explique aussi par le fait que notre pays n’a pas grand-chose à proposer (si ce n’est des « allocs ») à ces gens. Quand depuis des années, on dénigre la nation (au profit d’une Union européenne, qui est un marché mais pas une nation), son histoire, ses valeurs, le fait qu’elle ne saurait être ni « blanche » ni de tradition « chrétienne », quand on promeut systématiquement les minorités et même les immigrants clandestins et quand on pare de tous les maux le colonialisme et même le fait d’être blanc (encore aujourd’hui, franceinfo, a insisté lourdement toute la journée sur le fait que l’auteur de la tuerie d’El Paso était blanc ; aurait-on dit qu’il était noir s’il avait été ? ), peut-on reprocher à des gens issus de l’immigration de ne pas avoir envie d’être français ? (ce n’est pas ce que je leur reproche, mais le fait de rester en France si ce pays ne leur plait pas et d’accepter les généreuses aides sociales qu’ils reçoivent).      

Mais les effets pervers concernent aussi les vrais Français (un « vrai » Français est quelqu’un qui adhère à la France, qu’il soit né ici ou ailleurs).

Lorsque dans une société, la délinquance, les incivilités ne sont pas réprimées,  sanctionnées et, pis, sont considérées comme quelque chose de normal qui fait partie du paysage (qu’on déplore, certes, un peu comme un orage de grêle, mais qu’on estime inévitable), alors la vie en société en prend un sacré coup.

Les jeunes qui écoutaient de la musique à Nantes n’étaient sans doute pas plus mauvais que d’autres. Mais, comme les autres, ils avaient perdu le sens des valeurs, et, parmi elles, le sens du respect qu’on doit à un représentant de l’autorité. Dès leur plus jeune âge, ils ont pris l’habitude de discuter en classe avec le maitre, peut-être de le tutoyer, en tout cas, ils ont trouvé normal de discuter ce que leur disait le maître, de le contester s’ils n’étaient pas d’accord. Cette habitude, ils l’ont conservée avec les fonctionnaires dans les administrations, avec les personnels des services d’urgence des hôpitaux, et, « parce que ce sont des gens comme nous », avec les fonctionnaires de police.

A leurs yeux, il est normal de discuter les instructions des policiers et de leur parler comme on parlerait à un autre jeune ou à un passant : pour eux, à Nantes, les flics, ces empêcheurs de faire la fête comme on veut, n’avaient pas plus de légitimé que vous ou moi quand on fait une remarque à un passant qui, par exemple, fait du bruit ou laisse faire ses crottes à son chien n’importe où. Alors, si les flics leur ont parlé un peu durement ou ont commencé à les pousser, ils ont trouvé normal de les insulter et même de leur jeter des canettes de coca-cola dessus. Pas vraiment méchants, ces jeunes. Pas des délinquants. Même pas des voyous. A leurs yeux, et à ceux de beaucoup, des gens « normaux » et les fautifs sont évidemment les autres.  

4/ J’appelle cela une dérive inquiétante.

Et comme je suis un « ancien », laissez-moi vous rafraichir la mémoire (et si c’est trop ancien par rapport à votre jeune âge, allez vous promener en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis ou, en fait, pratiquement n’importe où dans le monde en dehors de la France et de quelques autres pays décadents d’Europe : vous y verrez sans doute ce qu’on voyait en France il y a cinquante ans).

Quand j’étais enfant, on me menait dans un parc public près de chez-moi à Marseille. Là, il y avait des gardiens (peu nombreux, ce n’était pas nécessaire) qui étaient des fonctionnaires municipaux. Ils portaient une casquette, signe d’autorité. Si un enfant faisait l’idiot, il suffisait que le gardien le regarde et le « minot » se calmait en général immédiatement. Si cela ne suffisait pas, un simple petit coup de sifflet ramenait le calme. C’était alors la honte pour l’enfant coupable avec les regards de tout le parc tournés vers lui et, presque toujours, une réprimande de l’adulte (lui-même assez honteux) qui l’accompagnait (souvent, il arrêtait là et on rentrait à la maison).

Aujourd’hui, il n’y a plus de gardien dans les squares et si un employé passe par là il préfère ne pas interférer : pas le goût du suicide, nombre de parents, aussi mal éduqués que leur rejeton, ayant tendance à prendre systématiquement la défense de leur gamin. Autrefois, quand un élève avait une mauvaise note, les parents soutenaient le prof et, au besoin, punissaient le mauvais élève. Aujourd’hui, nombre de parents viennent « engueuler » l’enseignant et, si par malheur, celui-ci a tiré l’oreille du gamin, on lui fait un procès : notre « état de droit » est devenu le droit de faire n’importe quoi et ce « droit » est le plus souvent le droit du délinquant qui est privilégié au droit de la victime. On en vient même, pour les quelques bandits encore incarcérés, à avoir des gardiens de prison qui ont peur des prisonniers.

Cette situation ne résulte pas seulement de la modification de la composition ethnique de notre pays. Il est vrai que la délinquance est majoritairement en France maghrébine et africaine. Les incivilités aussi. Mais pas seulement. Les « jeunes » de Nantes étaient des Français « ordinaires ». Ce n’est pas pour autant qu’ils se sont bien comportés. Ceux qui se garent n’importe comment sur les trottoirs ou les places pour handicapés, ou qui jettent des papiers par terre ne sont pas tous maghrébins.

Quand il y a laxisme ou laisser-aller, il faut être un héros pour ne pas faire comme les autres. Pourquoi vais-je tourner dix minutes pour me garer si les autres sont sur les trottoirs et que la police les laisse faire ?

Il n’y a pourtant pas de fatalité. Les mêmes « jeunes des quartiers » (euphémisme pour dire « voyous arabes des cités ») qui insultent les flics et qui jettent des canettes de boisson sur les trottoirs sont très prudents quand ils vont en vacances au Maroc (où un délinquant prend des coups de matraques), en Amérique (jusqu’à 1000$ d’amende si on est pris à jeter quelque chose au sol) ou à Dubaï (où on n’est pas tendre pour les voyous, surtout étrangers, même des Arabes « français »).

J’ai visité des écoles au Sénégal ou au Mali : plus de cent gamins dans des salles surchauffées avec un maitre (sorte de hussard de la république) tout seul derrière son tableau, pas un bruit, pas une parole. Pourquoi ? Simplement parce que la baguette du maitre ne sert pas seulement à ponctuer le b-a-ba mais, si nécessaire, à corriger l’enfant turbulent (assuré en outre de recevoir à la maison une bonne baffe pour doubler la punition du maitre).

5/ Ma conclusion coule de source. Si on veut reconstruire une société conviviale qui, tout simplement fonctionne, il faut remettre de l’ordre dans ce pays. Il faut remettre au goût du jour les valeurs simples que sont l’autorité, le respect de l’autre et la hiérarchie entre bien et mal, licite et illicite.

Je ne suis pas pour l’ordre pour l’ordre. En certaines circonstances, l’ordre injuste doit être combattu de même que l’excès d’ordre. J’ai « fait » mai 1968 et si c’était à refaire dans une société identique à celle de 1968, je le referais. Il y avait alors trop d’ordre et il fallait se libérer. Aujourd’hui, c’est l’inverse : il n’y en a pas assez et il faut donc le rétablir.  

Une incivilité, même légère, n’est jamais neutre. A la fois parce qu’elle gêne les autres et parce que, non sanctionnée, elle encourage son auteur à recommencer et aller encore plus loin vers ce qui peut conduire à la délinquance.

Ne pas sanctionner les incivilités, c’est un cercle vicieux lorsqu’on se contente de tenter de parer les conséquences des incivilités sans s’en prendre à la cause : l’incivil. Au lieu de mettre des ralentisseurs tous les cinquante mètres, il vaudrait mieux sanctionner les chauffards (les vrais chauffards pas celui qui route à 52 km/h sur une route déserte). Au lieu d’interdire les bouteilles en plastique ou les pailles en plastique sous prétexte que cela entraine la pollution des mers, il vaudrait mieux sanctionner lourdement ceux qui jettent n’importe où ces objets pourtant si pratiques. Sanctionner la cause, pas la conséquence !

Mais sanctionner intelligemment et avec discernement. La sanction automatique et s’abattant au hasard sur n’importe qui (type radars automatiques) est en elle-même aussi injuste que l’absence de sanction.

Revenons à un principe simple, celui de l’équité en sanctionnant ceux qui méritent de l’être et, surtout, en faisant précéder la sanction de l’éducation et du culte du civisme.

Pour être efficace, la sanction doit être comprise. Et pour cela il faut une prise de conscience de la société. C’est la perte des valeurs qui conduit à des drames comme celui de Nantes. Il serait bon que la réflexion porte sur celles-ci. Ce serait plus utile que de savoir si à Nantes, la police ou le ministre de l’intérieur sont responsables./.

Yves Barelli, 5 août 2019                                                                                    

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17 juillet 2019 3 17 /07 /juillet /2019 18:41

Ecologie punitive, politique punitive, administration punitive, sport punitif, alimentation punitive, conduite automobile punitive, nous vivons dans une société punitive où il n’est question (sauf exceptions notables décrites infra) que de culpabilisation et de sanctions : nous serions tous individuellement responsables du « réchauffement climatique », alors on doit le payer sous forme de taxes ; les hommes politiques sont de plus en plus contrôlés et sanctionnés lorsqu’ils tirent un avantage personnel, même faible, de leurs fonction, y compris lorsqu’ils ont l’outrecuidance d’inviter des amis dans leur ministère et de leur servir de bons crûs plutôt que de l’eau minérale ; idem pour un fonctionnaire s’il est ambassadeur, préfet ou occupant toute autre fonction en vue ; PV automatiques sanctionnant par radars interposés tout dépassement, même minime, des vitesses autorisées ; cartons jaunes, cartons rouges, pénalités en tous genres dès qu’on fait du sport ; pas de tabac, pas d’alcool, pas de surpoids, viande pointée du doigt, que du bio transforment désormais la gastronomie-plaisir en cuisine punitive.

Et on pourrait multiplier les exemples : il semble qu’on applique à la lettre les principes de l’évangile (ou du coran) selon lesquels nous sommes sur terre pour souffrir, pour subir interdits et obligations, pour payer le « péché originel », celui d’Adam et Eve, condamnés à souffrir pour avoir désobéi à Dieu. Si rédemption il doit y avoir, ce sera dans l’au-delà, pas ici.

Dans cette société de la punition permanente mais schizophrène (on nous punit ou nous menace de punition sans arrêt dans le même temps où la publicité flatte en permanence l’égoïsme et l’hédonisme ; on nous culpabilise pour utiliser notre « bagnole », responsable, bien sûr, du dérèglement climatique, alors qu’à la télé, les pubs de voitures reviennent toutes les cinq minutes), tout le monde n’est cependant pas logé à la même enseigne.

Les politiques et les fonctionnaires n’ont plus que des devoirs et de moins en moins de droits. L’austérité devrait être leur lot. Ils doivent avoir des comptes à rendre en permanence.

Dans le même temps, les capitalistes peuvent continuer à gagner de plus en plus d’argent et à étaler une vie de luxe. Rien à dire sous prétexte qu’ils n’utilisent pas d’argent public (ce qui est totalement faux : si on ajoute les subventions publiques aux entreprises, les avantages qu’elles recueillent de la prise en change par la collectivité des infrastructures et de la formation, gratuite pour elles, de leur main d’œuvre, la plus forte taxation du travail que du capital et les cadeaux fiscaux faits aux plus riches, on arrive à des sommes faramineuses auprès desquelles les homards et les vins fins servis par Monsieur de Ruby à l’hôtel de Lassay - résidence du président de l’Assemblée Nationale - constituent des avantages dérisoires, mais qui sont les seuls à être médiatisés).

