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27 août 2016 6 27 /08 /août /2016 22:36

La décision du Conseil d’Etat d’invalider, sur plainte de la Ligue des Droits de l’Homme et d’un collectif musulman, l’interdiction de porter la tenue islamiste « burkini » (vêtement recouvrant le corps de la tête aux pieds ; mot formé d’après burka, cette tenue intégrale islamiste et bikini) prise par arrêté municipal à Villeneuve-Loubet, près de Nice, est sans doute juridiquement fondée au regard du droit en vigueur en France. Elle n’en demeure pas moins extravagante au regard de l’éthique, des valeurs de la République et de l’opinion publique, partisane (sondage IFOP) à 64% d’interdire cet accoutrement qui s’inscrit dans un contexte de multiplication des exigences et des provocations communautaristes et des crimes islamistes dont la France est la victime depuis deux ans. Que des « idiots utiles » et complices de l’islamisme, défenseurs à géométrie variable des droits de l’homme, même s’ils sont au service d’une tyrannie totalitaire foulant aux pieds les principes les plus élémentaires de la civilisation, aient pu saisir la plus haute justice administrative ajoute au scandale.

1/ Le Conseil d’Etat est la plus haute juridiction administrative en France. Il est composé de « conseillers d’Etat » qui sont des énarques sortis « dans la botte ». Ils ne sont généralement liés à aucune formation politique particulière, bien qu’ils servent souvent dans les cabinets ministériels (en tant qu’experts, plus qu’engagés politiques), ne sont pas nommés, sont inamovibles et sont réputés intègres et objectifs. Leur compétence ne peut être mise en doute.

Cela dit, j’ai personnellement été assez souvent critique vis-à-vis de leur travail. Ils prétendent être justes et non partisans, mais sont, en fait, les défenseurs inconditionnels du « système ». Ils connaissent parfaitement le droit. Sont-ils en phase avec la société ? C’est une autre question. Issus, pour la plupart, de milieux privilégiés et parisiens (dans ma promotion de l’ENA, nous n’étions que 15 vrais « provinciaux », c’est-à-dire ayant toujours habité et étudié en dehors de Paris, sur 150). Ces « forts en thème », qui n’ont souvent quitté les meilleurs lycées des 5ème ou 16ème arrondissements de Paris que pour intégrer Sciences Po, puis l’ENA, dans le 7ème arrondissement de la capitale, avant d’être nommés au Conseil d’Etat, juste en face, de l’autre côté de la Seine, (en étant dans les tout premiers de leur promotion, ce qui leur a permis de choisir ce corps de prestige), ont une vision de la vie et de la France qui est loin de celle des « gens ordinaires ». Nombre d’entre eux connaissent beaucoup mieux Regent Street, la Cinquième Avenue (lorsqu’ils voyagent, ce qui n’est pas le cas de tous) ou tout simplement Auteuil-Passy-Neuilly que le Cantal ou la Seine-Saint-Denis. Je me souviens encore de leurs appréhensions à l’idée d’aller faire leur stage de préfecture au-delà du périphérique. Inutile de dire qu’ils n’ont jamais été confrontés aux énergumènes des banlieues et qu’ils n’ont de la « communauté musulmane » qu’une connaissance totalement théorique. Pas tous, bien sûr, mais la plupart. Lorsqu’on parle de l’ « énarchie », c’est évidemment d’eux qu’il s’agit, pas des administrateurs civils qui galèrent (oui, il y a des énarques qui galèrent !) dans les ministères et qui doivent attendre quinze ans pour avoir des postes de responsabilité (eux sont généraux – sans troupe à commander – tout de suite, les autres piétinent comme colonels avant, si tout va bien, de grimper dans la seconde moitié de leur carrière).

Sans état d’âme, les conseillers d’Etat disent le droit. Ils s‘appuient sur les lois et les normes en vigueur pour juger, éventuellement casser des décisions, conseiller le gouvernement, voire lui faire des injonctions (ils sont, par exemple, zélés pour les transcriptions des directives de la Commission européenne dans la loi française, même lorsqu’elles posent problème et même lorsqu’il n’y a aucune urgence à le faire ; comme nous avons, grâce au Conseil d’Etat, la meilleure administration de l’UE, c’est la France qui est la plus en pointe pour appliquer des directives européennes souvent absurdes mais, et c’est ce que les conseillers d’Etat mettent en avant, acceptées par nos politiques ; ils ne sont pas spécialement « européistes » mais ils ont à cœur d’appliquer le droit, y compris communautaire).

