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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 16:52

Le terrorisme islamiste vient de frapper la Côte d’Ivoire après, entre autres, les attaques de lieux touristiques en Tunisie, au Mali et au Burkina Faso. Cette extension du champ d’action de la subversion islamiste était prévue. Elle appelle une analyse d’ensemble et une réponse globale.

1/ L’action terroriste qui a tué le 13 mars 16 personnes sur la plage de Grand Bassam est une demi-surprise. On s’attendait à une attaque en Côte d’ivoire : elle avait été annoncée par le groupe terroriste Al Qaida au Maghreb (AQMI). On ne pensait toutefois pas qu’elle se produirait en un lieu aussi localisé : la plage et la cité de Grand Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire coloniale, sont situées à 40 km d’Abidjan sur un littoral séparé de l’intérieur par une lagune avec un seul pont pour y accéder. L’accès des terroristes et leur repli n’était donc pas à priori faciles. Bien que je n’ai aucun élément pour l’affirmer (on ne sait encore pas grand-chose des circonstances et des auteurs de l’action), il me parait probable que les terroristes étaient issus de la région ou que, au moins, ils y aient bénéficié de complicités et d’un appui logistique. Comme souvent, le gouvernement local aura tendance à mettre en avant un commando venu de l’étranger, mais cette affirmation ne résistera probablement pas longtemps à l’analyse.

2/ Cette action terroriste visait bien évidemment les intérêts français, très présents en Côte d’Ivoire où vivent et travaillent de nombreux expatriés, mais aussi un gouvernement allié de la France. Elle était en outre destinée à montrer que la nébuleuse Al Qaida, qu’on a un peu vite estimée en perte de vitesse car dépassée par l’expansion de l’Etat Islamique, avait encore une capacité opérationnelle forte.

3/ C’est la première fois en Afrique occidentale que le terrorisme islamiste frappe loin du Sahel.

Depuis deux ans, l’opération « Berkane » constituée par le déploiement de 3000 militaires français d’abord au Mali puis dans toute la bande du Sahel depuis la Mauritanie jusqu’au Tchad, a traqué les groupes rebelles dans leur repère historique : le nord du Mali et la zone sud-saharienne. Ils n’ont désormais plus de sanctuaire.

Mais, dans le même temps, le rayon d’action des islamistes s’est élargi. D’abord au Mali, au sud du fleuve Niger, puis au Burkina-Faso. Il s’étend désormais au golfe de Guinée, avant probablement d’autres cibles en Afrique occidentale (on parle du Sénégal, autre pays à forte visibilité). On risque de voir s’étendre les zones rouge et orange qui figurent sur les cartes présentes sur le site internet « conseil aux voyageurs » du ministère français des affaires étrangères et qui concernent les zones où les voyages de nos compatriotes sont proscrits ou à n’entreprendre que pour des raisons impérieuses, d’autant plus que, en plus d’AQMI, on est confronté au terrorisme de Boko Haram, affilié à l’Etat Islamique, qui sévit non seulement au Nigeria mais aussi dans les régions limitrophes du Cameroun, du Niger et du Tchad.

4/ L’évolution historique du terrorisme islamiste est intéressante et inquiétante à observer. Dans les années 1980-90, on a eu des attentats en France perpétrés par des commandos du groupe terroriste algérien GIA venus d’Algérie (on se souvient par exemple du détournement de l’avion d’Air France). Les attentats d’Al Qaïda contre les tours jumelles de New York en 2001 avaient été préparés depuis l’Afghanistan.

La stratégie de l’Etat Islamique et d’Al Qaida est maintenant bien plus difficile à contrer. Les grandes lignes sont définies dans les fiefs islamistes, la Syrie ou l’Irak pour l’EI, le Yémen ou le Pakistan pour AQ. C’est là que sont façonnés les sites internet qui appellent au meurtre et c’est de là que partent les communiqués de propagande ou de revendication des actes terroristes.

Mais c’est désormais sur des « acteurs » locaux que ces groupes comptent pour passer à l’action. Les assassinats de Charlie Hebdo ou du Bataclan ont été commis par des individus ayant la nationalité française ou belge et nés et ayant toujours vécu en Europe, les actions terroristes de ces derniers mois aux Etats-Unis, au Canada et en Australie sont aussi le fait de locaux et cela a été la même chose pour ceux de Tunisie et, probablement, de ceux de Ouagadougou et de Grand Bassam.