Pis, que les médias au service du capital (les grands groupes capitalistes sont désormais propriétaires de l’essentiel des médias. Cela devrait interpeler, non ?) dénoncent les petits avantages des députés, ceux des fonctionnaires (on en vient à culpabiliser les agents de la SNCF parce qu’ils ne payent pas le train, ceux de la RATP qui se déplacent gratuitement en métro, ceux d’EDF parce qu’ils ont l’électricité à l’œil et tous les fonctionnaires parce qu’ils ont la sécurité d’emploi) est désormais reçu comme un devoir qui s’impose d’évidence. Sachant pour qui ils travaillent, cela n’est pas étonnant.

Ce qui devrait l’être est qu’ils aient si bien réussi à convaincre l’ensemble (ou presque) de la population. On a vu ainsi sur les ronds-points, des « gilets jaunes » dénoncer les salaires « exorbitants » des hauts fonctionnaires : rendez-vous compte du « scandale » de rémunérations de préfets à 8000 euros par mois ! Comparé au smic, c’est effectivement pas mal. Mais qui compare ces rémunérations à celles des cadres de haut niveau du privé et surtout des PDG du CAC 40 (plusieurs millions d’euros par an, souvent cent fois plus que le président de la République). Ces mêmes gilets jaunes trouvent qu’un fonctionnaire gagne trop (en l’accusant en général d’être inutile tout en, dans le même temps, demandant plus de services publics !) mais ils estiment normal de payer très cher une place au Parc des Princes ou en abonnement à des chaînes sportives pour voir évoluer des joueurs de foot qui en un match gagnent bien plus qu’eux en un an.

Oui, le capitalisme a gagné la bataille : pas seulement celle du fric, celle aussi des esprits en tournant la frustration du petit peuple contre ceux qu’ils ont élus ou qui ont passé des concours de recrutement en oubliant tous les détournements de fonds, la gabegie, l’exploitation et les rémunérations astronomiques injustifiées des dirigeants des entreprises privées.

Evidemment, les médias, qui ne sont pas innocents, participent de ce détournement de l’émotion face aux inégalités. On aurait aimé que Médiapart, qui s’est spécialisé dans le lynchage médiatique des politiques (pas tous, néanmoins) et des fonctionnaires, enquête aussi sur les rémunérations et les pratiques des dirigeants de sociétés privées. Mais on doit constater que ce n’est pas le cas. En tout cas en France. Carlos Ghosn est tombé au Japon, pas en France. Ici, son train de vie et ses détournements de fonds, infiniment plus graves que ceux des quelques politiques épinglés, n’ont suscité aucun émoi dans la presse. Pas davantage, non plus, et cela est triste, sur les ronds-points.

Et il y a une deuxième exception à cette société punitive : les loubards des cités des banlieues, ces « jeunes des quartiers », comme nos médias et nos politiciens disent par euphémisme parce qu’ils ont peur d’appeler un chat un chat, c’est-à-dire de les nommer pour ce qu’ils sont : des voyous de quartiers majoritairement habités par des gens d’origine maghrébine ou africaine. On comprend d’ailleurs ce manque de courage qui répond non seulement à des arrière-pensées politicardes (ces voyous, à l’occasion, sont des électeurs puisque, même si cela ne se voit pas quand ils défilent derrière des drapeaux algériens, ils sont « Français », « comme vous et moi » - ben, voyons ! - mais aussi à l’arsenal législatif mis en place au fil du temps (pour, au départ, ce qui était de bonnes raisons et qui en sont devenues, à l’arrivée, de mauvaises) qui punit (encore un exemple de la société punitive) le « racisme et l’antisémitisme », de sorte que, dire par exemple, qu’il y a beaucoup de musulmans dans les écoles de Béziers, c’est du « racisme », noter que les délinquants sont bien plus arabes que français de souche, c’est du « racisme » et condamner la politique, raciste, elle, d’Israël en Palestine, c’est de l’ « antisémitisme ».

En tout cas, ces loubards bénéficient d’une mansuétude incompréhensible de la part des juges. Les exemples sont hélas légion de ces multirécidivistes qui ne sont jamais condamnés à la prison ou, lorsqu’ils le sont, n’effectuent pas leur peine et ressortent si vite qu’ils acquièrent un sentiment, hélas justifié, de totale impunité. A titre d’exemple, ce terroriste qui tua en 2018 sur le marché de Noël de Strasbourg, avait déjà été condamné 28 fois pour divers délits et n’avait fait que de très brefs séjours derrière les barreaux. A noter au passage la prudence des médias qui, avant que le nom de l’assassin soit enfin révélé, insistaient lourdement sur le fait qu’il s’agissait d’un « Strasbourgeois » presque ordinaire. On se doutait pourtant dès le départ qu’il ne s’appelait ni Muller ni Schmidt ! Prudence dont ils ne s’embarrassent pas dans l’ « affaire » de Rugy (entendons-nous bien pour qu’il n’y ait aucune erreur d’interprétation : je n’ai aucune sympathie pour ce personnage que je trouve personnellement abject, bien plus pour ses trahisons politiques successives que parce qu’il a servi du homard à ses amis) pour laquelle ils répercutent sans vérification toutes les allégations de Médiapart alors que, jusqu’à présent, de Rugy n’a pas été condamné par la justice et donc que la présomption d’innocence devrait s’appliquer au moins autant pour lui que pour le tueur de Strasbourg.

Pourquoi ces exceptions pour les capitalistes et pour les immigrés ?

Pour les premiers, on comprend que c’est la loi du fric : nous sommes en régime capitalisme où le capital gouverne derrière les apparences de la démocratie (démocratie d’ailleurs limitée et à géométrie variable : le rejet de la « constitution européenne » refusée par le peuple en 2005 mais imposée juste après par un autre moyen, en est l’exemple emblématique mais loin d’être unique). Et comme les médias appartiennent aux capitalistes et que les politiques en sont, majoritairement, leurs obligés, on comprend qu’ils influencent l’opinion pour que la société punitive ne s’applique pas à eux.

L’exception qui profite aux délinquants d’origine étrangère est plus subtile à comprendre. Il y a en effet une conjonction entre la « générosité » (d’ailleurs très sélective et donc d’une hypocrisie scandaleuse et coupable) de gauche et les intérêts de droite.

Pour la gauche, les musulmans constituent aujourd’hui l’essentiel du prolétariat. Cette gauche a à peu près tout oublié de Marx, elle ne réclame même plus de nationalisations, elle accepte le capitalisme, l’Union européenne et la mondialisation. Il ne lui reste que deux sujets mineurs à se mettre sous la dent pour se donner, encore, l’illusion qu’elle est de « gauche » : le soutien aux « immigrés », « nos frères », donc l’ouverture des frontières pour eux et la mansuétude des juges pour les délinquants qui en sont issus (autant, nous, nous sommes coupables à titre individuel dès qu’on utilise un emballage en plastique, « responsable », évidemment, du réchauffement climatique, autant, eux, n’ont aucune responsabilité individuelle : les « pauvres », ils sont issus de milieux « défavorisés », ils subissent un « apartheid » dans les banlieues et tout cela, c’est bien connu, est le fruit de la colonisation « honteuse » dont la France s’est rendue coupable en Afrique, mais aussi de l’esclavage du 17ème siècle : ils ont donc toutes les circonstances atténuantes ; en fait, les coupables, ce ne sont pas les délinquants multirécidivistes arabes ou africains mais la vilaine société occidentale : il faut donc nous punir, nous, et pas eux !).

Le second sujet qui leur reste est la lutte contre le « fascisme » et le « populisme », assimilé à Hitler ou Mussolini. Faire « barrage » à Le Pen, leur « tête de turc » (pardon de cette comparaison « à caractère raciste et islamophobe » !), est l’une de leurs dernières raisons d’être, sans voir, tant ils sont aveuglés par leur dogmatisme, que la « classe ouvrière » vote désormais pour Le Pen et pas pour eux (Mélenchon, visiblement, n’a toujours rien compris).    

Et pour le droite, en tout cas la droite « modérée », comme on dit, la droite « civilisée », celle d’un Juppé ou d’un Bertrand (pas l’ « extrême-droite », forcément « raciste »): elle est dans son rôle en défendant les capitalistes et comme, désormais, nous sommes incapables d’avoir suffisamment d’enfants (autre manière de nous culpabiliser), alors il est normal que nous ouvrions nos frontières aux gens venus d’Afrique et on explique aux « bons » Français (ceux qui ne sont pas d’accord sont « mauvais », bref des populistes « nauséabonds»), que c’est dans leur intérêt : les restos kebab sont plus abordables que les français, pour faire les ménages ou garder les gosses, les nounous sont africaines et, c’est bien connu, les immigrés font les travaux que ces méchants Français (encore coupables !) ne veulent plus faire (on ne dit pas que s’ils étaient payés correctement, ils les feraient), en outre leurs cotisations limitent le déficit de la « sécu » et ils financent ainsi nos retraites. Ça, c’est ce qu’on essaie ne nous faire croire. La vérité est que le taux d’emploi est plus faible chez les immigrés, beaucoup d’entre eux préfèrent vivre d’ « allocs » plutôt que du travail, et, en outre, ils coûtent très cher en logements sociaux, en santé, en éducation, en allocations familiale et en délinquance.

La vérité est que, massivement, l’immigration permet d’avoir une population accrue, un peu de travailleurs, ce qui contribue à la pression vers le bas des salaires, et, beaucoup plus intéressant finalement pour les capitalistes, un accroissement du nombre de consommateurs. En simplifiant (tout en restant, globalement, dans la vérité), les classes moyennes françaises payent par leurs impôts les allocations versées aux immigrés et tous les avantages dont ils bénéficient  (logements, écoles…), que ces immigrés utilisent pour acheter les produits fabriqués par les capitalistes (qui eux, échappent largement à l’impôt). La redistribution fonctionne parfaitement en France et dans la plupart des pays capitalistes : les classes moyennes payent pour le prolétariat étranger et les capitalistes multinationaux. C’est le b-a-ba de l’Union européenne.  Le seul problème pour ce système est que les classes moyennes commencent à se rebeller, d’où les votes pour le Brexit, pour Trump et la montée du « populisme » un peu partout. Mais ce n’est pas encore gagné pour ces classes moyennes : le « système » a beaucoup de ressources et de « trucs » pour contrer la démocratie.

La culpabilisation en permanence des gens ordinaires va dans ce sens, avec cette société punitive que j’évoque depuis le début de ce texte. Pour contrer la contestation du « système » par ces gens ordinaires, contestation logique puisqu’ils en sont les victimes, on a inventé toutes sortes de punitions et de dérivations de l’attention. La soit disant écologie (la vraie devrait se traduire par le rejet du système) est devenue le nouveau cheval de bataille du système qui joue sur les peurs savamment orchestrées (la fin du monde est pour demain et nous en sommes responsables!). Par elles, on fait tout avaler : taxes, interdictions, obligations.