Les conseillers d’Etat ne jugent pas sur le fond, mais sur la forme. Si la loi ou l’arrêté est conforme au droit, même mauvais, dangereux et inhumain (cas fréquent en droit social ou lorsque la propriété, « sacrée », est en jeu), le Conseil d’Etat entérine, voire oblige à aller encore plus loin.

En l’occurrence, si vous interrogez un conseiller d’Etat sur ce qu’il pense du burkini, il vous répondra que soit il n’a pas d’opinion, soit, s’il en a une, cela n’influence en rien sa décision.

On peut en conséquence penser ce que l’on veut des conseillers d’Etat, regretter que leur origine ou leur parcours ne les aident pas à comprendre la France « profonde », mais il faut reconnaitre qu’ils font un travail utile (même si les conséquences peuvent être néfastes) si on veut rester un « Etat de droit ». Ils appliquent mécaniquement le droit. Le problème, s’il y a problème, c’est celui du droit, pas celui de ceux qui sont chargés de l’appliquer. Un peu comme un gendarme qui vous met un PV pour excès de vitesse dans une zone où, manifestement, la limitation n’est pas adaptée. Ce n’est pas son problème ! Pareil pour le « burkini » des conseillers d’Etat. Bref, si j’étais conseiller d’Etat, j’aurais demandé un droit de retrait sur cette affaire. Certains le font. Mais d’autres n’ont jamais aucun état d’âme.

2/ Cette invalidation de l’arrêté municipal de Villeneuve-Loubet (il y en a une trentaine d’autres, en diverses localités) pose le problème de la motivation de l’arrêté et de la cohérence au plan national.

Les arrêtés pris l’ont été en se fondant sur le risque d’atteinte à l’ordre public. La réponse des juges est que le fait qu’une femme se baigne tout habillée n’est pas une atteinte à l’ordre public. Sans doute en irait-il autrement si la population des gens « normaux » réagissait bruyamment. Mais, nous les « ordinaires », nous ne sommes pas nécessairement des héros car ces femmes ainsi accoutrées se baignent rarement seules. Leurs « mecs » (père, mari, frères, cousins) sont là pour les « protéger ».

On a toutefois signalé (mais les médias préfèrent souvent rester discrets sur ce genre d’affaire) avant-hier des incidents sur une plage de Marseille entre « pro » et contre le burkini. Il y en aura sans doute d’autres. Les Français sont naturellement tolérants (trop), mais notre limite d’acceptation est en voie d’être atteinte.

Le Conseil d’Etat a estimé que, outre le trouble à l’ordre public non constaté, ce type d’arrêté pouvait être vu comme une discrimination envers les adeptes d’une certaine religion et donc mettait en cause la liberté religieuse. Ils notent en effet que, si le voile est interdit à l’école et la burka partout, rien n’interdit de se baigner habillé (il existe néanmoins, certains arrêtés municipaux qui l’interdisent pour des raisons d’hygiène et de sécurité. Par exemple à Marseille ; mais la police, qui a d’autres chats à fouetter, n’est pas très active en l’occurrence. Idem pour la burka dans la rue). Donc, en vertu des principes républicains du droit, ce qui n’est pas interdit est autorisé et, la France étant un pays laïc où toutes les religions ou non religion sont sur un pied d’égalité, interdire le seul accoutrement musulman n’est pas possible en l’état actuel du droit.

Il y a en outre une question de cohérence. C’est vrai qu’on voit un peu trop d’arrêtés municipaux les plus divers concernant toutes sortes de sujets fleurir un peu partout. Non seulement les citoyens qui passent d’une commune à l’autre n’y comprennent rien, mais, en outre, on peut considérer ces règles municipales différentes comme une atteinte au principe de l’égalité de tous les Français devant la loi. On pourrait l’accepter sur le plan régional, certaines régions ayant une histoire et des traditions spécifiques, mais cela me parait plus contestable au niveau municipal.

3/ La droite sarkoziste et le Front National demandent, en conséquence, une loi spécifique sur le burkini, comme il en existe pour le voile ou la burka.

