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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 15:52

Cette foule sur le place Tahrir du Caire faisant la fête après la destitution du président Morsi par l’armée et embrassant les militaires présents, me fait penser à ces hordes de supporters criant « on a gagné, on a gagné » et félicitant l’arbitre qui a accordé le pénalty imaginaire de la victoire. Tous les moyens sont bons, pourvu qu’on batte l’autre, si possible en l’humiliant et même par la triche !

J’ai analysé dans mon article du 1er juillet la situation en Egypte. J’ai souligné les fautes des islamistes au pouvoir. Ils ne sont plus là. Je ne vais pas les pleurer, mais…

Mais, d’évidence, la démocratie n’y trouve pas son compte. Un président régulièrement élu déposé, des centaines d’arrestations de gens dont le seul crime est d’appartenir à un parti qui a gouverné (mal, mais qui a gouverné) après des élections régulières, cela ne peut me satisfaire, ni ne satisfaire, je crois, aucun démocrate.   

Pis, si le coup d’état réglait le problème égyptien, on pourrait dire qu’il est un moindre mal. Mais ce n’est pas le cas.

Que le parti des Frères Musulmans ait échoué sur toute la ligne, nul de bonne foi ne le conteste. Je l’ai écrit. Echec économique avec une situation proche du chaos. Echec politique avec cette volonté d’imposer une islamisation primitive et ridicule (jusqu’à vouloir interdire à l’opéra les danseuses en tutu : c’est une injure à l’islam de vouloir prendre des mesures aussi puériles !) à tous les Egyptiens, même, parmi les musulmans, à ceux qui n’en veulent pas, et même aux non musulmans. Echec tactique en négligeant une concertation minimale avec l’armée, seule force organisée qui reste en Egypte.

Mais face à un gouvernement qui échoue, dans une démocratie, on n’envoie pas les tanks. On manifeste pacifiquement, on fait grève, on tente de provoquer une dissolution du parlement ou on attend la prochaine élection pour sanctionner le pouvoir.

Les Frères Musulmans étaient sans doute bien placé pour subir une déroute électorale lors des prochaines élections. Mais, de coupables d’échec au pouvoir, on les transforme en victimes d’un déni de démocratie. Cela pourrait les servir.  

Visiblement, peu parmi les protagonistes de la scène égyptienne sont des démocrates. Ni les frères Musulmans, ni ceux qui ont manifesté sur la place Tahrir. Ni bien sûr, sans doute, les militaires.  

Ce refus de ces manifestants, comme des Frères Musulmans de ne reconnaître une élection que lorsqu’elle est gagnée, voire de vouloir changer le cours sans élection, est inquiétant.

Une telle attitude porte en germe la guerre civile. D’autant que, si les Frères Musulmans, ne sont pas des modèles de démocrates, il est d’autres islamistes, bien plus radicaux qu’eux, qui ne veulent même pas entendre parler d’élections pour une simple « raison », c’est que la volonté de Dieu prime sur les choix des hommes et que cela est antinomique à l’idée même de démocratie. On ne peut exclure que les salafistes appuyés par une partie des Frères prennent le maquis et se lancent dans le terrorisme. L’Algérie a connu une décennie de guerre civile avec 100 000 morts à la suite de l’interruption d’un processus électoral où les islamistes du FIS étaient en passe de remporter les élections (de manière d’ailleurs plus contestable qu’en Egypte, tant les élections, en Algérie, dépendent souvent plus des luttes de clans militaires que de la volonté populaire). Cette situation peut se reproduire en Egypte.

Jouer aux démocrates lorsqu’on ne l’est pas, c’est encore pire que refuser des élections. D’ailleurs, à quoi bon faire voter les gens si on ne leur reconnait pas, à l’avance, le droit de ne pas faire le même choix que soi-même. Autant avoir un parti unique comme sous Ben Ali, ou pas de parti du tout, comme au Qatar. Au moins, c’est plus clair.

Que doit faire ce qu’on appelle la communauté internationale ?

Pour le moment, rien si ce n’est que, à défaut de démocratie, au moins on évite les arrestations arbitraires et les tortures dans les casernes.

Et, surtout, laissons travailler les Egyptiens. La fête est finie au bord du Nil. Il est temps de se mettre au travail. Il faut reconstruire l’économie, faire fonctionner à nouveau les services publics, distribuer les aliments de première nécessité aux plus pauvres (seule chose que les Frères Musulmans savaient faire). Si, en plus, les touristes reviennent, ce sera parfait.

La démocratie attendra des jours meilleurs…

 

                                                               Yves BARELLI, 4 juillet 2013                

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commentaires

M
Après ce coup d'état satanique en Égypte par les généraux de la franc maçonnerie et leurs moyens d'information les amis de satan aujourd'hui ALLAH exterminer les franc maçons de monde entier<br /> surtout les arabes par les virus pire H1N1 et coronavirus arrêt cardiaque les accidents de la route crash d'avion feu de forêt les séismes tsunami volcan météorite foudre ovni si la fin du monde<br /> aux êtres humains de convertir a l'islam pour éviter le vrai cataclysme et éternel l'enfer
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