Les dérivations du ras-le-bol général et des frustrations vers des sujets secondaires et même insignifiants en est une deuxième stratégie : pendant qu’on organise l’émotion collective, qui monopolise l’attention sur les homards de Monsieur de Rugy (ou sur les agents de la SNCF qui ne payent pas le train), on organise le silence sur les rémunérations de Monsieur Arnault (domicilié en Belgique), sur la famille Peugeot (domiciliée à Genève) et sur beaucoup d’autres dont on ne parle jamais (sauf pour les remercier des « dons » qu’ils font pour la reconstruction de Notre-Dame). En outre, cette punition à géométrie variable à des effets « pédagogiques » pour le système qui écarte quelques gêneurs comme Fillon ou qui fait des « exemples », comme de Rugy, en rappelant que, même un politique haut placé, reste au service du système.

Société punitive, donc, mais pas pour tous. Il serait urgent que ceux qui tombent dans le panneau en approuvant les punitions à géométrie variable se réveillent. Certes les coupables de détournements doivent être sanctionnés. Mais tous. Y compris ceux qui y échappent : les plus gros./.

Yves Barelli, 17 juillet 2019                                                                                     

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16 avril 2019 2 16 /04 /avril /2019 21:45

Passant du costume de télé-évangéliste au cours du « grand débat national » (entendez le « grand blabla » ou la « grande arnaque », au choix), avec ses heures passées un micro à la main au milieu des publics rassemblés pour écouter la bonne parole, à celui du « révérant- père Macron » délivrant ce soir son sermon de semaine sainte, empli de douleur et d’espérance, le président de la République a saisi opportunément la tragédie de l’incendie de Notre-Dame de Paris pour se défausser des annonces qu’il devait faire aux Français destinées à calmer la colère des « gilets jaunes » et de la majorité de nos concitoyens qui les soutiennent. Trois mois d’attente à « amuser la galerie » sans rien de concret, parce que, en fait, son dogmatisme et son asservissement à l’Union européenne lui interdisent de répondre à l’attente forte des Français. Le chef de l’Etat gagne encore au moins une semaine, sans doute plus, en jouant sur l’émotion populaire. Pourtant l’échéance viendra et Emmanuel Macron se révèlera pour ce qu’il est : le « président des riches ». Son seul atout est l’incapacité des oppositions à créer un front uni pour proposer une alternative à la politique dont les Français ne veulent plus, politique qui risque néanmoins d’être reconduite par vide en face. En attendant, passée la courageuse et efficace prestation hier soir des pompiers de Paris, on s’apprête à gérer de la plus humiliante façon la reconstruction de la cathédrale, par un appel à la « générosité » publique, y compris venue de l’étranger, comme si nous n’avions pas les moyens de financer l’opération. Monsieur Macron, rétablissez l’ISF (l’impôt sur la fortune) dont vous avez décidé d’exempter les plus riches en leur faisant dès le premier mois de votre mandat un cadeau de 4 milliards d’euro par an et vous aurez largement le moyen de réparer Notre-Dame sans abaisser l’Etat à solliciter la charité.

Ecrivant ce qui précède, loin de moi l’idée de sous-estimer la réalité et l’impact de la tragédie qui affecte l’un des plus beaux et symboliques fleurons du patrimoine et de l’âme française. Nous sommes tous attachés à Notre-Dame de Paris et notre cœur s’est serré hier soir en voyant les images terribles de l’embrasement du toit, formée par une charpente en bois de chêne datant du 12ème siècle,  et de l’effondrement de la flèche de près de 100 mètres de haut, œuvre de Violet le Duc au 19ème siècle. En voyant ces images, c’est une partie de nous-même, un symbole de la Nation qui est parti en fumée.

Mais même avec l’émotion encore vive, il est temps de se ressaisir. Les pompiers ont réussi à sauver l’essentiel : les tours ne se sont pas effondrées, les vitraux sont intacts, de même que le grand orgue et la plupart des œuvres d’art et reliques religieuses ont pu être mises en lieu sûr.

La structure de l’édifice est probablement fragilisée. Il faudra faire de grands travaux de consolidation, sécurisation et reconstruction de ce qui a été démoli. Les travaux devraient prendre cinq ans. C’est peu. Rien d’irrémédiable n’ayant été atteint, cette réfection est possible et on sait la faire. Ce n’est pas vraiment un problème. D’autres cathédrales ont été démolies ou endommagées : celles de Reims ou de Nantes par exemple. Un travail considérable et magnifique y é été fait et aujourd’hui, on ne voit pas la différence avec le passé. Notre-Dame elle-même a été réparée plusieurs fois au cours de ses près de dix siècles d’histoire.

Combien cela va coûter ? Ce n’est pas encore chiffré. Mais, à supposer même que cela atteigne 10 milliards d’euros (ce sera certainement moins), cela ferait 2 milliards par an. Une goutte d’eau dans le budget d’un pays comme la France. Deux fois moins que ce que rapportait l’ISF avant que Macron ne le supprime.

Alors, pas de gérémiades. La France a les moyens de cette reconstruction. Et puis, comme on dit, cela va « créer » des emplois. Dans un pays où il y a plus de 5 millions de chômeurs, ce n’est pas franchement une mauvaise nouvelle.

On doit surtout se féliciter qu’aucun pompier n’ait perdu la vie ou ait été sérieusement blessé. Ils ont risqué leur vie, on leur doit beaucoup et on peut espérer qu’ils seront récompensés (eux aussi souffrent du gel des salaires des fonctionnaires et de la raréfaction des moyens donnés aux services publics : on ne se souvient de l’utilité du service de l’Etat, c’est-à-dire de la collectivité, c’est-à-dire de chacun d’entre nous, que dans des cas comme celui-là).

Donc seulement des dégâts matériels réparables. Et un pays qui a les moyens de les réparer. Rien à voir avec une tragédie, tels des tremblements de terre ou des inondations, qui, parfois, tuent des centaines de personnes. L’incendie de Notre-Dame est un évènement grave. A l’échelle du temps, c’est presque un non-évènement. N’en rajoutons donc pas dans la lamentation, sans doute utilisée pour nous éloigner des vrais problèmes.

Interrogeons-nous plutôt sue les baisses des crédits alloués au ministère de la culture pour entretenir le patrimoine (ce qui incite Stéphane Berg, qui a une mission bénévole méritoire sur la question, à lancer une loterie pour financer l’entretien du patrimoine ! Une honte dans un pays qui, pourtant, ne manque pas d’argent : on trouve les milliards pour faire des cadeaux aux entreprises et aux riches contribuables, ou pour entretenir des migrants qui entrent illégalement chez nous, ou pour construire des ronds-points inutiles, mais, pour le patrimoine ou la culture, témoins irremplaçables de notre identité : walou !).

L’enquête déterminera sans doute comment un feu de cette ampleur a pu démarrer et se propager aussi vite et quelles sont les responsabilités probables : difficile de croire  qu’un tel évènement n’est dû qu’à la « fatalité ». Et si cela était en rapport avec la baisse des crédits alloués à la réfection des monuments (ND était en travaux depuis assez longtemps) ? Je n’en serais pas surpris. Mais ne nous emballons et attendons le résultat de l’enquête en espérant qu’elle sera sérieuse.

Quant au financement des réparations, permettez-moi de marquer ma réprobation. Il existe un budget de l’Etat. Il est alimenté par nos impôts. Ceux qui l’acquittent honnêtement (la question des exilés fiscaux et des exemptions fiscales devrait être soulevée) font preuve de solidarité. Nous payons des impôts et on doit attendre, en retour, des services publics et des financements collectifs. La réparation de Notre-Dame doit entrer dans ce cadre.

Faire appel à la générosité publique, y compris venue de l’étranger, n’est pas digne de l’Etat français. Nous devrions en tout cas avoir à cœur de financer les travaux tout seuls. En appeler à l’étranger me parait indigne. Que le Népal l’ait fait pour ses magnifiques temples détruits (bien plus que Notre-Dame) par le tremblement de terre qui a frappé ce malheureux pays en 2015, c’est normal. Que la France mendie une aide pour réparer la cathédrale de sa capitale, c’est indigne et humiliant. Il est vrai que venant d’un pouvoir qui veut vendre l’aéroport de Paris aux Chinois après avoir privatisé les autoroutes, on peut s’attendre à tout. Viendra-t-il un jour où ils vendront la tour Eiffel et, pourquoi pas, Notre-Dame de Paris ?

J’espère que nous réagirons avant en nous débarrassant de ce système scandaleux et immoral qui s’appelle le capitalisme mondialisé./.

Yves Barelli, 16 avril 2019

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19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 14:27

J’ai beaucoup de respect et même d’admiration pour Alain Finkielkraut, philosophe français et essayiste de renom, authentique patriote qui milite pour la défense de l’identité française et qui dénonce, dans ce contexte, la montée en France du communautarisme musulman, danger numéro un pour l’identité nationale et pour notre sécurité, et de son prolongement violent, la subversion islamiste. Le fait que certains imbéciles s’en soient pris à lui le 17 février, en marge d’une manifestation de « gilets jaunes », en l’injuriant, le traitant notamment de « sale sioniste », est injuste et scandaleux. Cet acte est  condamnable, et il justifierait que l’intéressé porte plainte pour « injures publiques et diffamation » (ce qu’il ne veut pas faire) mais tenter d’exploiter les faits, en assimilant abusivement antisémitisme (forme de racisme) et antisionisme (hostilité à une idéologie, le sionisme), c’est entraver la liberté d’expression (alors qu’il y a beaucoup à dire) dès qu’il s’agit de l’Etat d’Israël et du communautarisme juif (aussi déplorable que n’importe quel autre communautarisme) et c’est contreproductif pour la cause qu’on prétend défendre car les outrances ne peuvent que susciter, hélas, des réactions antisémites. Nos compatriotes juifs méritent mieux que cela et je préfère la démarche digne et responsable de Finkielkraut à la manifestation rituelle de l’émotion sélective qui masque les véritables causes de  l’antisémitisme qui se manifeste sans complexe dans une partie de la population qui vit sur notre territoire.  

1/ Alain Finkielkraut est un humanisme non violent, qui n’est engagé dans aucun parti politique, mais qui a des idées qu’il défend régulièrement sur tous les plateaux de télévision,   dans les colloques et conférences et dans ses livres. Sa hauteur de vue et sa grande culture mais aussi son absence de sectarisme constituent pour moi et beaucoup d’autres un véritable régal intellectuel et nous rassurent sur la nature humaine et notre pays : il y a encore en France des hommes capables de réfléchir et d’émettre des avis sensés et argumentés sur la dérive de la France et sa plongée vers un déclin qui serait irrémédiable s’il n’y avait des personnages comme lui, lumière-témoin qui nous montre la voie vers la sortie du tunnel où nous sommes enfermés.

Finkielkraut est juif. Il ne le cache pas et en est fier, et il a raison de l’être. Mais pour lui, le monde et l’esprit ne commencent pas et ne s’arrêtent pas à l’appartenance à ce « peuple » (mot pris au sens d’ensemble d’individus présentant des caractères suffisamment originaux pour les différencier des autres : il est difficile de définir autrement la notion de « juif » ou de « judaïsme », à la fois religion – mais on peut se définir comme juif en étant athée -, civilisation, corpus de traditions propres, voire pour certains, mais pour certains seulement, les « sionistes », une hyper-nationalité qui se concrétise par l’Etat d’Israël et qui se place au-dessus de la citoyenneté du pays dont ils sont ressortissants – heureusement, cette vision idéologique n’est pas unanime, beaucoup de Juifs se montrant critiques vis-à-vis d’Israël et aspirant à être, tout simplement des Français comme les autres, même s’ils éprouvent, ce qui est normal, un sentiment de proximité avec les Juifs d’Israël).

