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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 21:34

Les Chrétiens-démocrates de la chancelière Angela Merkel sortent largement battus des élections dans le Mecklembourg qui ont eu lieu le 4 septembre. Le vote peut être analysé comme une défaite personnelle de la chancelière dans ce Land allemand de l’ex RDA qui constituait son « fief » électoral et comme le rejet populaire de sa politique d’ouverture à l’immigration musulmane décidé il y a un an (1 million d’entrées) contre une majorité de l’opinion, y compris à l’intérieur de son propre parti, et par la constatation par les Allemands que la montée de la délinquance et la recrudescence du terrorisme islamiste trouvent leurs racines au sein de cette « communauté » aux « valeurs » souvent en contradiction avec celles du pays d’accueil.

1/ Le système fédéral allemand confère une grande autonomie aux seize « Länder », compétents dans de nombreux domaines, tel, par exemple, l’éducation. Chaque Land a son calendrier électoral, ce qui permet de multiplier les élections partielles entre deux élections nationales. Les enjeux sont certes en partie locaux, mais les résultats ont le plus souvent une portée nationale, d’autant que les mêmes partis sont présents partout.

C’est d’autant plus le cas dans le Land de Mecklembourg-Poméranie antérieure (c’est son nom complet) qu’il s’agit du fief électoral traditionnel d’Angela Merkel.

Ce Land, situé au nord de l’ancienne République Démocratique Allemande (façade baltique autour de Rostock) est certes peu peuplé (1,6 million d’habitants) et en mauvaise situation économique et sociale, mais le scrutin qui vient de s’y dérouler, venant après des votes antérieurs dans des Länder plus importants et plus dynamiques (les derniers scrutins en mars en Baden Württemberg, en Rhénanie-Palatinat et en Saxe-Anhalt : voir mon article du 13 mars 2016 : « Allemagne – Sanction électorale pour Merkel »), a une signification à un an des prochaines élections au parlement fédéral.

2/ Selon les estimations (fiables) sortie des urnes, les socio-démocrates du SPD sont en tête avec 30% des suffrages exprimés (en baisse de 5 points sur 2011), devant l’AFD (« Alliance für Deutschland »), qui en recueille 21% tandis que la CDU de Madame Merkel obtient 19% (moins 3 points), le parti de gauche hors système die Linke 12,5% (moins 6 points) et les Verts 5%.

La coalition au pouvoir était, comme au niveau fédéral, formée par le SPD et la CDU. On ne sait si elle sera reconduite ou si le SPD préfèrera s’allier avec die Linke et les Verts.

3/ Le principal enseignement du scrutin est la forte poussée de l’AFD qui prend des voix à toutes les autres formations. Il s’agit d’un parti nouveau, créé il y a seulement deux ans, qui axe son programme sur la dénonciation de l’immigration incontrôlée, la montée du communautarisme musulman, le danger islamiste et la dénonciation de l’Union européenne (l’AFD se prononce pour la fin de l’euro). Ce parti est qualifié par ses adversaires de « populiste » et même d’ «extrême-droite ». Pourtant, comme celui du Front National en France, son programme est de gauche par certains aspects et de droite par d’autres. Il serait plus juste de dire simplement qu’il est souverainiste et défenseur de l’identité nationale.

Die Linke, dont une partie de l’électorat a rejoint l’AFD, est constitué de dissidents du SPD et surtout de l’ancien parti communiste de RDA. Son équivalent en France est le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.

XXX

La montée des partis souverainistes est une réalité dans de nombreux pays d’Europe occidentale. Aucun n’a jusqu’à présent été en capacité de gouverner. Il se pourrait que ce soit le cas lors de la prochaine élection présidentielle en Autriche le 2 octobre prochain. J’y reviendrai le moment venu.

Yves Barelli, 4 septembre 2016

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