Ces acteurs s’organisent en petits groupes plus ou moins spontanés. Certains font allégeance à Al Qaida, d’autres à l’Etat Islamique et ce sont parfois les mêmes. On peut parler d’acteurs autonomes plus ou moins regroupés dans des nébuleuses où l’ « autorité » entérine plus qu’elle ne décide. Elle se contente de désigner les cibles, formées d’ « infidèles » ou de « croisés ». A ceux qui se revendiquent de ces nébuleuses d’agir comme ils le veulent ou le peuvent. Il n’y a pas d’agents « dormants » qui attendraient les ordres pour passer à l’acte. Il ne s’agit pas d’une « résistance » organisée mais d’un domaine où l’improvisation et l’indiscipline ont une place essentielle. Certains, parmi ceux qui passent à l’acte, le font par engagement religieux, d’autres par goût de l’aventure, d’autres enfin pour donner un sens à leur délinquance ou banditisme initiaux. Certains sont manipulés car on leur « vend » le paradis d’Allah, d’autres sont plus conscients.

5/ Dans ces conditions, renforcer les frontières et surveiller en permanence les principales cibles potentielles reste une nécessité impérieuse. Mais cela ne suffit pas.

La stratégie du gouvernement français qui évite au maximum de « stigmatiser » les citoyens français de confession musulmane, de peur de les pousser dans le camp terroriste, ce que vise l’EI, peut se comprendre, mais elle me parait inadaptée.

Pour combattre un ennemi, il convient d’abord de le connaitre. Parler du « terrorisme », comme s’il s’agissait d’un phénomène causé par des Martiens ou d’une fatalité aussi imprévisible qu’un orage à la fin de l’été est inapproprié.

Certes, tous les musulmans ne sont pas terroristes, comme tous les fumeurs ne développent pas des cancers ou tous les homos le sida, mais il y a des populations à risque qu’il convient de surveiller particulièrement. Ce n’est pas être « islamophobe » primaire que de constater que partout dans le monde où sont commis des actes terroristes, les auteurs en sont des personnes se réclamant de l’islam. Il y a une forte corrélation entre le nombre et l’intensité des actes terroristes et la présence de communautés musulmanes importantes (20% de musulmans en Côte d’ivoire). Affirmer, par la méthode Coué, que l’islam est une religion de paix et que l’islam, « ce n’est pas ça », relève de l’imposture. L’islam, ce n’est effectivement pas seulement « ça », mais c’est aussi « ça ». Le nier est malhonnête et contreproductif.

6/ La stratégie à adopter face au terrorisme islamiste est multiforme.

a/ Mettre fin aux frontières ouvertes est un minimum. Cela ne suffit pas comme indiqué plus haut, mais on aura déjà fait un grand progrès lorsqu’on mettra fin à Schengen et lorsque on contrôlera = effectivement = les frontières (ce n’est pas le cas aujourd’hui : on s’est contenté de remettre quelques gendarmes sur les grands postes frontières, négligeant totalement les autres).

Penser qu’on pourra sécuriser les frontières extérieures de l’Union européenne est une illusion. Il convient de ne compter que sur nos propres forces et nos frontières nationales, ce qui n’est pas exclusif d’une meilleure coopération internationale.

b/ Il faut développer le renseignement en infiltrant les groupes potentiellement dangereux et en ciblant les populations à risque, c’est-à-dire non seulement l’islamisme « radical » (pléonasme!) mais aussi les bandes plus ou moins organisées qui sévissent dans certains quartiers de nos villes sur fond de trafic de drogue, de petit et grand banditisme, de délinquance plus ou moins spontanée et de communautarisme. Lorsque dans telle cité, des individus ont un langage de haine contre la France, lorsqu’on y voit des accoutrements contraires à nos traditions, lorsque le communautarisme crée une contre-société qui vit en en dehors de la société française, lorsque nombre de ces individus n’ont pas de travail fixe, vivent de l’aide sociale et de trafics, certes ce n’est pas encore le terrorisme mais c’est une situation qui, objectivement, peut y conduire.

c/ N’en déplaise aux bonnes âmes « bobo », la répression est une condition nécessaire, à défaut d’être suffisante, de la lutte contre l’islamisme. Il ne faut pas attendre qu’un Coulibali passe à l’acte pour l’interpeler. C’est dès la première incivilité qu’une sanction appropriée doit intervenir (le collégien qui jette un papier à terre doit balayer la cour, celui qui dégrade doit réparer, etc) et lorsque un individu est condamné plus de trois fois pour des faits similaires, des peines beaucoup plus longues devraient être prononcées et ces individus devraient ensuite être particulièrement surveillés. Ça suffit de ces criminels qui, neuf fois sur dix sont « connus des services de police ». Pourquoi sont-ils encore dans la nature ?