Finkielkraut essaie, et y parvient en général, de dépasser cette « appartenance » culturelle. Je me souviens notamment de l’avoir accueilli à Cracovie (lorsque j’y étais consul général de France) et d’avoir entendu ses paroles très sensées sur la Pologne. Il s’était alors élevé contre les propos de certains participants au colloque (auquel assistait aussi Simone Veil)  organisé par le Centre Culturel du consulat qui dénonçaient l’antisémitisme polonais (certains complexés voient de l’antisémitisme partout, à partir du moment où on tente de montrer que les Juifs ne détiennent le monopole ni de la vérité ni de la souffrance historique) : c’est lui qui avait rappelé qu’à Auschwitz (à côté de Cracovie), il n’y a pas eu que des morts juifs et que les Polonais non-juifs ont eux aussi payé au prix fort la barbarie nazie, en notant que plus de 20% du clergé polonais avait été assassiné par les nazis et que c’est l’ensemble de l’intelligentsia polonaise que les Allemands avaient tenté d’éliminer (à commencer par la centaine de professeurs de l’université de Cracovie assassinés par les occupants).

2/ Finkielkraut défend certes l’existence de l’Etat d’Israël et il est moins critique que moi envers cet Etat, mais de là à le traiter de « sioniste », il y a un pas que je ne franchirai pas. Cela devrait faire partie du débat que l’on devrait avoir vis-à-vis de l’Etat d’Israël. Mais peut-on encore avoir un débat en France, quasiment sur quelque sujet que ce soit, dans la mesure où la liste des sujets tabous s’allonge régulièrement ? Regarder à la télévision parler de certains sujets est devenu presque comique (pour ne pas avoir à en pleurer) tant les intervenants doivent prendre des précautions oratoires pour ne pas nommer certaines réalités afin d’éviter de tomber sous le coup des nombreuses lois désormais en vigueur chez nous : loi qui punit le racisme et l’antisémitisme, abusivement détournée pour empêcher de critiquer les Juifs mais aussi les musulmans (curieusement, en revanche, la critique du christianisme est libre!), lois qui punissent aussi toute critique envers les femmes, les homosexuels, ou encore la négation du génocide arménien de 1915. Sur ces sujets, je préférerais qu’on convainque les gens avec des arguments plutôt qu’à coups d’interdictions qui ne peuvent qu’engendrer hypocrisie et langue de bois.

Peu se hasardent ainsi à stigmatiser la délinquance arabe ou musulmane (pourtant statistiquement avérée) ; aussi parle-t-on de la délinquance des « jeunes des quartiers ». Interdiction aussi de parler de « lobby » juif dans la banque, le cinéma, les médias ou la politique : pourtant, il existe mais on ne peut le nommer. Certains députés, plus royalistes que le roi et plus sionistes que les sionistes, voudraient faire voter une nouvelle loi, sanctionnant l’ « antisionisme », autrement dit toute critique envers Israël. Et pourquoi pas, puisqu’ils y sont, l’interdiction de critiquer l’Union européenne ou de dire que l’euro est une monnaie artificielle dont les jours sont comptés (de plus en plus d’économistes le disent mais nos gardiens de la « pensées unique » font comme les malades qui refusent de voir leur état : ils cassent le thermomètre). Aura-t-on un jour une loi interdisant de parler de la pluie les jours de mauvais temps afin de ne pas stigmatiser certaines régions et faire fuir les touristes ?  

Bref, certains disent que nous sommes sur la voie du totalitarisme et on ne peut leur donner totalement tort. Désormais, en France, on ne peut parler (si ce n’est qu’en langue de bois) de grand-chose car le parler-vrai en public (mais en privé aussi puisque nos écrits sur facebook peuvent tomber sous le coup de la loi) se traduit souvent par une action en justice contre son auteur. Il est clair qu’aujourd’hui Coluche ou Guy Bedos ne pourraient plus faire les mêmes sketches qu’il y a cinquante ans. Voyez, par exemple, les procès et les condamnations en cascade de Dieudonné qu’il est de bon ton de vouer aux gémonies, même lorsqu’on n’a jamais écouté une seule de ses blagues. J’ai pris la peine de le faire : ce n’est pas le genre d’humour que j’apprécie le plus mais de là à le traiter d’antisémite, c’est ridicule et scandaleux. Dans ses sketches, il se moque un peu de tout le monde, à commencer par les Camerounais (il est originaire du Cameroun) ; apparemment, cela ne gêne pas nos censeurs, sauf quand il a le culot de se moquer, aussi, des Juifs : là, on lâche l’artillerie lourde et on fait de cet humoriste le personnage abject tel qu’il est décrit par nos médias et nos politiciens.

3/ Pourquoi cette surprotection des Juifs ? Pour les raisons historiques que l’on sait, évidemment. Mais pas seulement. Aussi parce que, même s’il est interdit de le nommer, il existe un puissant « lobby » juif. Qu’est-ce qu’on « lobby » ? Un groupe organisé, généralement doté de moyens importants, qui défend et promeut un intérêt particulier, si nécessaire contre l’intérêt général.

En France, on ne saurait nier la réalité du lobby juif matérialisé par des organismes tels que le CRIF et la LICRA, dont la raison d’être est la défense (en interdisant non seulement la critique mais même le fait d’émettre des réserves, tant vis-à-vis des Juifs, quels qu’ils soient et quoi qu’ils fassent, en assimilant intérêts des Juifs et ceux de l’Etat d’Israël et en tentant, par la propagande, la culpabilisation ou la menace, d’imposer cette vision à tout le monde) et la promotion de tout ce qui est juif.

Ce « lobby » est si puissant que bien peu d’hommes politiques se risquent à le nommer et encore moins à le critiquer. Ils savent en effet que, s’ils le font, ils encourent toutes sortes de représailles (électorales, médiatiques, etc). La menace est si efficace que ces politiciens, avant même que les organisations juives se mettent en branle, prennent l’initiative de monter au créneau dès lors qu’on acte antisémite est avéré ou seulement suspecté (on devrait pourtant être un peu plus circonspect : quand il y a un différend entre deux individus, dont l’un est juif, il est abusif de considérer que l’autre a systématiquement des intentions antisémites, d’autant que certaines personnes utilisent leur qualité de juif pour tenter de faire condamner leur adversaire : les exemples abondent ; à titre d’exemple, il y a quelques semaines, une étudiante de Paris XIII, sur laquelle j’ai des informations de première main,  a accusé d’autres étudiants d’antisémitisme à son égard, alors que cela n’avait rien à voir et qu’elle était de mauvaise foi ; sans chercher à savoir de quoi il s’agissait, le CRIF, repris sans contrôle par la presse, a soutenu cette étudiante et ses adversaires ont été exclus de la fac par un doyen aussi peu courageux que les politiciens : injustice flagrante (on pourrait extrapoler aussi au « harcèlement » sexuel, utilisé par certaines femmes sans scrupule pour nuire ou soutirer de l’argent).

Mais la puissance du lobby juif en France n’est rien comparée aux Etats-Unis. Là, c’est carrément ce lobby qui « tient » le pays (regardez n’importe quelle météo sur un média américain et vous avez presque à tous les coups le temps qu’il fait à Jérusalem, dont on a l’impression, à la lecture, que c’est la capitale du monde - en fait, pas seulement une impression), son pouvoir politique (celui de Trump et, avant lui, de tous ses prédécesseurs), ses médias, ses banques et même son cinéma d’Hollywood. Emettre la moindre critique, le moindre doute pour un politicien, un universitaire, un journaliste, un haut fonctionnaire, c’est la certitude de voir sa carrière brisée. Vous pensez que j’exagère ? Renseignez-vous et je vous mets au défi de me prouver le contraire. Le résultat est que l’Etat d’Israël est intouchable en dépit de son comportement en Palestine. Les Etats-Unis tiennent le monde et Israël tient les Etats-Unis.

4/ Il n’est pas inutile de rappeler à ce stade que l’Etat d’Israël a été créé en  1948 par la force en s’emparant de terres qui étaient auparavant peuplées à 95% par des Arabes (dire, pour justifier la conquête, que la Palestine était la terre ancestrale du « peuple élu » ne tient pas : dans ce cas, il faudrait rendre la Turquie aux Grecs, le Vietnam aux Cambodgiens et même la France aux peuples celtes). Il faut aussi rappeler qu’Israël occupe depuis 1967 la Palestine arabe, que cet Etat refuse d’appliquer les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, qu’il a annexé tout aussi illégalement et par la force Jérusalem et le Golan, qu’il colonise ce qui restait de Palestine arabe et que, encore aujourd’hui, cet Etat commet des crimes de guerre et même des crimes contre l’humanité en toute impunité puisqu’il est chaque fois protégé par le véto américain.

Cette situation ne se cantonne pas aux Etats-Unis. Israël bénéficie aussi de passe-droits en Europe : membre de l’eurovision, considéré comme européen pour tous les tournois sportifs (alors que ce pays est en Asie), etc (ainsi les organisateurs du « Giro » cycliste d’Italie ont placé l’année dernière les deux premières étapes de la course en Israël, y compris à Jérusalem-Est, financées par un milliardaire juif du Canada), sans jamais qu’on ose émettre la moindre critique sur son comportement.

5/ Le « peuple » juif a beaucoup apporté à l’humanité. D’Einstein à Karl Marx, de Kafka à notre Finkielkraut, sans oublier Jésus de Nazareth, Juif le plus célèbre, et beaucoup d’autres, cet apport est considérable et on peut dire qu’une part capitale de la culture et du savoir du monde lui est redevable. Chez nous, nombre de scientifiques, médecins, artistes et même de diplomates sont juifs. Beaucoup ne le revendiquent pas parce qu’ils ne veulent pas constituer une catégorie particulière de Français. J’en connais, amis ou connaissances, qui en ont même marre qu’on parle sans arrêt de « communauté » juive ou d’Israël. Ils aspirent à être Français comme les autres. Certains sont croyants, d’autres non, certains pratiquent et mangent « kasher », d’autres non, presque tous donnent à leurs enfants des prénoms français et ils n’ont pas envie d’être montrés du doigt, même avec de bonnes intentions.

Si on doit éviter l’amalgame s’agissant des musulmans, cela est encore plus vrai pour les Juifs. Nombre d’entre eux, et je crois que c’est la majorité, ne se reconnaissent pas dans les outrances du CRIF ou de la LICRA et encore moins dans le comportement de l’Etat d’Israël. A tire d’exemple, l’ancien conseiller diplomatique de Chirac et de Sarkozy, Jean-David Levitte, avec lequel j’ai travaillé à New York, a toujours refusé de répondre aux questions des journalistes portant sur son origine juive et c’est lui qui a été l’inspirateur des critiques de Chirac envers Israël (et de l’incident avec la police israélienne qu’il provoqua à Jérusalem lors d’un déplacement). Certes, son origine lui a été utile dans sa fonction d’ambassadeur à Washington, mais il n’a pas cherché à la mettre en avant. Et je pourrais citer d’autres exemples.

Comme disait le général de Gaulle, les Juifs forment un « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur » (phrase prononcée dans une conférence de presse en 1967 après la « guerre des six jours », terminée par la victoire spectaculaire de « Tsahal »). Ils ne sont que 20 millions dans le monde (dont la moitié aux Etats-Unis où ils sont plus nombreux qu’en Israël – il y en a 500 000 en France-) mais il faut reconnaitre que l’importance que leur accordent nos médias et nos hommes politiques est démesurée par rapport à leur nombre (même aux Etats-Unis, ils ne constituent que 2% de la population), ce qui traduit tout à la fois la qualité des intéressés et l’influence d’un « lobby » très efficace doté de moyens colossaux.