Le groupe parlementaire Les Républicains a formulé son intention de déposer une proposition de loi en septembre. Comme le notait hier soir à juste titre un journaliste de Marianne sur France info, le temps d’effectuer les navettes parlementaires entre Assemblée et Sénat, le temps aussi, le cas échéant, de saisir le Conseil d’Etat et le Conseil Constitutionnel, on sera en février, une vague de froid aura chassé la canicule, on aura oublié les burkinis et on sera en pleine campagne pour la présidentielle.

Difficile de ne pas y voir une manœuvre politicienne.

Il me paraitrait plus judicieux que les trente maires en question qui ont émis des arrêtes anti-burkini démissionnent en bloc, ce qui provoquerait de nouvelles élections municipales et favoriserait un débat. Auront-t-ils le courage de le faire ? Le maire de Villeneuve-Loubet s’est déjà défaussé en s’en remettant à la future proposition de loi.

4/ Ce débat, non sur le burkini, les mères voilées accompagnant des sorties scolaires, les menus de cantine ou les heures de piscine qui pourraient être réservées aux femmes et d’autres sujets qui ne manqueront pas de venir sur le devant de la scène, mais plutôt sur la place et les limites de l’islam dans la vie française devrait avoir lieu d’urgence.

Il faut arrêter avec les circonvolutions relatives aux signes religieux ostentatoires sans jamais nommer la religion en cause, aux tenues dissimulant le visage (la burka, jamais nommée), aux risques d’atteinte à l’ordre public ou encore le choix de menus dans les cantines scolaires (sans dire que l’une des options est fonction de la religion – je me souviens de la remarque d’une « cantinière » que m’avait rapportée ma fille alors en primaire qui avait choisi une viande autre que le porc : « non, toi c’est le porc, l’autre, c’est pour les musulmans » ; sans doute avait-on bien dosé les rations en fonction des uns et des autres : cela n’avait plus rien à voir avec un choix -).

Les lois sur la laïcité de 1905 ont été faites à une époque où la religion catholique posait problème et où il y avait une laïcité militante, et militante parce qu’il fallait en finir définitivement avec le totalitarisme de l’Eglise catholique dont il faillait se libérer.

Malheureusement, les lois de 1905 sont aujourd’hui utilisées par les ennemis de la laïcité. Sous prétexte d’égalité de tous devant la loi, on considère aujourd’hui que toutes les religions sont égales.

Cela est évidemment contraire à la situation engendrée par le communautarisme musulman conquérant.

Revenons à l’esprit de 1905 : la République doit se défendre contre un totalitarisme religieux, autrefois le catholique, aujourd’hui le musulman. Et la meilleure des défenses étant l’attaque, il faut revenir à une République militante. On a réussi, par un dur combat, à imposer la laïcité à beaucoup de Catholiques qui n’en voulaient pas. Faisons la même chose avec les Musulmans. Sans angélisme. Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous et ils devront se plier à la loi, de grès ou de force. Ou partir.

Face au communautarisme musulman, on fait encore semblant de traiter la laïcité en général au regard de toutes les religions, quitte à mettre en cause des traditions culturelles qui n’ont plus rien à voir avec la religion. Ainsi de la présence de crèches dans les lieux publics. Je suis personnellement Provençal, athée et attaché aux crèches de ma région. Quand j’étais enfant, il y avait chaque année de belles crèches à la gare Saint Charles de Marseille, à l’aéroport de Marignane et dans d’autres lieux publics.

Aujourd’hui, on n’ose plus faire de telles crèches. Ce n’est même pas une demande des musulmans en tant que tels (la plupart trouvent cela normal et là où les islamistes n’ont pas imposé leur « loi » à la « communauté », il y a encore des pères Noël – de moins en moins -dans les écoles). Cet ostracisme envers tout ce qui peut rappeler de près ou de très loin nos traditions vient d’une certaine frange de la gauche anticléricale par principe mais qui n’a rien à dire face aux demandes communautaristes des musulmans, sans doute parce que, pour eux, l’islam est désormais la religion du prolétariat. La religion, « opium du peuple », pour ces gens-là, cela ne s’applique qu’à la religion catholique. Il est vrai que cette gauche caviar ou bobo qui n’a plus rien de gauche parce qu’elle a tout abandonné des programmes de gauche (même le mot « nationalisation » est désormais tabou dans leur langage), se raccroche à sa dernière raison d’être, le combat « antiraciste » et anti Front National.