Si j’insiste là-dessus, c’est parce que le terrorisme n’est pas issu d’une génération spontanée constituée de « loups solitaires » qu’une certaine bien-pensance a voulu nous présenter au début, et continue parfois à le faire, comme des « déséquilibrés ». L’islamisme est probablement, c’est vrai, une maladie mentale, mais ce n’est pas par l’asile psychiatrique (ou alors sous contrôle policier) qu’il doit être combattu.

Dans la chaine de l’aggravation des comportements, on peut presque toujours identifier d’abord les incivilités et le comportement asocial (chez certains individus il commence à l’école maternelle), puis, non sanctionné, la délinquance avec sa gradation de petite à grande qui croît au fur et à mesure de l’absence de sanction, ensuite le banditisme sur fond de trafic de drogue et d’armes et, le plus souvent, de communautarisme. Le terrorisme est le stade final.

Les incivilités ne conduisent évidemment pas toujours, et même pas souvent, et c’est heureux, au passage à l’acte terroriste, mais cela en est un élément dans la mesure où l’absence de sanction conduit à se comporter de plus en plus mal et à avoir à la fois un sentiment d’impunité et de mépris pour ceux et pour la société qui se laissent faire (voyez un « prof » chahuté : les chahuteurs ne le remercient pas pour sa gentillesse mais le méprisent pour sa faiblesse).

Il faut donc rétablir l’ordre là où il n’existe plus. La société doit apprendre et avoir la volonté de se défendre. C’est un travail de longue haleine qui fait partie, aussi, de la lutte contre le terrorisme. On peut déjà commencer par la suppression des allocations et de l’accès au logement social pour les délinquants et par un élargissement (qui n’a pas encore commencé !) de la déchéance de la nationalité française pour les binationaux.

Dans la défense de la société, il n’y a pas seulement la lutte contre les vols, les agressions ou les crimes, mais aussi la détermination à faire respecter la nation et la société (les paroles de haine contre la France devraient être systématiquement sanctionnées, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, y compris chez des footballeurs professionnels !) ainsi que ses valeurs que sont la laïcité effective (à l’école, dans les piscines, dans les hôpitaux, partout sans aucune exception et sans aucune « compréhension » vis-à-vis de demandes de dérogation sur une base religieuse - ceux qui veulent vivre dans une société régie par la charia, même « soft » n’ont rien à faire en France -) ou l’égalité entre femmes et hommes.

Bien entendu, ce que je dis pour la France est valable aussi pour les autres pays, mais n’étant pas citoyen de ces pays, il ne m’appartient pas de me prononcer sur leurs lois ; je constate seulement que l’acceptation du « multiculturalisme » et du « multi-communautarisme » longtemps populaire dans les pays anglo-saxons et en Allemagne commence maintenant à être critiquée. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Quant aux pays, comme la Pologne ou la Slovaquie, qui ne veulent pas de musulmans chez eux, ils ont raison. Il n’est jamais trop tôt pour se protéger.

S’agissant de l’Afrique, c’est sans doute plus compliqué. Le multiculturalisme est un fait et il est légitime. Il appartient néanmoins aux autorités locales de vérifier que la pratique de l’islam reste dans les règles de convivialité prévues par la loi.

e/ Le bâton ne suffit jamais s’il n’y pas de carotte. La peur du gendarme est bonne conseillère mais elle a ses limites. Il est évident que la lutte contre la délinquance et le communautarisme doit s’accompagner de perspectives pour les populations concernées.