Mais lorsqu’une minorité est trop forte et abuse de cette force en tendant à l’hégémonie, il y a le danger d’un effet boomerang possible. Je connais beaucoup de Juifs qui en sont conscients. C’est pourquoi ils se méfient de ce « lobby », dont le CRIF est la manifestation la plus visible en France, et ils déplorent les excès (quand ils sont bienveillants, et on comprend qu’ils le soient) ou les crimes (je suis moins bienveillant qu’eux) de l’Etat d’Israël. Ceux qui, en revanche, pavanent sur les plateaux de télévision en refusant la moindre critique ou réserve et en « exigeant » maintenant qu’on vote une nouvelle loi pour « interdire » l’antisionisme sont des irresponsables dont l’attitude arrogante contribue pour une part (une part seulement évidemment) à alimenter l’antisémitisme.                   

6/ Il n’empêche qu’il y a un antisémitisme bien réel que rien (pas même les exactions israéliennes ou l’unilatéralisme des médias) ne peut justifier et qu’il faut donc condamner sans réserve. Cet antisémitisme peut encore venir, parfois, de l’extrême-droite et des nostalgiques du régime de Pétain. Mais cela est devenu très marginal. L’antisémitisme contemporain est essentiellement  le fait de l’islamisme et du comportement de beaucoup de musulmans, ces « jeunes des quartiers » qu’on ne veut jamais nommer. Cet antisémitisme s’accompagne souvent d’actes antichrétiens (profanations d’églises ; deux en moyenne par semaine ; pourquoi nos médias en parlent-ils si peu ?) et, plus généralement, de la haine de la France et d’un racisme anti blanc. Finkielkraut le dit et il a raison de le dire.  

Bien sûr, il ne faut pas faire d’amalgame. Tous les musulmans ne sont pas antisémites, anti-français, antichrétiens et anti-blancs mais il est inadmissible de ne pas dénoncer l’antisémitisme musulman sous prétexte d’éviter l’amalgame. Idem pour le terrorisme : tous les musulmans ne sont pas terroristes (de loin) mais il se trouve que tout le terrorisme actuel est le fait d’assassins qui se réclament de l’islam. L’écrasante majorité des actes antisémites actuels est le fait d’individus de confession musulmane. C’est dommage pour les « bons » mais il y a beaucoup de « mauvais » dans cette communauté et, si les « bons » dénonçaient plus souvent les « mauvais », ils seraient plus crédibles et défendables. Mieux identifier les responsables devrait être le travail des médias et des politiciens qui se contentent trop souvent de dénoncer le terrorisme et l’antisémitisme sans désigner les acteurs, comme s’il s’agissait d’extraterrestres inconnus. Cela est vrai aussi, hélas, pour le catholicisme officiel qui veut voir des « frères » partout, à l’image du pape François, prompt à défendre les musulmans, mais qui « oublie » de dénoncer les crimes antichrétiens, chez nous et plus encore à l’encontre des chrétiens d’Orient, alors que cela devrait être son devoir premier.      

7/ Le plus cocasse et le plus navrant est qu’il y a une conjonction objective entre l’islamisme le plus virulent et le sionisme le plus militant. Cette conjonction se manifeste au Moyen Orient par l’accord stratégique passé entre l’Etat d’Israël et les monarchies du Golfe, en premier lieu l’Arabie saoudite, dans leur lutte commune contre l’Iran. Avec cette contradiction : l’idéologie wahhabite de Riyad est source d’inspiration pour les islamistes qui sont les principaux coupables de l’antisémitisme contemporain et pourtant Israël et l’Arabie saoudite sont aujourd’hui les meilleurs alliés.

Il est vrai que la politique au Moyen-Orient est compliquée et que l’ennemi d’hier peut être l’ami d’aujourd’hui et vice versa. Raison de plus pour garder le sens critique et ne pas confondre Moyen Orient et Europe. Là-bas (je renvoie mes lecteurs à tout ce que j’ai écrit sur le Moyen Orient), le sionisme est aussi dangereux que l’islamisme. Ici, c’est différent. Le seul ennemi de la France est l’islamisme et l’islam conquérant. Nous devons protéger, défendre et faire corps avec nos compatriotes juifs et nous ne devons tolérer aucune manifestation d’islamisme, même lorsqu’il se cache sous le manteau de la défense des Palestiniens.

Mais s’il est légitime d’hurler, je ne veux pas le faire avec les loups sionistes. Notre devoir est de défendre la France contre ceux qui l’attaquent en tentant de nous imposer des « valeurs » importées du Hedjaz qui ne sont pas les nôtres. Contre ceux aussi qui placent leur attachement indéfectible à Israël au-dessus de leur citoyenneté française. Pour les uns et les autres, si la France ne leur convient pas, on ne les oblige pas à y rester. A chacun sa patrie./.

Yves Barelli, 19 février 2019

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2 décembre 2018 7 02 /12 /décembre /2018 13:02

Depuis mai 1968, on n’avait pas vu de telles scènes de violence. Paris a été particulièrement touché mais le reste de la France n’a pas été épargné avec des dégâts importants dans de nombreuses localités.  Comme tout être civilisé, je déplore évidemment ces violences. Mais plutôt que de se demander qui, des « gilets jaunes », des « casseurs » que les médias présentent comme des sortes d’extra-terrestres pervers venus d’on ne sait où et dont le seul but serait de « casser », ou des policiers, seraient les responsables, il vaudrait mieux, je crois, se demander pourquoi il y a violence. La réponse est claire : il y a dans ce pays des millions de gens désespérés qui en ont assez non seulement de ne pouvoir faire face aux « fins de mois » (qui durent trente jours, comme disait Coluche) mais aussi et surtout de constater qu’une minorité de nantis est de plus en plus riche et que le pouvoir de Macron, qui en est le représentant (ce sobriquet de « président des riches » lui collera éternellement à la peau et a déjà signé son arrêt de mort politique), les méprise.

1/ On a tous vu à la télévision les images des dégâts à Paris. Je n’y reviens pas.

2/ Qu’on s’attaque aux symboles ostentatoires du capitalisme arrogant : banques, boutiques de luxe, voire aux immeubles cossus de l’Avenue Foch, on peut le comprendre. Souiller l’arc de triomphe, brûler des voitures « normales » (les Porsche Cayenne sont en général dans des parkings sécurisés), incendier des kiosques à journaux (dont les gérants, la plupart du temps ne gagnent même pas le smic) est en revanche inadmissible.

Faut-il pour autant en vouloir à ceux qui l’ont fait ? Oui et non en même temps. Nous vivons dans une société médiatique et on parle bien plus des actes spectaculaires que des marches pacifiques de multitudes. A titre d’exemple, j’étais en septembre à Barcelone (voir mes articles sur ce blog) pour la fête nationale catalane et pour soutenir le combat pacifique que mène le peuple catalan contre l’oppression espagnole ; nous étions un million dans les rues de la « Ciutat Comtal » et la presse étrangère (celle de Madrid aussi) en a fait au mieux des entrefilets et rien n’a changé sur place ; à l’opposé, les images de Paris dévasté ont fait le tour du monde ; si, à la place on avait eu un gigantesque défilé pacifique des « gilets jaunes » de la République à la Nation, quelle en aurait été la répercussion internationale ? A peu près nulle. Avec les violences à Paris (les plus médiatisées mais pas les seules), la situation française est devenue un problème national et même international qu’il est urgent de résoudre. On peut (et je le fais) regretter qu’il faille des dégâts (pas de violences physiques en revanche, il faut le souligner, ni du côté des gilets jaunes ni de celui de la police) pour que le problème soit enfin posé, mais on ne peut nier l’efficacité des casses : quelques heures de « casse » ont été bien plus efficaces médiatiquement (et politiquement) que trois semaines de piquets dans le froid des gilets jaunes sur des milliers de ronds-points de France.

2/ Les commentateurs bien intentionnés envers les gilets jaunes essaient de nous montrer que les « casseurs » n’ont rien à voir avec eux. Ce n’est que très partiellement vrai. Lorsque certains s’attaquent à une boutique Orange pour s’emparer de smartphones, ce sont effectivement des loubards qui profitent de la situation. Ce sont des délinquants qui n’ont rien à voir avec les gilets jaunes. Mais ce n’est pas la majorité : les audiences en flagrant délit à la suite des casses du samedi précédent celles d’hier ont montré que la plupart des prévenus étaient d’authentiques gilets jaunes, c’est-à-dire des gens habituellement non violents, sans casier judiciaire, ayant un emploi et, en dépit de cet emploi, n’arrivant pas s’en sortir et donc désespérés.

Les gilets jaunes ont-ils été des casseurs hier ? Sans doute. Pas tous évidemment, mais certains, les plus déterminés, les plus désespérés, les plus courageux aussi (il faut du courage pour affronter la police et pour risquer une condamnation en cas d’interpellation).

Ceux qui ont pris la Bastille en 1789 étaient-ils des « casseurs » ? Oui. Les résistants pendant la seconde guerre mondiale ? Oui. Et ceux de ma génération, qui ont « fait » mai 68 ? Oui. Pourquoi en irait-il différemment des « gilets jaunes » ?

3/ La seule question à se poser n’est pas celle de oui ou non à la  violence mais celle de sa légitimité.

Il ne faut pas confondre cause et conséquence. Lorsqu’un voyou, un pervers ou un Etat terroriste usent de violence, ils sont condamnables parce que leur violence est la cause d’une situation. Lorsqu’un homme se dresse contre une oppression, lorsqu’un gilet jaune se révolte contre une situation injuste, la violence n’est pas une cause mais la conséquence d’une situation inadmissible générée par une autre violence, celle de l’oppression, de l’injustice, du mépris.

Même si l’expression « président des riches » est schématique, donc avec une part d’exagération, Macron, son gouvernement et le système capitaliste mondialisé qui est derrière lui sont l’expression d’une violence institutionnelle insupportable pour des millions de gens. Leur violence d’ « en haut » est susceptible d’appeler en retour une violence d’ « en bas », sans doute sans discernement suffisant (mais dans le feu de l’action a-t-on le temps de réfléchir ?), donc elle-même possiblement injuste, mais qu’il serait insupportable, évidemment, de condamner, et en tout cas de ne pas prendre en compte.

4/ A-t-on affaire à une Révolution ? Peut-être. En tout cas au minimum à une situation prérévolutionnaire. Une situation exceptionnelle en tout cas qui appelle des mesures d’urgence et un traitement politique exceptionnel.

J’ai déjà eu l’occasion de faire sur ce blog quelques propositions. D’autres que moi en font aussi. Chacun sans doute a son ou ses idées. Certaines sont réalistes, d’autres ne tiennent pas la route. Mais aucune ne doit être rejetée a priori. Surtout pas celles auxquelles on objecterait des réponses technocratiques (c’est pas possible !), juridiques (ça, on peut pas, c’est interdit!) ou simplement comptables (« les caisses sont vides » ; par contre les portefeuilles des capitalistes n’ont jamais été aussi pleins).