Il est vrai que notre société est désormais prisonnière des lois qu’elle s’est données. Dites que l’islam est une religion qui pose problème et on vous traite tout de suite de « raciste », comme si une religion était une « race ». Si vous le dites publiquement, vous risquez d’être attaqués en justice, notamment par la Ligue des droits de l’Homme. Quand Nadine Morano rappelle ce qui devrait être des évidences du type « la France, pays de race blanche et de tradition chrétienne », on la traite de raciste et on crie au « dérapage ». On peut parler du Sénégal, « pays de race noire » (Senghor et Césaire ont inventé la notion de « négritude », et ils ont eu raison de le faire), mais pas de la France de race blanche (en l’occurrence, ceux qui la condamnent n’ont rien compris : on peut être noir et se reconnaitre dans une France blanche et blanc et dans un Sénégal noir. Moi, je suis de Provence, autrefois peuplée de Ligures et je me reconnais des ancêtres gaulois bien qu’il n’y en ait jamais eu dans ma région et tous les immigrants d’avant la vague musulmane ont toujours mis un point d’honneur à valoriser ces origines gauloises, même lorsqu’ils venaient de Pologne ou d’Arménie. Il faut être bobo de Neuilly pour ne pas le comprendre). Dire que la France est, depuis la conversion de Clovis au 5ème siècle, un pays de tradition chrétienne, pour eux, c’est également être raciste. Cela ne les gêne pas, en revanche, de parler des pays « musulmans ». Mais interdiction de toute référence au christianisme.

Dans cette gauche-caviar, qui fait front commun avec la droite-foie-gras (voyez Juppé : il parle comme Hollande et il s’est dit non choqué par le burkini. « Idiot utile » ou complice par soucis électoral ? Parce que, à force d’immigration de masse et de forte natalité encouragée par des allocations familiales généreuses, on commence à avoir de nombreux électeurs musulmans, même à Bordeaux), la soit disant Ligue des Droits de l’Homme, s’illustre particulièrement.

Droits de l’Homme à géométrie variable, hélas. Pas un mot sur la situation de tous (je dis bien tous) les pays « musulmans » où, dans le meilleur des cas, les citoyens non musulmans sont des citoyens de deuxième zone (par exemple en Algérie, il faut être musulman pour se présenter à l’élection présidentielle), où, en vertu du code civil (même dans les pays les plus « progressistes – tout est relatif – comme l’Algérie ou le Maroc), la femme n’a pas les mêmes droits que l’homme et où il est interdit à un musulman d’abandonner sa religion (dans cette religion, on est condamné à vie à en être « fidèle » et les enfants sont condamnés à être de même religion que leur père, une épouse non musulmane doit obligatoirement se convertir et les enfants, même si la mère n’est pas musulmane, le sont). Où est la liberté que prétend défendre la Ligue dans tout cela ? Ils n’en pipent mot.

En revanche, pour cette soit disant Ligue des Droits de l’Homme, tout musulman a le droit d’arborer tous les signes religieux qu’il veut, c’est une liberté « élémentaire ». Bref, pour ces gens, complètement aveuglés par leur idéologie primaire, être musulman et suivre la charia est un droit de l’homme (et même de la femme!) élémentaire. Tous les droits pour les musulmans et les obligations pour les autres, en premier l’obligation d’accepter l’inacceptable.

Malheureusement, cette conception partiale et hypocrite n’est pas l’apanage de la seule Ligue des droits de l’Homme (plus puissante par les subventions qu’elle reçoit que par le nombre infime de ses adhérents). Cette attitude de « compréhension » est largement partagée chez les militants socialistes (les quelques-uns qui restent encore), chez d’autres se disant de droite (comme Juppé) et chez pas mal de gens (j’en connais) qui confondent générosité, compassion pour les plus faibles, attitude passée anticoloniale, et complicité avec l’islamisme militant.