En Europe, mais aussi en Amérique et, en fait, partout dans le monde, la mondialisation capitaliste s’est accompagnée d’une augmentation considérable des inégalités et de la paupérisation de millions d’individus. Cela entraine un fort sentiment d’injustice qui peut conduire à la révolte et à la « radicalisation ». En Europe, les politiques criminelles d’austérité imposées aux peuples dans le même temps où l’enrichissement sans rapport avec le travail ou le mérite d’une minorité a été encouragé, a créé chômage et précarité de masse. Les abandons de souveraineté ont en outre joué contre les identités nationales (dans le cas de la France aggravé par la négation des identités régionales). Cela s’est traduit dans certains cas par le « chacun pour soi » et, chez les populations issues de l’immigration, souvent par la montée du communautarisme, créateur finalement d’une protection et d’une identité que la nation n’est plus capable d’offrir.

Il est clair que l’absence de perspective de promotion sociale, renforcée par les difficultés à trouver même un petit boulot, par les problème de logement ou de transport, par la création de ghettos ethniques et scolaires, mais aussi par la tolérance des trafics (substitut à l’économie réelle) et par la distribution injuste d’ « allocs » qui permettent de survivre ou de profiter de la faiblesse de la société, n’est pas la cause principale du terrorisme mais elle y contribue.

f/ Pour combiner les politiques du renseignement, du bâton et de la carotte, il faut des moyens.

Les politiques à courte vue développées depuis trente ans par le capitalisme soit disant « libéral » (en fait liberticide) de moins d’Etat, moins de régularisation, moins de frontières au nom de la « liberté » d’entreprendre et d’une efficacité jamais démontrée se sont révélées catastrophiques On a tellement baissé les impôts des plus riches (tout en taxant beaucoup plus les classes moyennes, rackettées au profit des riches, souvent exilés fiscaux, et de certains « pauvres » parasites parce que paresseux et profiteurs), que l’Etat a vu ses moyens fondre comme neige au soleil.

Ainsi, en France, dans les années 1960, les budgets de la défense et de la sécurité (police, gendarmerie, mais aussi justice) représentaient 7% du PIB français. On en est aujourd’hui à 2,5%.

Et la sécurité, dans un pays, ce n’est pas seulement avoir de policiers présents sur le terrain, c’est aussi avoir des services publics au contact de la population. On a tellement taillé dans les effectifs, on a tellement remplacé l’homme par un internet lointain (je pense par exemple aux guichets des gares), mal maitrisé par beaucoup (pour utiliser internet, il ne suffit pas de savoir le faire, il faut aussi un ordinateur ou un smartphone et un abonnement) que les citoyens se sentent abandonnés. Cela aussi alimente la communautarisme ; lorsque la société n’est plus capable de s’occuper des citoyens, en particulier des plus faibles, d’autres prennent le relais : l’encadrement à base religieuse, autrefois chrétien, maintenant musulman.

Les gouvernements français depuis au moins vingt ans ont une lourde part de responsabilité dans la situation actuelle : on a baissé la garde sous prétexte de sauvegarder les « libertés » (ainsi le démantèlement des « renseignements généraux » de la police, qui surveillaient les activités politiques des citoyens) et on a négligé l’école, qui devrait non seulement transmettre les savoirs mais aussi former les citoyens. Sarkozy, qui ne s‘est pas contenté d’envoyer l’armée française en Libye pour y assassiner Kadhafi et créer un chaos dont la déstabilisation de l’Afrique noire est la conséquence, a supprimé 10 000 postes de fonctionnaires de police, alors qu’il faudrait en recruter plus de 100 000, et, si par malheur, il revenait aux affaires, il remettrait ça en supprimant 300 000 emplois publics. Un homme politique qui tient un tel langage est un dangereux irresponsable.

Il est clair qu’il faut changer de politique à 180°. Le monde est dangereux, économiquement, socialement comme sécuritairement. Ce n’est pas en s’en remettant au marché et à la liberté d’entreprendre, en désarmant les Etats, qu’on pourra lutter contre le terrorisme islamiste et ce n’est pas en laissant faire le marché et en baissant les impôts des riches qu’on créera les emplois nécessaires et la paix sociale.