Ce que je propose est ce qui suit :

a/ Annuler toutes les taxes, impôts supplémentaires mis en vigueur en 2018 ou prévus pour 2019 frappant les petites gens, csg et augmentation des tarifs publics (gaz, électricité, trains, transports publics, etc) ou privés venant d’entreprises distribuant des dividendes (sociétés d’autoroutes en particulier), supprimer les amendes automatiques des radars pour des petits dépassements de vitesse (remplacer l’automatisme par des infractions constatées par les forces de l’ordre avec instruction de sanctionner, le cas échéant fortement, la conduite dangereuse et non le simple non-respect d’interdictions souvent absurdes).

Rétablir aussi l’impôt sur la fortune supprimé par Macron.

Libérer immédiatement tous les interpelés et n’engager aucune poursuite contre eux. C’est ce que le gouvernement de Pompidou avait fait dès la deuxième semaine des « évènements » de mai 68.   

Pour ne pas perdre la face, le gouvernement pourrait présenter ces mesures comme des « moratoires » conjoncturels et des mesures destinées à répondre à l’urgence de la situation économique et sociale d’une grande partie de nos compatriotes. L’opposition devrait alors avoir l’intelligence de présenter ces mesures non comme un « recul » du pouvoir mais comme une contribution à saluer au rétablissement d’une situation normale (quand cette opposition est celle des « Républicains » ou des socialistes qui, en leur temps, ont fait pareil et parfois pire que Macron, la décence devrait les rendre plus modestes).          

b/ Mettre sur pied, dans chaque localité, région et au niveau national ce qu’on pourrait appeler des « forums des citoyens » (un modèle pourrait être les révolutions pacifiques qui ont mis fin aux régimes communistes en Europe de l‘Est ; ayant moi-même participé à la « Révolution de velours » tchécoslovaque de 1989, je pourrais en expliquer les modalités concrètes) groupant tous ceux qui participent au mouvement des « gilets jaunes » depuis trois semaines et ceux qui les soutiennent (partis politiques, sans exclusive, syndicats, associations diverses). Ce forum des citoyens organiserait l’élaboration de propositions en privilégiant celles qui font l’unanimité (il y en a ; le but du « jeu » n’est pas de voter sans arrêt avec des « majorités », forcément contestées, et des « minorités » frustrées ; il vaut mieux rechercher des consensus, quitte à déboucher sur des compromis).

Ce forum des citoyens pourrait alors discuter, de fait d’égal à égal, avec le gouvernement sans chercher à l’humilier ou à contester sa légitimité démocratique (on peut ne pas aimer Macron, constater qu’il a été élu par « effraction » sans pour autant contester sa légitimité). C’est, à titre d’exemple, ce qui s’est passé à Prague en 1989 : Vaclav Havel, à la tête du « forum des citoyens », a discuté avec le gouvernement communiste et tous les changements ont été faits en respectant l’ « état de droit » communiste, y compris l’élection de Vaclav Havel comme président de la république par le parlement communiste. Un autre exemple a été la transition en Afrique du Sud du régime d’Apartheid à celui de Mandela.

Quant à de nouvelles élections ou un référendum (quelle question poser?), pourquoi pas. Il faudrait en tout cas un système électoral plus juste avec, comme cela est le fait de la plupart des démocraties, un système proportionnel (le système allemand me parait le meilleur). Il faudrait aussi convaincre tous les déçus de la politique (beaucoup de « gilets jaunes » n’ont confiance en aucun parti et donc ne votent plus) de voter.   

Mais je préfère celui du « forum des citoyens », la discussion avec le gouvernement (à condition qu’il le veuille vraiment. S’il avait la bêtise de le refuser, la révolte se transformerait alors en Révolution) et l’élaboration de mesures de consensus.    

Voici quelques idées que je mets sur la table. Il y en aurait sans doute d’autres.

Il y a en tout cas urgence./.

Yves Barelli, 2 décembre 2018

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26 novembre 2018 1 26 /11 /novembre /2018 18:53

Que des milliers de braves gens désintéressés à titre personnel puissent occuper dans le froid des ronds-points des journées entières depuis le 17 novembre, que quelques milliers d’entre eux aient pu résister sur les Champs-Elysées toute la  journée du 24 novembre à une armada de CRS, me réconcilie avec la société française que je pensais devenue apathique, enfermée dans les égoïsmes personnels et incapable de se faire entendre face à l’oligarchie capitaliste qui nous gouverne et nous opprime. Ces « gilets jaunes » sont la fierté de la France, la preuve que ce pays n’est pas aussi foutu que ce que je croyais. Continuez « gilets jaunes », le peuple est avec vous !

1/ Je rappelle pour mes amis étrangers qui me lisent aux delà des frontières de l’hexagone que les « gilets jaunes » sont un mouvement citoyen spontané né hors partis, syndicats ou associations par une mobilisation sur les réseaux sociaux sur internet. Depuis le début de l’automne plusieurs citoyens totalement inconnus, militants d’aucun parti ou syndicat, avaient lancé des pétitions contre l’augmentation des taxes sur les carburants décidée par le gouvernement (en fait le président de la république car c’est là que réside le pouvoir en France). Moi comme d’autres, avons signé l’une ou l’autre de ces pétitions qui ont rapidement dépassé le million de signataires.

Puis il a été proposé (un ou des anonymes aussi) de manifester le samedi 17 novembre dans toute la France notre ras-le-bol face à ces hausses de taxes en descendant dans les rues, en se positionnant aux carrefours ou par toute autre initiative visant à exprimer notre opinion, en fait plus qu’une opinion, notre colère parce que trop c’est trop. On a demandé à ceux voulaient faire entendre leur voix de porter symboliquement le gilet jaune, ce tissu fluorescent que chacun doit avoir en réserve dans sa boite à gants (c’est obligatoire) pour le porter, le cas échéant, si on est en panne et si on doit sortir de sa voiture afin d’être facilement vu.

Le symbole était bien choisi : l’instrument facile à avoir, facile à enfiler, symbole de panne parce que, depuis plusieurs années, la France est en panne : notre pays recule, le pouvoir d’achat de la majorité de ses habitants est en berne tandis qu’une minorité s’enrichit de plus en plus. Cette minorité, et cela aussi est symbole (en même temps que bien tangible), a bénéficié dès l’accession au pouvoir de Macron, en mai 2017, de la suppression de l’impôt sur la fortune : quelques dizaines de milliers de gens déjà nantis l’ont immédiatement été encore davantage : le gouvernement leur a fait un cadeau de près de 5 milliards d’euros auxquels se sont ajoutés quelques autres avantages moins spectaculaires, moins entourés du même symbole, mais se chiffrant à plusieurs dizaines de milliards. En résumé, toujours plus pour les détenteurs de capital et toujours moins pour ceux qui vivent de leur travail.

Ce mouvement des « gilets jaunes », le pouvoir a cherché à le minimiser, à faire croire qu’il n’était suivi que par une minorité (les chiffres les plus farfelus de participation au mouvement sont donnés par le ministère de l’intérieur. Au maximum il n’y aurait eu « que » 300 000 manifestants). Il suffit de circuler en France pour constater deux choses. La première est qu’il y a des gilets jaunes partout, bien plus que ce que le gouvernement dit. La seconde est que, sur les ronds-points occupés, les gestes de solidarité des autres usagers sont légion : on félicite les « gilets », on leur apporte de la nourriture et des boissons. Selon les sondages, il y a de 70 à 80% des Français qui soutiennent le mouvement.

Ce n’est donc pas quelques individus isolés qui protestent, c’est toute la France, directement ou par, en quelque sorte, procuration.      

2/ La décision d’augmenter de plusieurs centimes par litre les taxes sur l’essence et plus encore sur le gazole au premier janvier prochain puis chaque année jusqu’à la fin du quinquenat a été la goutte de trop qui a fait déborder le vase du mécontentement.

L’augmentation de l’essence est présentée comme une mesure « écologique » destinée à décourager l’utilisation de la voiture individuelle à moteur thermique afin de favoriser les énergies « plus propres » et l’utilisation des transports en commun. Dans la même soit disant finalité, on a pris toutes sortes de mesures destinées à frapper l’automobiliste au « portefeuille » : abaissement uniforme à 80km/h de la limitation de vitesse sur les routes unidirectionnelles (c’est-à-dire hors voies rapides à double chaussée, exceptionnelles en France où on s’acharne à négliger le réseau routier gratuit au profit des autoroutes à péage concédées à des sociétés privées qui font des bénéfices records grâce aux péages les plus élevés d’Europe), multiplication des radars partout, vus par les Français comme des impôts déguisés (toute personne qui circule tant soit peu n’y échappe pas et la plupart des automobilistes, même les plus prudents se voient ainsi taxés de plusieurs centaines d’euros par an, et il y a des milliers d’automobilistes qui, ayant perdu tous leurs points sur leur permis de conduire à la suite de petits dépassements, inévitables, de vitesse, doivent suivre des stages-bidons payants pour les récupérer), contrôles techniques de plus en plus complets et donc de plus en plus coûteux, pour le contrôle lui-même, et plus encore pour les réparations à effectuer, souvent pas vraiment nécessaires à la sécurité, augmentation aussi des frais de stationnement décidés par des municipalités sans imagination, et plus encore des pénalités par dépassement de temps sur les horodateurs constaté par des sociétés privées concédées.

En un mot, on ne doit plus parler de taxes liées à l’utilisation de voitures mais de racket organisé.

3/ Ce racket est présenté comme une contribution à la protection de l’environnement. Quelques « écolos » bobos en général parisiens soutiennent cette politique scandaleuse car sans aucun rapport avec l’environnement.

Pourquoi ? Parce que cette soit disant écologie punitive est en fait le plus sûr moyen de dégoûter la majorité des Français de l’idée même d’écologie.

D’autant que nous ne sommes pas dupes : le gouvernement parle d‘écologie. En réalité, cela est un prétexte pour augmenter les rentrées fiscales pour satisfaire les critères budgétaires absurdes imposés par l’Union européenne. L’augmentation des taxes sur les carburants devrait rapporter cette année 15 milliards supplémentaires au budget de l’Etat. Dans le même temps, l’ensemble des mesures destinées à baisser la consommation d’énergie fossile au profit des énergies « propres » ne devrait même pas atteindre 1 milliard. Et encore l’efficacité est contestable : les « bobos » qui se payent une voiture électrique par conviction ou par mode se voient empocher au passage une prime qui est en fait une aubaine (Nicolas Hulot, le ministre de l’écologie qui vient de démissionner avec pertes et fracas a dit que cela avait été son cas – ce qui ne l’empêche pas d’avoir, parmi ses cinq voitures, un 4X4 Diesel vorace et polluant).

Beaucoup d’intervenants dans les débats télévisés font remarquer à juste titre que les Français qui ont des petits salaires et qui doivent utiliser le véhicule Diesel (que pendant vingt ans on les a encouragé à acheter) ne vont pas se doter d’un véhicule électrique à 30 000€ pour profiter d’une prime allant au maximum jusqu’à 4000€. L’un de ces intervenants a parfaitement résumé la situation en comparant le langage du gouvernement (si les véhicules à essence vous coûtent trop chers, achetez-en des électriques !) à celui de la reine Marie-Antoinette en 1789 (le peuple n’a plus de pain ? Qu’il achète des brioches !).                                     

4/ En résumé, le débat actuel n’a rien à voir avec l’écologie mais avec la répartition des revenus et des efforts à accomplir.