Et quand le communautarisme rejoint le Parti « Socialiste » (qui n’a plus grand-chose de socialiste), cela donne Najat Valaud-Belkacem qui, après l’introduction de l’arabe en primaire, trouve que le burkini ne la trouble pas. Viendra-t-elle bientôt voilée en conseil des ministres pour plaire à ses amis communautaristes ? Je note le même comportement chez Samia Ghali, maire des quartiers nord de Marseille. Quand on se comporte comme l’élue d’une fraction religieuse ou ethnique de la population, on ne peut plus parler de démocratie. Je conseille au prochain président d’y réfléchir à deux fois avant de nommer une musulmane, binationale qui plus est, à un poste de responsabilité. Madame Belkacem représente-t-elle les Marocains ou les Français ? On peut se poser la question. L’Algérie vient de répondre indirectement à la question en décidant que, dorénavant, seuls les mono-nationaux pourront avoir des postes de responsabilité dans l’appareil d’Etat. C’est une bonne mesure.

Parmi les gens honnêtes (je ne parle pas de ceux que je viens de citer) qui adoptent une attitude bienveillante face au communautarisme en ne voyant pas que leur attitude est une complicité objective de ceux qui combattent les valeurs auxquelles ils se disent attachés, il y a des catholiques pratiquants. Je dois dire que j’ai été suffoqué par l’attitude du pape qui a fait monter en Grèce dans son avion des femmes voilées, alors que des Chrétiens d’Orient y auraient eu davantage leur place, et par celle de la hiérarchie catholique qui a répondu à l’assassinat ignoble d’un prêtre près de Rouen en juillet dernier en invitant dans les églises les musulmans pour prier ensemble. Sans doute les mêmes étaient-ils pacifistes en 1938 face au nazisme conquérant et se sont-ils félicité de la non intervention en Espagne (où les républicains ont été massacrés comme les Chrétien d’Orient aujourd’hui) et des accords de Munich qui ont dépecé la Tchécoslovaquie.

La comparaison est pertinente. Face à un totalitarisme qui veut imposer sa loi au monde, le pacifisme et les concessions ne font qu’encourager le totalitarisme. Certains pensent qu’en étant « compréhensifs» face aux exigences chaque jour plus extravagantes du communautarisme musulman, on évitera la guerre civile qui se profile à l’horizon. Ils ont faux sur toute la ligne. C’est leur attitude qui va provoquer la guerre civile. Comme pour le nazisme avant la seconde guerre mondiale, plus on attendra pour défendre nos valeurs, davantage la guerre sera meurtrière. Si on avait réagi immédiatement aux premières violations par Hitler des traités de 1918 (militarisation de la Rhénanie) et à l’intervention des troupes allemandes en Espagne, on n’aurait sans doute pas eu la seconde guerre mondiale en 1939.

Nos politiques, apparemment, ne l’ont pas encore vu ou, pis, font semblant de ne pas le voir. Certes Sarkozy tient un bon langage. Mais pourquoi n’a-t-il rien fait quand il était président et pourquoi tant de maires de droite préfèrent-ils faire les concessions au communautarisme pour « avoir la paix » et peut-être quelques électeurs de plus ?

Valls est l’un des rares à gauche à avoir approuvé les arrêtés municipaux anti-burkini. Mais pourquoi ne légifère-t-il pas ? Il est passé en force sur la loi-travail. Pourquoi ne le fait-il pas sur ce sujet ? Simple posture, sans doute.

5/ La France est confrontée au problème de l’islam. Qu’on ne nous raconte pas d’histoires. Ce n’est pas seulement le problème des 10 000 salafistes fichés S. C’est le problème du comportement communautaire de millions de gens dont beaucoup sont honnêtes et pacifiques mais qui sont prisonniers de leur « communauté » (il en est qui rejettent ce diktat mais ceux-là – il y en a pas mal – rompent avec cette communauté et quittent les quartiers où elle est organisée en contre-société).

Ce comportement est malheureusement encouragé par les irresponsables de la Ligue des Droits de l’Homme, du PS ou de l’extrême-gauche qui leur répètent à longueur de journée qu’ils sont brimés par la société française, qu’ils vivent sous un régime d’Apartheid, que nous devons payer pour le colonialisme passé et que, musulmans, ils ont les mêmes droits que les autres (et même plus pour rattraper les « injustices » passées). Je me souviens encore du dérapage, car c’en fut un, de Mélenchon dans son discours de campagne électorale de 2012 sur la plage de Marseille dans lequel il rendit un pathétique hommage à l’apport irremplaçable des Arabes et des Berbères à la France, oubliant simplement qu’à Marseille il y a aussi des Français provençaux, corses ou originaires d’ailleurs (Arméniens, Italiens, Pieds-Noirs, etc) qui ne sont pas musulmans, qui en ont marre de voir les musulmans les envahir et qui sont attachés à leur culture provençale et française (du coup Mélenchon perdit beaucoup de voix dans cette ville).