Le monde occidental a connu trente années de croissance ordonnée après la seconde guerre mondiale. Depuis les années 1990, c’est un retour en arrière dans tous les domaines. Il est temps de changer de cap et de revenir à des politiques plus humaines, plus justes et plus efficaces. L’Etat peut parfois se tromper, mais le privé aussi et, lorsqu’on recherche l’intérêt général, la probabilité d’améliorer les choses et le sort des gens est plus forte que lorsqu’on laisse faire les intérêts particuliers. Et si un gouvernement est mauvais, on peut toujours voter pour l’opposition (à condition qu’elle propose quelque chose de différent, ce qui n’est pas le cas en France aujourd’hui, en tout cas s’agissant des « républicains »), alors que le peuple n’a aucun mot à dire dans les conseils d’administration des grands groupes capitalistes que les Etats ont laissé prospérer au point d’avoir plus de pouvoirs que les Etats et au point de nous dicter leurs volontés lorsqu’ils achètent les soit disant experts (voyez les médicaments par exemple) et lorsqu’ils nous délivrent une information dirigée parce qu’ils sont propriétaires des médias.

g/ La carotte n’est pas seulement à usage interne, elle concerne aussi les rapports internationaux. La situation de l’Afrique est tragique ; explosion démographique, minorités richissimes à côté de peuples dans la précarité (même si, heureusement, la faim a reculé), dirigeants souvent corrompus, Etats sans moyens, faibles économies prisonnières de la mondialisation à laquelle elle vend le peu qu’elle produit.

J’ai toujours pensé qu’il était de l’intérêt bien compris tant de la France que de l’Afrique francophone de créer un bon partenariat dans lequel l’aide de la France est un investissement rentable pour tous dans l’avenir. A la place de cela, on s’est lancé dans une chimérique « construction » européenne qui ne peut que déboucher sur un éclatement généralisé (ou une soumission complète à l’Amérique) et on s’est fermé à l’Afrique. Nous en payons aujourd’hui le prix à Grand Bassam, à Sousse, mais aussi au Bataclan et ailleurs. Un co-développement ne suffirait pas à enrayer le terrorisme mais il en réduirait le terreau sur lequel il prospère : ce qui est vrai pour les « cités » de Paris ou de Marseille l’est davantage encore pour celles d’Abidjan et de Dakar.

h/ Une volonté politique d’éradiquer les centres organisés du terrorisme que sont Daesh ou Al Qaïda est nécessaire. Elle passe par le soutien sur le terrain aux régimes laïques, y compris celui de Bachar el Assad, et par la fin de la complaisance envers les régimes obscurantistes et esclavagistes du Golfe (remettre la légion d’honneur à un prince saoudien qui est l’un des premiers responsables des décapitations institutionnelles du royaume est à cet égard un déshonneur pour notre président et un mauvais signal donné).

Elle passe aussi par l’éradication sans attendre qu’il soit trop tard de tous les foyers de terrorisme organisé. On a mis près de deux ans à se décider à intervenir au Mali. C’est bien d’y être allé mais si on l’avait fait dès le début (quand il n’y avait pas plus de 3 à 500 terroristes se déplaçant dans le désert), cela aurait été plus facile : un cancer se traite dès qu’on le connait, pas en retardant la thérapie). Aujourd’hui, l’Etat Islamique est en train de s’implanter en Libye. Qu’attend-on pour intervenir? Et Boko Haram au Nigeria (et au Cameroun), que fait-on ?

Il est vrai que la France ne peut tout et, en l’occurrence, l’auto-flagellation n’est pas juste. Obama et les Etats-Unis sont les premiers responsables. Sans doute ferait-on bien de le leur dire (comme a su le faire Chirac en 2003) au lieu de les suivre bêtement tête baissée.

XXX

Une guerre a été déclarée à la civilisation occidentale, à la Civilisation tout court. Il faut le savoir et il faut l’admettre. Il faut désigner clairement les ennemis et leurs complices. Il faut ensuite se donner les moyens politiques, sécuritaires, judicaires mais aussi économiques pour mener le combat et le gagner.

Cela sera long et très coûteux. Cela passe par plus d’Etat, moins de mondialisation et surtout plus de volonté collective, ce qui nécessite, au passage, de renforcer le sentiment collectif qui passe sur le plan intérieur par l’identité nationale et le rejet de ceux qui la combattent et, sur le plan international, par une réelle solidarité envers les victimes du terrorisme islamiste : frapper Grand Bassam, c’est aussi frapper Paris, et vice-versa.

Yves Barelli, 14 mars 2016

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commentaires

M
Les terroristes sont très grandes, et nous espérons que les gens devraient accorder plus d'attention à ce problème.
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