Pour simplifier, il y a trois catégories de gens en France : en haut, ceux qui ont des revenus et un patrimoine important. Ils vivent de leur capital ou, pour une minorité, d’un travail très qualifié et recherché par des entreprises prêtes à le payer à leur juste prix du marché (la rareté fait le prix) ; ils sont entre 5 et, maximum, 20%. Tout à fait en bas de l’échelle sociale, on a 10 à 20% de gens qui souvent n’ont pas de travail, en fait souvent un travail au noir, sans même parler des revenus liés à la drogue, qui vivent d’allocations (parmi les plus généreuses d’Europe), qui sont souvent logés en HLM subventionnées ; parmi eux, une majorité est issue de l’immigration et souvent vit en marge de la société française dans des contre-sociétés ayant leurs propres règles (communautarisme musulman ou africain en particulier)

Entre ces deux groupes les classes moyennes, ou pour employer une terminologie plus juste, les « couches moyennes » Ceux qui sont dans la tranche supérieure (un haut fonctionnaire à la retraite par exemple) vivent encore correctement mais ils constatent qu’ils sont de plus en plus taxés (l’essence, comme les autres, mais aussi, par exemple, la CSG sur les retraites).

Parmi ces couches moyennes, le cas de ceux qui sont dans la tranche inférieure est le plus dramatique : ils ont de petits salaires (disons de 1200 à 2000€), travaillent beaucoup, ont des frais considérables (voiture, souvent indispensable pour aller travailler ou simplement pour faire les courses chez Carrefour, toutes sortes de dépenses contraintes : remboursements de crédits, téléphone, internet, électricité, gaz, dépenses liées aux enfants, etc). Ils gagnent trop pour avoir des « allocs » et pas assez pour vivre dignement et décemment.

Ce sont ces couches moyennes inférieures qui fournissent l’essentiel des « gilets jaunes ». Ils appartiennent à la France périphérique (à Paris, on a les  cadres supérieurs et les bénéficiaires d’allocations issus en général de l’immigration). Ils travaillent beaucoup, n’arrivent plus à « joindre les deux bouts », sont des Français de souche qui constatent qu’ils vivent plus mal que leurs parents il y a vingt ans, et ont le sentiment (ce n’est pas seulement un sentiment mais une réalité) de payer à la fois pour les plus riches qui échappent à l’impôt par toutes sortes de dérogations ou la délocalisation de leurs entreprises, et pour ceux, le plus souvent issus de l’immigration, qu’ils considèrent comme des fainéants préférant les alloc au travail et, le plus souvent, même pas reconnaissants à la France dont ils ne se sentent pas partie prenante.

Ces couches moyennes inférieures porteurs de « gilets jaunes » font en fait, souvent sans en avoir conscience, partie de cette internationale des classes moyennes qui votent de plus en plus pour des partis antisystème (que les médias appellent les « populismes », de droite ou de gauche). Ces classes moyennes ont porté au pouvoir Poutine, Orban, Salvini ou Trump parce qu’elles en avaient marre de devoir payer pour les capitalistes et pour les immigrés.

En France, le mouvement est d’ores et déjà lancé avec ce phénomène des « gilets jaunes ». Il ne s’arrêtera pas (même si celui des gilets jaunes retombe, il y en aura d’autres).

Reste à lui donner un prolongement politique. J’ai exposé dans mon précédent article, ce qu’il pourrait être.

On en reparlera./.

Yves Barelli, 26 novembre 2018                        

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23 novembre 2018 5 23 /11 /novembre /2018 18:49

Carlos Ghosn, PDG de Renault et de Nissan, était le patron le mieux payé du monde, avec une rémunération sept fois supérieure à celle du PDG de Toyota, constructeur qui vend le plus de voitures au monde. Il touchait 15 millions d’euros par an, soit 1,250M€ par mois, soit 41 667€ par jour. En un an, cet individu gagnait autant que 40 salariés payés au smic durant toute leur vie et en un jour deux fois le salaire mensuel de l’ambassadeur de France le mieux payé (donc dans un pays difficile et dangereux)! Le comble est que ce monsieur s’est fait pincer pour fraude fiscale (il n’aurait déclaré au fisc que la moitié de sa rémunération) et abus de bien social (il s’est fait construite plusieurs demeures somptueuses au frais de la société). Sans doute a-t-on procédé à une enquête minutieuse pour le « coincer » car il semble que les Japonais cherchaient à s’en débarrasser. Mais qu’il soit tombé dans le panneau montre que ce personnage était si puissant qu’il en avait « pété les plombs » parce que convaincu de l’impunité totale. Cela montre aussi qu’on peut être intelligent et, en même temps, être « le roi des cons », si vous me permettez d’employer cette expression triviale que j’estime adaptée à la puanteur du personnage.

1/ Je ne m’appesantirai pas sur le cas particulier de Ghosn. Il va sans doute croupir longtemps en prison car au « pays du soleil levant », on ne plaisante pas avec la délinquance. Tant mieux, il a ce qu’il mérite, en rapport non seulement avec sa fraude mais aussi avec son arrogance, son autoritarisme et son cynisme.

Même si sa rémunération battait des records, elle était loin d’être la seule à ce niveau scandaleux. Dans le capitalisme financier mondialisé, c’est devenu la règle. A titre d’exemple, le PDG de Carrefour vient de quitter ses fonctions, dans lesquelles il n’avait pas brillé, avec une « retraire-chapeau » de 15 millions : presque un « pourboire » touché en une fois alors que pour Ghosn, c’est toutes les années.

Un système qui permet de telles inégalités entre les gens n’a rien à envier à la France de l’ancien régime lorsque des aristocrates pouvaient se permettre de dépenser en une soirée ce qu’un « manant » n’accumulait pas en une vie. Un tel système est, je pèse mon mot, pourri : moralement pourri, évidemment. Mais pourri aussi en ce sens qu’un tel scandale ne peut être éternel parce qu’il s’autodétruit de l’intérieur.

2/ Autrefois, c’est-à-dire jusqu’au début des années 1980 lorsque l’ultra-capitalisme mondialisé et financiarisé s’est mis en place à coup de dérégulation, de dérèglementation, de baisse généralisée des impôts des plus riches et du capital et de démission des Etats au profit du tout-privé et de la supranationalité de l’Union européenne et de l’Organisation Mondiale du Commerce, de telles rémunérations étaient inimaginables. Le PDG d’une grande entreprise pouvait gagner jusqu’à dix à vingt fois le salaire d’un ouvrier et on estimait que c’était beaucoup. Aujourd’hui, les rémunérations de certaines sangsues du système sont devenues si astronomiques qu’on n’est même plus capable de réaliser ce que cela représente et on doit se livrer, calculette en main, à des calculs du type de celui du premier paragraphe de ce texte pour voir à peu près ce que cela représente, un peu comme on évalue les distances des galaxies en années-lumière (300 000 km/seconde multiplié par le nombre de secondes dans l’année) car il y aurait trop de zéros pour des distances en kilomètres. Autrefois, c’est-à-dire il y a seulement 40 ans, des années-lumière en fait tant les choses ont changé, si on nous avait dit que le PDG de Renault (autrefois un haut fonctionnaire gagnant ce que gagnent un directeur d’administration centrale, un préfet ou un ambassadeur, un joli salaire mais mille fois inférieur à ce que touchait Ghosn avant son arrestation) gagnerait un jour 15 millions par an, tout simplement on ne l’aurait pas cru.

3/ Reviendra-t-on un jour à un peu plus de raison ? Je ne dis même pas un peu plus de morale car le capitalisme, fondé sur le capital contre le travail et sur l’appât du fric est immoral par nature. Je dis simplement plus de raison tant il est évident qu’un tel système ne pourra tenir éternellement. Voyez la révolte des « gilets-jaunes », voyez les victoires électorales de ce que les médias inféodés au capitalisme nomment les « populistes » et ce que j’appelle plus justement « reprise en main de leur destin par les peuples ».

Et ce n’est qu’un début.  Le capitalisme mondialisé est un système pourri qui ne fonctionne que par ce que Marx appelait justement l’ « exploitation de l’homme par l’homme » auquel s’ajoute maintenant la détérioration de la nature. En d’autres termes, le moins-disant social et le moins-disant environnemental.

Il faut évidemment, si on ne veut pas crever dans une planète morte et dans les affres de révoltes de types jacqueries généralisées, redresser la barre. Les peuples doivent reprendre leur destin en main par l’intermédiaire de pouvoirs politiques, d’Etats qui contrôlent l’économie et fixent des objectifs collectifs définis démocratiquement tant il est vrai que l’intérêt général n’est pas la somme arithmétique des intérêts particuliers, surtout lorsque ces intérêts deviennent si puissants qu’ils dictent en fait, via les « lobbies », leur volonté à la collectivité.

Ce qui se passe au Japon est sans doute le signe que, même sans remettre en cause le système capitaliste, il y a au moins un début de rejet de ce capitalisme multinational apatride. Trump protège le capitalisme américain contre le capitalisme étranger. Les Japonais, qui s’étaient laissé imposer la fusion de Nissan avec Renault un peu (et même beaucoup) contre leur gré (car ils étaient en position de faiblesse lorsque cela s’est fait) sont en train de reprendre les choses en main. La bêtise de Ghosn, à l’appétit trop vorace, les aide.          

4/ Renault est un bon exemple de ce que l’intérêt général veut dire et de ce que dérive capitaliste signifie. Nationalisée en 1945, ce qu’on appelait la « Régie Renault » a été un instrument efficace de développement économique, de volontarisme (si les Etats n’étaient pas intervenu dans l’économie, l’Europe entière, ruinée par la guerre, serait entièrement passée aux mains du capitalisme américain), de progrès social (toutes les avancées sociales ont commencé par Renault : troisième, puis quatrième semaine de congés payés, etc) et d’aménagement du territoire (avec localisation de nouvelles usines dans des régions périphériques à développer).

Renault a été privatisée en 1996. C’est désormais une entreprise mondialisée (fusion avec Nissan et Mitsubishi) qui n’a quasiment plus rien de français. Les deux-tiers de ses véhicules sont fabriqués hors de France (pour seulement Renault, bien moins pour le groupe) : l’entreprise augmente ses bénéfices, diminue les emplois en France et paye peu d’impôts en France.

Le cas Renault est emblématique de la dérive du capitalisme. Il est loin d’être unique. Par dogmatisme et par politique à court terme (on vend le patrimoine public pour réaliser des rentrées dans l’année mais, une fois vendu, il ne génère plus de rentrées), en grande partie pour satisfaire la politique de l’Union européenne (mois d’Etat, priorité au privé).

5/ On commence à voir les effets pervers de cette politique de privatisations : l’Etat n’a plus les moyens d’avoir une politique économique et sociale, lui-même doit dépenser plus pour sa propre consommation car, ce qu’il produisait autrefois lui-même doit être acheté plus cher au privé, et les particuliers sont rackettés (exemples : les autoroutes privatisées mais aussi le gaz et bientôt les aéroports et les chemins de fer)

Comme dans le même temps, toujours par dogmatisme et pour suivre les règles de Bruxelles,  on a fortement baissé les impôts des plus riches, pour « rentrer dans ses frais » l’Etat rackette les classes moyennes. Et il utilise l’argument-bidon de la « transition écologique », comme on dit (terme qui ne veut rien dire) pour racketter davantage encore. Les taxes sur l’essence en sont l’exemple majeur : 15 milliards d’euros de rentrées fiscales supplémentaires dont même pas 10% sert à améliorer l’écologie. Dans le même temps, 4 milliards d’euros cadeau aux plus riches (suppression de l’impôt sur la fortune) et 40 milliards donnés aux entreprises par baisse de leur fiscalité, alors que si ces sommes avaient été utilisées à des investissements publics, la Nation se serait effectivement enrichie par création de richesse (avec la possibilité d’être plus vigilant en matière sociale et environnementale).