Non, l’islam n’est pas une religion comme le catholicisme, le protestantisme, le judaïsme et les religions d’Extrême-Orient. Je ne parle pas de ses fondements théologiques : chaque religion a des points forts et des points faibles. Le problème est celui de l’interprétation des textes et des dogmes. Or, la tendance actuelle de l’islam est au fondamentalisme et à l’obscurantisme. Certains diront que le christianisme aussi dans le passé. Sans doute, mais pour le présent, les obscurantistes en France ce sont les musulmans, pas les chrétiens.

Et puis, il y a autre chose à prendre en considération. La France est de tradition chrétienne. Cette religion nous a posé des problèmes dans l’histoire. Ils ont été résolus (bien ou mal, c’est une question d’appréciation personnelle) par les Français en France. L’islam, lui, est une religion importée. Je ne discute pas de ses qualités propres. Ce n’est pas mon propos. Je dis simplement que c’est une religion importée et que, la moindre des choses pour ceux qui viennent de l’extérieur, c’est de s’adapter à la France. Ce n’est pas à la France de s’adapter à l’islam, mais l’islam à la France. Cela signifie que nos lois sont au-dessus de la charia et que, s’il en est qui n’aiment pas nos lois et qui considèrent qu’elles sont de nature à les empêcher de pratiquer leur religion, respectons cette opinion. Mais, dans ce cas, disons-leur qu’ils s’en aillent. Ils ont la chance d’avoir trente pays dans le monde où l’islam est religion d’Etat, y compris l’Algérie et le Maroc dont la plupart des musulmans de France sont originaires ou ont la double nationalité. Si le maillot de bain local ne leur convient pas à Marseille, qu’ils mettent leur voiture sur un bateau et qu’ils aillent se baigner à Alger ou en Kabylie. Il y a là-bas des plages magnifiques.

Notre pays doit se doter d’une législation spécifique. Faisons confiance à nos juristes, y compris du Conseil d’Etat, pour trouver le vocabulaire adéquat. On peut, par exemple, écrire qu’en France il convient de vivre en adéquation avec nos valeurs, qui précisent notamment que la religion est de la sphère privée et donc qu’elle ne peut être intrusive dans le domaine public, y compris sur la voie publique. Dire cela, ce n’est pas attaquer une religion, c’est rappeler que chaque nation a le droit de choisir sa voie et ses valeurs et que ceux qui en ont d’autres, doivent se plier à la loi du pays où ils se trouvent. Cela n’est pas de l’islamophobie, c’est tout simplement la démocratie et dans une démocratie la minorité immigrée accepte la loi de la majorité autochtone. Opprimer une minorité n’est pas légitime, lui demander de se conforter à la loi de la majorité du pays où elle s’installe l’est. Cela, on devrait pouvoir le dire dans des textes de loi sans risquer la censure du Conseil d’Etat ou du Conseil Constitutionnel. Quant aux conventions internationales, de toute façon, chacun les applique comme il le veut et nous sommes libres de nous en retirer si nécessaire. Aucune grande puissance n’a jamais hésité à le faire lorsque ses intérêts fondamentaux sont en jeu. Les nôtres le sont.

S’il devait y avoir des problèmes avec la Constitution, ce texte n’est pas gravé dans le marbre pour l’éternité. On peut le modifier. Les lois sur la laïcité de 1905 peuvent être modifiées ou complétées encore plus facilement. Une loi peut en remplace une autre.

Agir avant qu’il ne soit trop tard est une question à la fois de volonté politique et de prise de conscience de la société. Ayons un vrai débat en nommant les problèmes, en l’occurrence le problème, celui de l’islam et son corollaire, le communautarisme. Evitons les lois de circonstance votées à la sauvette et souvent inappliquées ensuite. Rappelons avec force nos principes.

Alors, on pourra « vivre ensemble » avec ceux qui sont disposés à vivre avec nous, en tant que Français et comme tout Français doit vivre.

Pour les autres, bon voyage. On n’est pas obligé de garder chez nous des parasites et des gens qui ne se souviennent qu’ils sont Français qu’au moment de toucher des allocations.

Yves Barelli, 27 août 2016

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