6/ Ma conviction est qu’il n’y a rien à attendre du système capitaliste mondialisé que nous subissons depuis quarante ans.

Ou nous reprenons nos affaires en main, ou la chute vertigineuse qu’a entamé notre pays s’accélérera jusqu’au chaos final./.

Yves Barelli, 23 novembre 2018                                                        

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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 14:52

Le mouvement de protestation contre la hausse des taxes sur les carburants et plus généralement contre le matraquage fiscal de la majorité des Français alors que la minorité la plus riche a bénéficié de la part du gouvernement de Macron de 5 milliards d’allègements fiscaux, original car né d’initiatives de citoyens ordinaires via les réseaux sociaux, qui a bloqué plus de 2000 routes ou voies (y compris les Champs-Elysées) dans tout le pays le 17 novembre, a le soutien, selon un sondage fiable, de 74% des Français. Il a également mon soutien et je souhaite qu’il s’installe sur la durée et ait un prolongement politique. Nicolas Dupont-Aignan étant le leader qui s’est le plus engagé dans l’appui à cette initiative citoyenne et ayant les propositions les plus cohérentes, j’ai décidé de le soutenir et appelle mes amis à en faire autant.

1/ Ce mouvement spontané, surnommé des « gilets jaunes » en référence à cette tenue fluorescente à porter en cas de panne et à avoir en permanence dans sa boite à gants, est un succès. Il montre le « ras-le-bol » de la majorité de nos concitoyens, excédés de devoir payer toujours plus non pour avoir des services publics de qualité (ils sont au contraire en déshérence), non pour assurer ce qu’on appelle désormais du mot passe-partout dont on ne voit pas trop la réalité, la « transition écologique » (seul le quart des recettes fiscales supplémentaires sur les carburants y serait affecté, et encore, de manière incohérente), mais tout simplement pour satisfaire les exigences de l’Union européenne (toujours plus d’austérité pour la majorité et d’avantages pour les plus riches) et pour avantager ceux qui vivent de leur capital sans travailler (par exemple les actionnaires des sociétés d’autoroutes) sur le dos de ceux qui travaillent, selon l’idée fallacieuse que la richesse des plus nantis « ruissèlerait » sur l’ensemble de la société (d’où les cadeaux de plus de 40 milliards d’euros faits aux entreprises par Hollande et repris par Macron dont on attendait qu’ils créent des emplois alors que la réalité a été seulement la distribution de davantage de dividendes, souvent placés hors des frontières ; si ces sommes avaient été affectées à des investissements publics, les retombées auraient été bien meilleures, mais cela est contraire à la philosophie et à la pratique de l’Union européenne).

2/ Il est clair que le président Macron, choisi au premier tour de 2017 par une minorité de Français et au deuxième tour parce qu’il avait en face de lui Marine Le Pen qui a été incapable de présenter un programme cohérent et que les médias se sont acharnés à diaboliser, est aujourd’hui déconsidéré. Les sondages, comme les conversations que chacun d’entre nous peut avoir avec ses concitoyens montrent qu’il atteint le record absolu d’impopularité des présidents de la Vème République (moins de 27% d’approbation), y compris chez la plupart de ceux qui ont voté pour lui.

3/ Les Français ont pourtant le président qu’ils méritent. Il faut reconnaitre qu’il avait annoncé la couleur et ses anciens électeurs du deuxième tour ne devraient pas s’étonner de la politique antisociale (et même antiéconomique) qu’il mène.

4/ C’est bien de bloquer les ronds-points de nos villes et de nos campagnes. Mais sans prolongement politique, cela risque d’être vain.

5/ Or, pour le moment, il n’y a pas d’alternative politique claire et cohérente et on nage en pleine contradiction.

Le mouvement de Madame Le Pen a l’appui des milieux français les plus modestes (je ne parle pas de ceux, issus de l’immigration, qui se placent en dehors de la communauté nationale) mais une majorité de Français n’en veut pas. Dans une démocratie normale, elle aurait dû tirer les leçons de son échec de 2017 et s’effacer devant quelqu’un de plus présentable.

La droite est divisée entre « européistes » sur une ligne proche de celle de Macron, même s’ils le combattent aujourd’hui en espérant surfer sur son impopularité, mais sans changer de politique pour autant, et ceux qui aspirent à un réel changement, sachant pertinemment qu’ils seront obligés de s’allier tôt ou tard avec le Rassemblement National de Marine Le Pen, qu’ils continuent par manque de courage, par habitude ou par tactique à encore récuser.

La gauche est hors-jeu, victime de son dogmatisme et de ses contradictions. Par habitude, elle continue encore à ne pas condamner le communautarisme musulman (pourtant aux antipodes de la laïcité qu’elle prétend défendre) sous le fallacieux prétexte de ne pas « ostraciser » certains porteurs de cartes d’identité françaises (sont-ils pour autant « Français » ? Pour beaucoup d’entre eux, je ne le crois pas ; pas parce que je les rejette mais parce qu’eux-mêmes refusent le soit disant «vivre ensemble » dont nos politiques continuent à nous rebattre les oreilles  mais qui ne correspond à aucune réalité souhaitée par nombre de musulmans ou d’Africains) ou par calcul politique (je suis convaincu que Jean-Luc Mélenchon se présentera à la mairie de Marseille avec le soutien de la « communauté » arabo-musulmane qui est entrain de coloniser la ville, « ma » ville, avant de faire la même chose à l’échelle nationale, avant-goût d’une « soumission » telle que décrite par le roman de Houellebecq et qui pourrait devenir réalité si les Français ne réagissent pas).

6/ D’autres peuples européens ont adopté des attitudes et des votes politiques mieux inspirés que ceux des Français. Je crois que, tôt ou tard, les Français les imiteront (ou alors choisiront un déclin durable).

Les anciens pays de l’Est ont fait des choix « populistes », mot péjoratif employé par nos médias pour les déconsidérer et que je revendique comme positif : « populisme » vient de « peuple » et j’aspire au pouvoir du peuple pour le peuple. Ils allient la nécessité d’une politique sociale juste, en ayant la nostalgie des avantages du communisme qu’ils considèrent comme plus importants que ses inconvénients (selon un sondage récent du « Berliner Zeitung » une majorité des habitants de l’ex RDA estime que celle-ci avait « plus d’avantages que d’inconvénients » - la proportion de « communo-nostalgie » est plus forte encore dans l’ex URSS et même dans les pays d’Europe centrale) et le désir de défendre leur identité, notamment face à l’immigration musulmane dont ils ne veulent à aucun prétexte : le positionnement de Poutine, qui met en avant à la fois la fierté de l’ancienne Union Soviétique et le culte de la Russie impériale est symptomatique de ces aspirations, non contradictoires comme on pourrait le penser mais, au contraire, compatibles et complémentaires.

Ceux qui ne comprennent pas le soutien massif et durable des peuples de Pologne et de Hongrie à leurs gouvernements « populistes », plutôt que de se lamenter des brèches à l’ « état de droit » (mais la véritable « liberté » n’est-elle pas de vivre en sécurité et avec la protection sociale plutôt que dans une société formellement « libre » mais où règnent la loi de la jungle et l’injustice ? Et l’ « état de droit » symbolisé par les juges corrompus et les avocats véreux, dont les gouvernements de Budapest et de Varsovie veulent se débarrasser, ne me semble pas un idéal à défendre) devraient s’interroger sur le pourquoi de ce soutien : la fierté de mettre en valeur les racines identitaires du peuple jointe aux mesures sociales (par exemple, on vient d’abaisser l’âge de la retraite en Pologne alors qu’on l’augmente ailleurs) leur donne la réponse.

En Europe Occidentale, deux pays méritent de retenir l’attention : l’Autriche et l’Italie. Dans la première, on a une coalition de la droite classique et de ce que nos médias qualifient d’ « extrême-droite », matérialisée par le refus de l’immigration musulmane. L’équivalent français serait Wauquiez premier ministre et Le Pen ministre de l’intérieur. En Italie, on a carrément une union des « populistes » de droite (Salvini) et de gauche (5 Etoiles), unis contre la dictature de Bruxelles et l’immigration sauvage : en France, cela donnerait Le Pen et Mélenchon dans le même gouvernement.

Ce type d’accords progresse partout. Les « populistes » participent à de nombreux gouvernements ou les soutiennent (Danemark, Finlande, en plus des anciens pays de l’Est, mais aussi plusieurs Länder allemands : le ministre de l’intérieur de Merkel, chef du parti bavarois, se déclare hostile à l’immigration et soutient les manifestations « populistes » ; une fraction de die Linke, équivalent de Mélenchon, se dit maintenant ouvertement hostile à l’immigration musulmane, franchissant ainsi une ligne rouge que la gauche s’était crue obligée de défendre jusqu’à présent. On est probablement à la veille d’une recomposition du paysage politique de l’Allemagne avec deux « tabous » en train de sauter : le refus dogmatique de condamner l’immigration musulmane et l’attachement tout aussi dogmatique à l’Union européenne.

7/ Je souhaite évidemment la même évolution en France.

Je rends hommage à Nicolas Dupont Aignan et son mouvement « Debout la France » d’avoir les premiers anticipé cette évolution nécessaire et prévisible en, contre tous, faisant alliance avec Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle de l’an passé, et en préconisant aujourd’hui une alliance entre son mouvement, les Républicains et le Rassemblement National. J’ajoute que si Mélenchon (lui est à première vue irrécupérable) ou certains de ses partisans actuels (il y a des potentialités d’évolution) acceptaient de faire un bout de chemin avec la droite « populiste », comme l’ont fait les Italiens, cela me ravirait. On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout pour participer à un même gouvernement.

Laurent Wauquiez est une personne intelligente. Sans doute attend-t-il son heure et que de meilleures conditions soient réunies pour faire alliance avec Le Pen. Qu’il n’attende pas trop ! Il se pourrait que, en voulant ménager la chèvre et le chou, il perde beaucoup et qu’il laisse à un autre le rôle d’être le fédérateur (Dupont-Aignan est bien placé).

Nous sommes apparemment encore loin de l’évolution que j’appelle de mes vœux mais les choses pourraient s’accélérer.

C’est ce que je souhaite. La France est en train de plonger. Beaucoup de Français sont désespérés. Je constate que l’image de notre pays à l’étranger est plus que dégradée, elle en est devenue presque inexistante.

Il est temps de se ressaisir avant qu’une explosion incontrôlée et destructrice ne ruine irrémédiablement notre pays.

Le mouvement des « gilets jaunes », prémonitoire à une explosion si on n’y répond pas, devrait ouvrir enfin les yeux de nos dirigeants. Pas de Macron. Il est irrécupérable. Non par aveuglement, il est intelligent. Mais par choix politique. Mais des leaders de l’opposition. Qu’ils fassent front, qu’ils s’unissent sans exclusive. Qu’ils agissent enfin dans l’intérêt du peuple et pour le salut de la France. Je pèse mes trois derniers mots : la France est en danger de mort en tant que Nation./.

(Je mets en ligne ce commentaire en début d’après-midi du 17. Sauf évènement ou dérapage, on peut déjà faire le bilan de la journée).

Yves Barelli, 17 novembre 2018                                                                       

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